PURIFICATION
La violence monte au village et la légitimité des exorcistes est remise en cause.
Joué / écrit le 05/11/2019
Jeu principal utilisé : Les Exorcistes, de Batronoban et Trickytophe (auquel j’ai aussi pas mal contribué avec le texte de l’Apocalypse de Millevaux et tout le chapitre sur la résolution diceless)
N.B. : Les personnages et les faits sont fictifs.
Le projet : Dans le mufle des Vosges, un roman-feuilleton Millevaux
Avertissement : contenu sensible (voir détail après l’image)
Timothy Vogel, cc-by-nc, sur flickr
Contenu sensible : cruauté envers les animaux, suicide, infanticide
Passage précédent :
3. Un exorcisme dans le poulailler
L’histoire :
A Night in the Woods, par Dino Van Bedt, post-americana sans paroles, avec drone et field recordings, une traversée séminale et ténébreuse de la forêt de Millevaux. Composé spécialement pour Millevaux !
La lumière de la presqu’aube, filtrée par les ramures des arbres, vient effleurer le visage du novice, et avec ses rais et les cris des corbeaux vint le cortège des souffrances et des rhumatismes qui lui rappellent qu’il est vivant et le tirent du sommeil. Machinalement, il effleure sa plaie des doigts. Sans y réfléchir, il avait planté son Opinel dans le sillon d’une ancienne blessure, et l’avoir rouvert avait sorti un souvenir traumatique des tréfonds où il dormait.
Belle, dans le sang de la révolte.
Blanche, dans le chaos de la guerre.
Seule
Parmi les chapelles, les arbres, les morts…
La Madone à la kalach
Alors qu’il était plus jeune, la Soeur Marie-des-Eaux l’avait suivie. Elle avait cru en elle, elle avait cru qu’en prenant les armes on ferait tomber les maires et les curés et les gendarmes, et que tout le monde serait libre, et qu’il serait enfin libre, pas seulement physiquement, mais mentalement. Et les voilà qui entrent dans le diocèse, les armes à la main, juste la Madone et les sauvageons qui la suivaient, et Marie-des-Eaux se fait planter une baillonnette dans le thorax, et la Madone tombe sous ses yeux, le sang de la Madone macule son visage et ses mains, Marie-des-Eaux crie et les gendarmes et les curetons le clouent au sol…
La Soeur Marie-des-Eaux s’écroule de son lit, dans un bruit si fort qu’il tire du sommeil la Soeur Jacqueline, pourtant si peu matinale.
Alors, elle sort aussi du lit et s’emploie, à contrecoeur, à rassembler son bâluchon.
La Soeur Marie-des-Eaux met un temps infini à se redresse, perclus qu’il est de ses douleurs anciennes comme récentes, et complètement chamboulé à la suite de ce flachebacque. Pourtant, il ne désirait rien moins que de se souvenir, c’est ancré dans ses gènes de mémographe. Mais avait-il pourtant envie de revivre de telles choses ? A quel point son engagement sacerdotal était-il sincère ou le fruit d’une aliénation ? Fallait-il creuser encore davantage dans cette direction où viser au déni qui permettait à une Soeur Jacqueline de vivre sereinement ?
« Nous devons faire preuve de plus d’humilité et donc nous priver de votre hospitalité, Bernadette. Croyez bien que j’en suis navrée. »
La Soeur Jacqueline avait la voix tremblante et rougissait au point d’occulter sa couperose.
« Je ne m’en fait pas, conclut la Bernadette en lui tendant une réserve de beignets de pommes de terre dans un torchon huileux. Je sais que vous reviendrez. »
La Soeur Jacqueline décampa pour échapper à son sourire.
Mais la Soeur Marie-des-Eaux s’était attardé dans le bar. Dès l’ouverture, Vauthier était là pour la première tournée de schnaps. L’ivrogne local semblait être le seul à partager avec Champo la passion pour les vêtements de couleur jaune, encore que les sessions étaient mouchetés et ravaudés de diverses façons. Il était tout ratatiné autour de son sourire et de sa moustache, on avait envie de faire copain avec lui. On avait envie de lui payer un coup, et c’était bien là le projet de Vauthier dont la langue se délia dès lors que le novice se sépara d’un caps pour lui payer le prochain verre.
