VENGEANCE SYNDROME
Suite du scénario Muddus. On poursuit l’ambiance de polar nordique, sur fond de vengeance et de contamination. Un récit et un enregistrement de partie par Claude Féry !
(temps de lecture : 5 min ; temps d’écoute : 22 min + 1H55)
Joué le 08/02/2020
Le jeu : La Sorcière de l’écorce, un jeu de rôle suédois d’horreur folklorique et forestière par Pelle Nilsson et Johan Nohr.
Playlist La Sorcière de l’Écorce
Cet après-midi avec Alex, Gabrielle et Xavier nous jouerons la suite de notre partie de La Sorcière de l’écorce, intitulée Muddus.
Lire/télécharger le mp3 (partie 1)
Lire/télécharger le mp3 (partie 2)
Thomas, cc-by-sa
Toutes les photos suivantes sont de Claude Féry (par courtoisie).
L’histoire :
Alors que le ciel puise la lumière pour la répandre vers les étoiles, Leslie prépare le repas du soir : renne et purée lyophilisée. A la demande d’Oscar elle prépare ensuite des gaufres. La soucoupe suspendue dans les arbres est agréable et fonctionnelle. Ils trouvent du lait, de la viande, des céréales de quoi se sustenter ce soir et déjeuner le lendemain.
Oscar est ravi des couchettes qui ressemblent à celles de Tintin dans l’album objectif lune.
Il dessine et négocie une gaufre d’avance sur le petit déjeuner. Adrien s’endort sur son téléphone en tentant de lire la documentation téléchargée.
Joris Karl s’endort à demi sur ses notes et retrouve la photographie d’une obscure gravure glissée comme marque page dans son carnet, une représentation d’un Svarog en puissance.
Kiyoshi, après avoir contemplé longuement la forêt, par la baie qui éclaire le séjour, se couche aussi.
Le sommeil fuit Leslie qui repousse une attaque somnambule d’Oscar vers la pile de gaufre.
Il renonce et se rendort par terre avec la BD de Tintin rabattue sur la tête.
Le froid et un radio-réveil Bang & Olfusen les réveillent. Oscar danse comme un fou sur le rap Lapon et Kiyoshi retient le geste de Leslie qui s’ apprêtait à couper la chique à la Saami revendicative pour profiter de son Flow.
Adrien beugle. « c’est quoi ce binz ! » désignant la bâche plastique qui remplace la porte oblongue de la soucoupe. En s’approchant il butte sur une bonbonne métallique qui achève sa course contre le chambranle de la porte. Inscriptions cyrilliques sur fond anodisé.
Non sans mal il arrache la bâche agrafée depuis l’extérieur, la porte sagement posée sur le perron.
Kiyoshi l’aide à revisser les charnières et replacer la porte sur ses gonds. Une visseuse électrique gisait dans l’herbe sous l’échelle de corde.
Leurs narines sont emplies d’une odeur de cramé. Ils cherchent partout le départ de feu, sans succès.
Kiyoshi demande à goûter une gaufre. Leslie l’y autorise. Oscar et Adrien se joignent à lui.
C’est dégueulasse, pâteux et ils ont la bouche desséchée après une bouchée.
Un mince film gras et jaunâtre recouvre tout.
Il est six heures et c’est n’importe quoi beugle Adrien hors de lui.
Il est fiévreux, inquiet désorienté.

Il chuchote à l’oreille de son cousin un discours décousu à propos de ses lectures de la veille.
Son débit est si rapide, qu’il perd le contrôle de sa voix et attire l’attention des gamins.
L’OCP n’a pas un stock suffisant pour faire face à la pandémie et envisage de diffuser des placebo en masse. Son séminaire c’est une réunion de crise et on a cherché à les gazer ! Et l’autre Kiyoshi il est atteint. On est des putains de rats de laboratoire.
Puis après sa diatribe il est saisi d’un vertige. Son bras est bloqué. Leslie l’examine, pas de griffures, mais il est brûlant de fièvre.
Elle lui donne un de ses cachets.
L’eau ne fonctionne plus dans le chalet.
Plus de réseau, non plus et l’application boussole est folle !
Adrien clame qu’il faut partir immédiatement.
Kiyoshi est pris d’une nouvelle quinte de toux.
Il descend une carte du parc qui était punaisée dans leur chambre.
Nouvelle quinte de toux.
Kiyoshi déclare qu’il doivent se séparer maintenant.
Dans la main il tient une photographie d’une jeune femme qu’il contemple d’un regard triste, presque larmoyant, puis reporte son regard sur les traces laissées par des motos.
Joris Karl l’interroge.
Kiyoshi recherche sa future femme, Soeng, disparue au début du mois dans le parc. Elle y était venue pour mûrir sa décision sur sa proposition de mariage.
Joris Karl traduit les explications de Kiyoshi.
Adrien en conclut qu’il faut l’aider, qu’il était peut être la cible de la tentative d’empoisonnement.
Kiyoshi les avertit de ses intentions.
