Le top 10 de mes jeux

Le top 10 de mes jeux

C’est forcément subjectif même venant de moi, mais si vous étiez en rade dans la brousse de mes productions, voici une sélection des 10 jeux dont je suis le plus fier ! Le sixième va vous étonner !

(temps de lecture : 5 min)

Heinrich Maria von Hess, domaine public

Nous ne parlerons ici que de jeux terminés (ou presque), histoire de m’éviter trop de déchirements… et aussi, parce qu’un jeu pas terminé serait prétentieux à concourir dans un top 🙂

Je les classe par ordre de parution et non par ordre de préférence. C’est déjà assez dur comme ça de ne garder que dix de mes enfants 🙂

1. Millevaux Sombre

Je triche un peu parce que ceci n’est pas un jeu, mais un supplément post-apocalyptique forestier pour le jeu de rôle Sombre. Il est cher à mon cœur parce que c’est ma première vraie sortie et la maquette, d’inspiration collage punk, est ambitieuse. Adossé au système de jeu d’horreur redoutable qu’est Sombre, je pense qu’il propose une expérience complète, avec beaucoup de scénarios disponibles (et quelques uns encore à rédiger!)

crédit couverture : Raphaël Maître, par courtoisie

2. S’échapper des Faubourgs

Réalisé pour le Game Chef 2013, ce petit jeu d’horreur contemporain sans MJ fait partie de ce que j’ai pu réussir de mieux en matière d’objet limite entre le jeu de rôle et le jeu de société. Nous jouons des proches en errance dans le même cauchemar urbain, et pour nous enfuir, nous allons devoir réaliser une exploration meurtrière selon les règles d’un jeu de plateau. Mais le caractère éminemment personnel de nos rencontres va désamorcer le jeu tactique pour introduire des dilemmes moraux…

andorpro cc-by-nc, lorc cc-by

3. Inflorenza

Bon allez, on va pas se mentir, Inflorenza est mon chouchou. C’est le premier jeu de rôle que j’ai développé (même s’il est sorti après S’échapper des Faubourgs), et aussi le premier à cumuler les possibles entre solo / avec MJ / sans MJ. Vous proposant d’incarner des héros, des salauds et des martyrs dans l’enfer forestier, Inflorenza dispose d’une mécanique de dés un peu subtile à saisir au départ, mais qui une fois saisie vous offre des expériences esthétiquement fortes et une rejouabilité quasi infinie. Le jeu se distingue aussi par ses théâtres qui explorent le folklore de différentes cultures.

Le jeu est bourré de contenu, mais pour les plus pressées d’entre vous, il existe une version en 5 pages.

crédits : lorenzoclick, nicholas hilliard, british library, angela7dreams, Bob Jagendorf, Community Eye Health, animalrescueblog, oliver.dodd, kurafire, licence cc-by-nc, galeries sur flickr.com

4. Dragonfly Motel

Créé pour le Game Chef 2015, ceci est une tentative de déstructurer au maximum ce que peut être un jeu de rôle. Vous y incarnez des voyageurs et voyageuses qui arrivent à l’énigmatique Motel Dragonfly. Et à partir de là, tout est possible, la réalité va se déliter et se déformer pour prendre des atours surréalistes, symboliques et oniriques…

La petite ambiance lynchienne du départ est avant tout un prétexte pour faire du jeu poétique. Un jeu qui vous marquera du moment que vous acceptez de lâcher vos repères.

thomas hawk, texaseagle, geoff LMV, cc-by-nc

5. Le Témoignage

Je fais une énième tentative pour réhabiliter ce jeu auprès de vous. Peut-être à cause de sa nature de nano-game, Le Témoignage est passé relativement inaperçu… Je pense cependant qu’il offre une expérience forte et un retournement des enjeux habituels en jeu de rôle. Ici, nous incarnons des personnes confrontées à un mystère, une horreur ou une beauté qui nous dépasse. C’est un jeu en play to lose dans le sens ou le mystère ne sera pas résolu, l’horreur ne sera pas vaincue, et la beauté nous échappera. Mais ce n’est pas un jeu en play to lose comme on peut en voir avec Fiasco ou Ten Candles. Ici, il s’agit de fascination esthétique, d’explorer les émotions des personnages et de jouer à échouer d’exprimer l’indicible.

thomas hawk, licence cc-by-nc

6. Ho’oponopono

Autre nano-game passé sous les radars, Ho’oponopono est sans doute le plus care de mes jeux et offre une expérience à fleur de peau. Nous incarnons les membres d’une famille en proie à la maladie. Leur dernière chance : accomplir ensemble un rituel de guérison collectif qui consiste à dire à chacun : je t’aime, je suis désolé, pardon, merci.