« C’est vrai qu’on a fait boire Basile. Il nous faisait de la peine, tout dégingandé à vendre ses cordes au village. On a voulu le dérider.
– Qui ça, « on » ?
– Ben, moi pis surtout ceux qui avaient le moyen de payer des coups : le fils Fréchin et le fils Domange.
– On peut leur parler ?
– Pour sûr. Mais Fréchin, c’est le fils du maire, alors son père a comme qui dirait mis de la graisse sur la charrue, pour qu’on bwâle pas trop dans le village. Il a fait pression pour que les Thiébaud rachètent le Jésus Cuit et enferment leur fils, et il a payé un tonneau de bière de lichen au père Houillon pour qu’il en fasse pas toute une histoire. Mais depuis, le fils Fréchin y parle pas de cette histoire et il s’est même pas repointé au bistrot.
– Et le fils Domange ?
– Oui, vous pouvez allez le voir, mais gaffe c’est un caractériel. Je lui laisse me payer des coups mais j’pense quand même qu’il a été fini à la pisse d’âne. Vous buvez pas un canon ?
– Non. Ce schnaps que vous buvez là, c’est une liqueur d’oubli. Je tiens au peu qui me reste.
– Vous avez tort. L’oubli, c’est une bénédiction. Je ne suis plus fâché avec personne, je fais tous les jours de nouvelles rencontres et j’ai n’ai plus le fardeau d’une épouse. Moi, l’oubli, je trinque à sa santé, vindiou ! »
La Soeur Jacqueline fit quelques allers et retours entre le presbytère et des maisons où les vieux avaient besoin de soins et de prières. Elle n’arrivait pas à se défaire de l’idée qu’on l’observait derrière le couvert du feuillage. Pourquoi fallait-il que la forêt soit ainsi collée au cul des maisons !
C’est dans une des quelques friches où on avait pu couper les ronces et mener des bêtes que la Soeur Marie-des-Eaux trouva le fils Domange. Il était petit et tanné, avec des yeux de fouine et une odeur entre celle du biscuit et du fumier. Il voulait faire rentrer une vache à l’étable, et la bête avait dû trouver une paquerette à déguster, parce qu’elle voulait pas avancer. Le fils Domange l’agonit de vindiou et de vinrat et de coups de pieds, mais comme la bête avançait encore pas assez à son idée, il se saisit de sa fourche, les piques pointées sur elle.
Cela activait une sorte de pilote automatique chez la Soeur Marie des Hauts, qui fonça à travers les hautes herbes, sans plus vraiment rien voir de ce qui se passait, juste une bouillie de rayons et de branchages. Mais il souffrait de deux blessures graves sans convalescence, et il trébucha et se ramassa dans les bouses à deux mètres du fils de paysan, quand ce dernier planta la fourche dans la panse de la vache. Elle pousse un beuglement aussi court qu’incongru, et s’écroula dans l’herbe comme un navire qu’on saborde. Elle pissait le sang par la panse, et elle rendit l’âme la tête dans les bras de la Soeur Marie-des-Eaux, elle la regardait avec des grands yeux aux cils garnis de mouches, et visiblement elle voulait lui communiquer quelque chose, mais cette tentative fut victime de l’éternelle tragédie du langage entre les hommes et les bêtes, et elle creva comme ça sans avoir rendu son message.
Le fils Fréchin se tenait debout, les bras ballants. « Vindiou, le père va me tuer. »
La Soeur Marie-des-Eaux était un genoux à terre, dans un état lamentable, son bras bandé tout raide tenant son Opinel.
« Il aura pas besoin. »
Il le plaqua contre un arbre et lui coinça son schlass juste en dessous de la bite.
Sous le coup de la colère, la plaie à la poitrine du novice se rouvrit. Le fils Domange voyait un nuage de sang couvrir sa robe et comprenait plus rien. Il ne dut son salut qu’à la réouverture de sa blessure, qui rappela à la Soeur Marie-des-Eaux son voeu de non-violence de la veille.
« Petit merdeux, tu vas me dire tout de suite tout ce que tu sais sur la fois où vous avez fait boire le Basile.