Il sort un revolver de sous sa chemise.
Ils décident de suivre les traces des motos en silence en essayant de surprendre les kidnappeurs.
Ils marchent jusque midi d’un bon pas, hors piste. Ils ne s’arrêtent que pour grappiller des myrtilles.
A la pause, Adrien s’approche de Leslie.
Il frissonne, il est glacé.
Il est incohérent. Il ne sait plus qui est qui.
Il demande à Leslie, qu’il appelle Soeng de ne pas oublier leur promesse de bonheur de décembre. Il ne reconnaît plus Oscar, puis s’offusque qu’on lui réaffirme des évidences.
Leslie lui administre une bonne dose de ventoline.

Ils reprennent leur progression et Leslie s’attarde pour récolter des simples. Un bon stimulant cardiaque dont elle enduit la lame de son scalpel et rempli une seringue.
En fin d’après midi, à la lisière d’une forêt de bouleaux, un campement sur les berges.
Deux motos sont à l’arrêt et un solide gaillard tisonne un feu, leur tournant le dos.
Ils s’approchant en silence, Kiyoshi en tête, qui braque son arme sur le type.
A cinq mètres de leur cible, Oscar laisse choir sa pierre à aiguiser sur les graviers. Le gars, barbu, massif se retourne et porte la main à sa ceinture tout en contournant le barbecue pour le placer entre eux et lui.
Kiyoshi crie « don’t move! freeze! »
Le gars lève la main gauche en signe de reddition et balance quelque chose dans le feu.
Joris Karl bondit et répand le contenu du barbecue au sol pour écraser une poignée de cartouches de chasse. Leslie en profite et lui plante une seringue de sa préparation.
Le gars tressaute au sol près des motos.
Alors, de derrière les buissons, surgit le second, une immense brute barbue, au teint sombre, brandissant une kalach.
Avec un accent épais il lâche
« Nu Pachli Don’t move Drop your weapons! »
Kiyoshi hésite
Joris Karl bondit et se jette sur lui pour le déséquilibrer.
Il reçoit un méchant coup de crosse au visage et entend résonner les cloches de Notre-Dame, retour express à Paris et plongeon dans la boue.
Aussitôt, Oscar tente de le planter de sa lame achetée à Stig. Il sectionne le ceinturon, mais dans un mouvement tournant la brute lui assène un méchant coup de pied à la mâchoire qui l’envoie valser. Leslie s’apprête à se jeter sur lui munie de son scalpel, lorsque son tympan droit explose en même temps que l’épaule gauche du mercenaire.
Il s’effondre et gémit faiblement alors que le sang noircit en étoile sa tunique camouflée.
Leslie se ressaisit et tente de comprimer la blessure.
Kiyoshi le secoue désespéré
« where is my wife? »
Elle y parvient brièvement. Pour le booster Adrien lui administre de la ventoline.
Le gars est mourant
« You are all dead now! If the virus don’t leave us with you the Sentinel will kill you! »
Alex joue Leslie, Gabrielle joue Joris Karl
Bilan provisoire :
J’ai joué le personnage de Mathieu, non comme un figurant mais selon un mélange entre les réactions qui seraient les siennes propres en de telles circonstances et celles du personnage.
J’ai tenté de jouer Kiyoshi sur une ligne mélancolique et dramatique.
J’ai utilisé une fraction des remarques de la partie précédente pour jouer en miroir, même si je conserve l’histoire de père fouettard pour plus tard.
Alex était beaucoup plus actif qu’ à l’accoutumée.
Dans la mesure où nous avons pleinement joué la barrière des langues, je craignais que Xavier se sente un peu délaissé.
Après la partie il m’a dit que c’était super de jouer comme ça en convergence avec son personnage.
Xavier a déclaré qu’il avait A D O R É et Alex a apprécié la forte adversité (beau sourire illuminant son visage).
Une partie très agréable !
Claude
Commentaires de Thomas :
A. Quelle est le métier de l’homme barbu avec des chaînes sur la photo en noir et blanc ?
B. Merci pour ce récit très complet, ça a dû te prendre du temps de le rédiger ! J’aime beaucoup le côté polar.
C. Est-ce que « Sentinel » fait référence aux Sentinelles, les maletronches dotés de sens hyper-développés et utilisés comme « chiens de chasse » ?
D. Muddus est davantage improvisé et suit donc plus les directives du seul livre de base que Grätmyrsban, qui était un scénario un peu plus construit. Sur lequel des deux modes va ta préférence ?
Xavier joue Oscar Millepois (C) par Claude Féry
Claude :
A. C’est le père fouettard (Hans Trapp dans l’est)
C. La sentinelle du gang des quads de Barbaque ! et Ballade pour un missile.
D. Muddus, en grande partie aussi parce que les personnages découvrent la Suède tout comme les joueuses.
Thomas Munier :
C. Ah oui alors c’est bien ça.
Alex joue Leslie, Gabrielle joue Joris Karl
Beaucoup plus d’action dans ce deuxième épisode !
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