Ce jeu de rôle est particulier dans le sens où il donne à expérimenter une approche thérapeutique (le rituel ho’oponopono) mais en incarnant des personnages fictionnels. Un jeu qui fait beaucoup de mal au début et beaucoup de bien à la fin.

Kim Siever, Greezelos, Aaron LeMay, licence cc-by-nc

7. Inflorenza Minima

On retourne aux jeux Millevaux pour la fin de cette sélection. Inflorenza Minima tire son nom du fait qu’il s’agit d’une variante minimaliste d’Inflorenza. Mais au final, les deux jeux ont peu en commun. Je regrette d’ailleurs d’avoir choisi ce titre ! Un titre sans « Inflorenza » dedans aurait été moins confusant. Vous proposant de jouer des contes cruels dans les forêts hantées de Millevaux, Inflorenza Minima est l’aboutissement de ce que j’ai pu faire en freeform. C’est un jeu qui peut se jouer sans matériel, sans hasard, sans écrire. Il est purement oral. Le système de résolution est aussi simple que cruel : qu’un personnage veuille accomplir quelque chose d’important, il devra en payer le prix. Inflorenza Minima propose aussi des techniques de vertige logique qui renforcent esthétisent les dilemmes moraux, et également, cela a été maintes fois soulignés, dispose d’une très belle maquette par Willy Cabourdin.

crédits couverture : (C) Willy Cabourdin + keightdee, thomas hawk, licence cc-by-nc, galeries sur flickr.com

8. Les Sentes

Je serai sans doute l’homme d’un seul GN et Les Sentes est celui-ci : un GN sans orga pour faire jouer de 1 à 60 personnes dans la forêt sorcière de Millevaux. Ce GN composé comme un Lego comporte une grande quantité de fiches pour créer un personnage à sa mesure, et aussi des fiches pour composer une grande intrigue. C’est un des rares GN qui puisse se jouer à l’infini avec une préparation très légère. Il tente de proposer une approche inclusive tout en faisant une grande part à l’émotionnel.

Par ailleurs, Les Sentes est aussi un jeu de rôle sur table, et je l’utilise également de façon massive de façon massive pour créer des personnages ou des situations dans mes autres jeux Millevaux.

crédits : philatz, Sean Clawson, the forest history society,, licence cc-by-nc ; Lewis Wickes Hine, Library of Congress, domaine public (galerie sur flickr.com) ; Claire Munier, par courtoisie

9. Nervure

Ce jeu marque une véritable révolution copernicienne en ce qui me concerne. Il propose d’explorer l’univers de Millevaux grâce à un paquet de 126 cartes inspirations comportant des questions orientées, des saynètes, des horlas, des climats, des patronymes, des éléments de lore, etc. C’est le jeu qui fera de vous un expert de Millevaux sans effort et sans lecture préalable. Il permet également de jouer sans règles de façon fluide et facile, grâce à un système de résolution narratif intégré.

Nervure est donc un jeu marqué par l’ivresse exploratoire : quelque chose de nouveau vous attend toujours au tournant. Son portage sur le site Chartopia le rend très facile d’usage en tant que jeu indépendant ou aide de jeu pour d’autres jeux Millevaux.

Couverture : Jon Sullivan, domaine public

10. A Cursed Movie in the deep and wild

On finit avec un nano-jeu récent, également sous-estimé, j’ai l’impression. Il vous propose de revivre le tournage chaotique d’un film sur la forêt. Les paradigmes de Millevaux viennent progressivement l’envahir à mesure que la réalisation du film devient de plus en plus étrange et hallucinée. Un jeu très méta qui nous renvoie aux histoires de films aux tournages difficiles, tels que Apocalypse Now, L’île du Docteur Moreau ou le premier essai de L’Homme qui tua Don Quichotte par Terry Gilliam. En terme de gameplay, il propose quelque chose d’assez fluide, avec alternances de séquences filmiques et de séquences de tournage, pré-tournage et réception du public, le tout dans un ordre pas du tout chronologique. Bref, un jeu-vertige aux multiples couches de mise en abîme. Il a aussi l’avantage d’être un jeu Millevaux contemporain, à l’instar de L’Autoroute des Larmes.

Illustration : Karsten thomsen, Martin Peterdamn Photography, nadja robot, licence CC-BY-NC, sur flickr.com

2 commentaires sur “Le top 10 de mes jeux

  1. On m’a dit que ces top étaient utiles pour vous aider à y voir plus clair dans le maquis de mon blog ! D’autres sont prévus. Si vous avez des envies particulières en matière de top, faites-m’en part 🙂

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