– Pitié, monsieur, on voulait juste s’amuser ! Plus on lui payait des canons, plus il nous parlait des voix qui y’avait dans sa tête. Et pis ils nous disaient qu’elles voulaient le protéger, et ceux du village. Qu’y avait un problème avec la statue du Jésus-Cuit. Et puis quand il a été bien foingé, il s’est levé, il est sorti et pis il a pris une longue bûche dans le tas de bois de l’Auberge et il est allé à l’église.
– Tu m’feras un Notre Vieux et deux Je vous salue Marie. » Et de conclure en lui pétant le nez d’un seul coup de poing. Elle entendit parfaitement le shroc de la cloison défoncée et ses jointures lui firent un mal de chien pendant un sacré moment.
ça lui rappelait son geste avec plus de délice que n’importe lequel de ses gribouillis mémographiques ne l’aurait fait.
A Given to the Rising, par Neurosis, du post-hardcore sludge et massif, le plus forestier des albums de Neurosis, une chasse morbide vers le secret de l’existence.
« Je vous salue Marie, vous êtes bénie entre toutes les femmes,
et Jésus-Cuit le fruit de vos tripailles est béni »
Tout le monde se retourna quand la Soeur Marie-des-Eaux arriva en retard à la messe. Impossible de faire une entrée discrète avec les lourds panneaux de fer et de bois. A voir la gueule que tira le père Houillon, il savait que ça allait quimper dur sur sa couenne.
Il se traîna vers un banc du fond, derrière un pilier, comme si son espoir de disparaître pût être exaucé.
« Soeur Marie-des-Eaux, nous avons à te parler. »
Il y a des phrases comme celles-là qui font leur chemin à travers les broussailles de l’oubli et nous ramènent comme l’odeur écoeurante des souvenirs de merde et des surprises pourries.
ça faisait d’autant plus mal que l’abbé Houillon n’était pas seul à se tenir là dans ce presbytère. La Soeur Jacqueline le flanquait en hochant la tête d’approbation. Le novice lui décocha le regard qu’on réserve aux traîtres, mais la Jacqueline était trop rassurée par la présence du père Houillon pour se sentir dans son tort.
« Ecoutez, je suis reconnaissant au Diocèse de vous avoir envoyées toutes les deux, et vous lui transmettrez ma gratitude. Mais je ne pense pas que l’archevêque approuverait votre attitude. Le diocèse ne pratique l’exorcisme que sur demande, et personne ne vous a rien demandé. Et surtout pas de vous bagarrer comme un chiffonnier avec mes ouailles. Je pensais vous demander de rester encore vous reposer, mais c’est allé trop loin. Rentrez à Saint-Dié maintenant. »
Il était de plus en plus écarlate. Malgré son bouillonnement intérieur, la Soeur Marie-des-Eaux se retint de répondre, ça n’aurait fait qu’empirer les choses.
« Ma Soeur, ajouta la Soeur Jacqueline, je pense que tu dépasses les bornes de notre mission apostolique. Il faut revenir à la raison.
– Les bornes de notre mission ?, éclata le novice, C’est toi qui dépasses les bornes ! Tout ce que tu veux, c’est pouvoir poser ton cul alors que des diableries sont à l’oeuvre !
– Il suffit !, éclata le prêtre. Vous faites vos bagages et vous partez ! Mais avant, Soeur Marie-des-Eaux, j’exigerai de vous entendre en confession ! »
La Soeur Marie-des-Eaux lui claqua la porte au nez.
« Allez au diable, si c’est ce que vous voulez ! »
Il ne se fit pas prier pour reprendre le chemin avec Maurice. Pas question de traîner et de faner l’haleine du prêtre dans le confessionnal. La Soeur Jacqueline suivait derrière. Elle n’avait pas osé dire au revoir à la cuisinière, alors elle mangeait un beignet de patates pour se souvenir d’elle.
Champo les croisa avec sa corde. Il tirait une tête de six pieds de longs.
« Vous savez pas ?
– Quoi, on sait pas ?
– Ben, Basile.
– Quoi, Basile ?
– Il s’est pendu dans le poulailler.
– Comment ça ?
– Si c’est pas possible, finit Champo entre deux sanglots, égrainant les noeuds de sa corde de sherpa. Basile le disait souvent. La corde de vie… (il montrait les noeuds qui servaient à encorder les enfants) La corde de mort… »
Il montrait l’extrêmité de la corde, nouée pour former une massue. Bien maniée en la faisant tournoyer au dessus-de sa tête, une telle arme aurait pu assomer un ours.
Les deux soeurs avaient suivi les indications de Champo pour trouver le ruisseau de la Forge Quenot, au milieu de la forêt après l’Etang Lallemand. Les cabanes de chasse étaient abandonnées, trônant comme des miradors d’une autre époque. Il y avait un fatras d’orties et de sous-bois qui faisait de l’endroit un secret bien gardé. Elles passèrent entre des roches plates néolithiques que les voivrais évitaient soigneusement comme des vestiges païens qu’elles étaient. Mais la roche la plus impressionnante, avec une large cupule évasée, indéniablement une stèle de féminité, portait des empierrements tous frais. Les cultes druidiques existaient donc bien aux Voivres, à l’abri des regards.
C’est le ruisseau des Forges Quenot que les soeurs avaient demandé à voir.
Le temps était venu pour la désobéïssance et l’action, et pour cela il fallait d’abord bénir les eaux et se purifier.
Penchée sur le ruisseau et craignant d’y chuter, la Soeur Jacqueline se retenait à des arbustes d’une main et faisait ses ablutions de l’autre. Mais la Soeur Marie-des-Eaux se dénuda et y plongea entièrement, la morsure de l’eau glacée lui rappela qu’elle était vivante, et la lava de ses souvenirs les plus malsains.
La Soeur Jacqueline était statufiée devant ce corps noueux et marqué de cicatrices en rangs aussi serrés que les pattes de mouche sur le carnet de mémographe. Elle sentait qu’elle avait chaud et elle ne comprenait pas trop pourquoi.
C’est ce moment là que choisit le mal pour attaquer, et le fait qu’elles avaient consacré le lieu n’y changea rien.
D’abord le vent trembla comme une feuille, puis ce fut une véritable bourrasque, un vortex de racines qui s’emparèrent d’elles et les traînèrent dans le plus hideux des cauchemars, et ni la pugnacité du novice ni la foi de la doyenne ne furent de taille à résister.
« je vous aime tous,
mais, je vous en prie,
sauvez mon enfant ! »
C’est d’abord cette voix grognante qui leur parvient à travers le diaphragme des mondes qui se collisionnent. Elles sont complètement sonnées, elles sentent dans leur crâne même, comme si il y avait un problème d’osmose, qu’elles ne sont plus dans le même monde. Quant à savoir si elles sont dans un rêve, dans un souvenir, dans le futur ou dans je ne sais quelle foutue autre endroit des forêts limbiques, impossible à déterminer. C’est une salle souterraine dédiée à la chose médicale vu l’abondance de lits en fers-blancs. Il y a des grands piliers avec des arcs-boutants qui soutiennent des voûtes de pierres bourrées de racines, on est dans la crypte d’un château ou d’une cathédrale. De la brume suinte des pores du plancher jusqu’à leurs genoux. Sur un lit, une femme au corps sublime, le ventre tendu, est en plein travail.
Elle a une tête de cochon.
Et visiblement, vu qu’elles sont les seules et que leurs bras sont déjà maculés de sang, les soeurs sont responsables de l’accouchement.
ça se présente très mal. L’enfant est coincé. Il y a trop de sang. Sa tête est trop grosse. On entend des couinements.
Elles s’esquignent sur la patiente mais c’est très difficile. Soeur Marie-des-Eaux est trop nerveux pour manier le forceps, la Soeur Jacqueline s’en charge mais malgré ses efforts et sa douceur, l’enfant n’avance pas et elle a peur de trop déformer son étrange tête.
Une nouvelle fois, la mère supplie qu’on sauve son enfant.
La Soeur Marie-des-Eaux avise une scie.
« Il faut préserver la vie ! On doit sauver l’enfant, il n’est pas baptisé ! »
Il pousse la Soeur Jacqueline, trop tard pour les forceps.
Mais la doyenne emploie toute sa volonté et met la Soeur Marie-des-Eaux au sol d’un seul coup de poing.
Avant que sa tête ne heurte le dallage et lui coupe les circuits de la consicence, le novice entend :
« T’as rien compris. C’est pas un enfant. »
Et elle écrase sa tête entre les forceps jusqu’à ce que ça fasse schlorp.
Elle vient de sauver la mère.
Et les racines et les ronces de cette vision d’enfer les relâchent et elles se retrouvent dans l’eau, complètement hagardes
Bilan :
Peu d’aides de jeu sur cet épisode (un seul tirage de l’Almanach. je me rends compte d’ailleurs que je devrais privilégier mes autres aides de jeu, Oriente et Muses & Oracles, car les tirages de l’Almanach sont un peu trop denses en univers), mais en revanche, j’ai bien utilisé l’économie du jeu Les Exorcistes, et atteint 6 bougies ce qui m’a permis de jouer un moment-clé du jeu, une Réminiscence. Pour le coup, j’ai utilisé une Réminiscence du livre (la première de la liste), en millevalisant juste un peu le décor. Par le fait du hasard, j’ai eu à jouer cette Réminiscence dix minutes avant la fin de ma session d’écriture, ce qui correspond au chrono d’une Réminiscence, donc c’était rigolo de devoir respecter peu ou prou la limite de temps.
J’ai eu beaucoup de plaisir sur cette session d’écriture, on monte en tension, c’est chouette.
L’épisode s’est un peu écrit tout seul parce que j’avais accumulé une liste de scènes (choses que je fais quand je maîtrise en campagne) et je les ai juste ordonnées au début de la session et ça m’a fait un plan que j’ai suivi.
Je pense en avoir fini avec Les Exorcistes, j’ai exploité les aspects majeurs de l’économie, donc je pense que la prochaine session se fera avec un autre jeu. J’hésite entre Inflorenza, qui va beaucoup plus driver la narration et y injecter de l’aléatoire, ou L’Empreinte, si je veux mettre en scène une menace des Soubise qui se fait imminente. On plonge dans l’inconnu, car avec ces deux systèmes, je risque d’abîmer ou de tuer mes persos. Mais il faut prendre ce risque : le proverbe « rien n’est sacré » employé pour l’univers de Millevaux et certains jeux Millevaux doit tout autant s’appliquer à mon écriture romanesque.
Lexique :
vindiou, vinrat : jurons
bwâler, quimper : râler
Jauges communes à la fin de la session :
Sainteté : 6
Bougies : 0
Chemin de Croix : 2
Feuilles de personnage :
Deux Soeurs du Très-Saint-Sauveur (ordre chanoine, couvent à Saint-Dié)
Soeur Jacqueline
Vice :
+ La luxure
Vertu :
+ La prudence
Description physique et personnalité :
Cinquantaine, visage rond et couperosé par la bière de lichen, yeux un peu fixes. Bonne vivante. Assez affectée par l’oubli, n’a pas de souvenir d’avoir jamais quitté le couvent de Saint-Dié
Bref historique :
Il est possible qu’elle ait eu récemment une vie en dehors du couvent. Il est aussi possible qu’elle ait été cloîtrée pour contrer son penchant à la luxure, et qu’on l’ait incité à oublier son passé (onction à l’eau bénite d’oubli ?)
Mots-clefs :
– Soeur Exorciste
– Inspire la confiance
– Cuisinière
– Contemplative
– Intuitions
Lien avec autre PJ :
A sauvé la vie de Soeur Marie des Eaux mais ne s’en souvient pas. Aurait été sa formatrice ou sa compagne d’apprentissage en exorcisme ?
PNJ Favori :
Bernadette, la tenancière du Pont des Fées
Passé oublié (tiré avec Session Zéro) :
Personne n’est parfait. Quel est le plus gros mensonge que vous ayez jamais énoncé ? À qui
l’avez-vous révélé ? Pourquoi avoir menti ?
J’étais la servante d’une Mère Truie. Je l’ai révélé (sous la torture) à l’archevêque de Saint-Dié. J’ai menti parce que j’étais infiltrée chez les chanoinesses, mais l’archevêque m’a sauvée de l’emprise de la Mère Truie et m’a accordé l’eau d’oubli.
Les anniversaires sont toujours prétextes à de grandes fêtes. Décrivez votre anniversaire le
plus mémorable. De quel anniversaire s’agissait-il ? Qu’est-ce qui l’a rendu si mémorable ?
C’est l’anniversaire de mon entrée au couvent. Il est mémorable parce que j’ai vraiment le droit de manger beaucoup à ce moment et parce que personne n’évoque jamais la date exacte de mon entrée.
Un amour passé fait toujours partie de votre vie. Depuis quand étiez-vous amoureuse ?
Qu’aimiez-vous le plus chez cette personne ? Comment votre histoire s’est-elle terminée ?
J’ai été amoureuse d’une batelière qui menait les pélérinages vers la fontaine d’oubli. J’aimais la langueur de cette personne. L’histoire s’est terminée quand j’ai dû boire l’eau d’oubli.
Soeur Marie-des-Eaux
Vice :
La colère
Vertu :
La force
Description physique et personnalité :
Jeune, borgne (cache-oeil), cheveux courts, visage androgyne (tout le monde la genre au masculin). Un air de froide détermination. Paranoïaque et violente. A reçu une formation de mémographe et tient un registre de tous ses souvenirs (pattes de mouche)
Bref historique :
A connu une jeunesse très traumatique (elle a notamment aimé un horla, mais celui-ci est mort quand ils se sont embrassés, étonnement c’est la chose qui l’a marqué le plus alors qu’elle a été victime de choses plus violentes), au terme duquel elle a d’abord reçu une formation de mémographe puis de soeur exorciste. En guerre contre les figures du mal. Assez attachée au voeu de chasteté. Fascinée par le texte de l’Apocalypse.
Mots-Clefs :
– Soeur Exorciste
– Opinel
– Mémographe
– Combattante
– Âne
Lien avec autre PJ :
A sauvé la vie de Soeur Jacqueline, s’en rappelle mais ne veut pas lui remettre ça dans les dents. La naïveté de Soeur Jacqueline a failli leur coûter la vie en enfer.
PNJ favori :
Basile, le cordelier (ses cordes sont vecteurs d’égrégore, elles lui ont révélé la statue de Jésus)
Passé oublié (tiré avec Session Zéro)
Il y a quelqu’un de spécial à qui vous avez ouvert votre cœur. Décrivez votre premier amour :
Était-ce réciproque ? Qu’est-ce que vous aimiez le plus chez cette personne ?
Je pense que c’était réciproque. C’était un être de cicatrices et de souffrance, alors il me comprenait sans parler, c’est ça que j’aimais le plus chez lui. Notre amour était réciproque et c’est ça qui l’a perdu, il est tombé en miettes quand je l’ai embrassé.
Un son particulier vous fait toujours sourire. De quel son s’agit-il ? Comment est-ce devenu
un son rassurant pour vous ? L’entendez-vous encore maintenant que vous avez commencé à
voyager ?
C’est le son de l’eau courante. Cela évoque la vie et la pureté qui continuent à se trouver un chemin, malgré tout. Je ne l’ai pas beaucoup entendu durant mon périple, aussi je m’intéresse à découvrir où sont les ruisseaux aux Voivres, on m’a parlé des Forges Quenot.
Vous aviez un compagnon fidèle en grandissant. Décrivez l’animal qui a accompagné votre
enfance. Comment est-il devenu votre compagnon ? Est-il toujours votre animal ?
C’était un lapin dodu et je l’emmenais partout avec moi. Mais un jour, on m’a fait manger du civet et j’ai appris que c’était mon lapin. C’est le dernier souvenir que j’ai de mes parents.
La suite :
5. Face à la diablerie
Les exorcistes font enfin la rencontre du véritable démon qui faisait peser sa menace sur le village. Et ça va faire très mal ! Je passe ensuite à un nouveau jeu de rôle avec le vénéneux L’Empreinte.
3 commentaires sur “[Dans le mufle des Vosges] 4. Purification”