Marchebranche en précommande durant tout le mois d’avril sur le site des éditions Dystopia !
Venez découvrir un jeu avec des choix moraux et avec Evlyn Moreau.
(temps de lecture de l’article de description : 5 mn)
(C) Evlyn Moreau
Vas de village de village
dans le monde sauvage
vas faire ton marché
des quêtes inaccomplies
redécouvres ton passé
dans le tarot de l’oubli
la forêt et ses mystères
la vie qui dort sous la terre
les ruines des châteaux de pierre
les renards des clairières
l’or des lacs et des rivières
la mémoire des ornières
les souvenirs d’hier
Avec tes compagnons
armés de leurs bâtons
et de leurs baluchons
Si tu parcours l’ancien monde
tu trouveras des réponses
marche marche marche
marchebranche
Marchebranche, c’est d’abord un petit projet de jeu de rôle sans ambition né fin 2015, et puis ça a grossi en le roulant comme une boule de graines pour oiseaux.
Si vous connaissez l’univers de Millevaux, vous serez en terrain connu et en même temps vous serez ailleurs. On retrouve les mêmes paradigmes :
☙ C’est un monde sauvage et forestier sur les ruines d’un ancien empire.
☙ Il est peuplé d’humains, d’humains-animaux, de créatures et de horlas.
☙ Il règne une magie tirée du sauvage, de l’oubli, de la poésie et des émotions.
Et pourtant le jeu vous emporte ailleurs, dans un monde médiéval-poétique où la naïveté côtoie la tragédie, un monde de grands espaces et de nobles quêtes, un monde taillé sur mesure pour des pélerin.e.s amnésiques qui l’arpentent à la recherche de leur pays natal.
Marchebranche est un jeu pour tout public (j’y joue beaucoup avec mon fils de 7 ans) mais avec un public adulte il peut contenir des roses avec quelques épines.
Marchebranche est à la fois un hommage aux jeux de rôles de l’ancien temps (vagues old school renaissance et sword dream, au cinéma de Miyazaki et à la bande dessinée La malédiction des 7 boules vertes, et autre chose à la fois, un objet ludique simple mais basé sur des tables aléatoires foisonnantes, chargé d’une anemoia, la nostalgie d’un monde imaginaire qu’on n’a pas connu.
Les choses vont démarrer très simplement. Vous voilà en toute naïveté, hors de l’œuf de l’oubli, vous n’avez avec vous que votre bâton, votre qualité (cœur, force, âme ou esprit) et votre vocation (voyage, artisanat, spectacle ou magie), vous arrivez, frissonnant de la hauteur de votre niveau zéro, dans un village. Aussitôt, des enfants vous accueillent en avertissant les adultes de tonitruants : « Des marchebranches ! Des marchebranches sont là ! ». On vous offre le gîte et le couvert. On vous confie des quêtes, qui vous emmèneront dans des mondes de forêts lointaines, de renards facétieux, d’amours perdues, de trésors étranges… En échange de l’accomplissement de ces quêtes, on vous donne des tarots de l’oubli, cartes mystiques dont les figures symboliques recèlent votre propre mémoire…
Ainsi, vous redécouvrirez qui vous êtes, et peut-être où est votre pays natal.
Vous emporterez avec vous objets futiles ou magiques trouvés sur vos pas, et de nouveaux compagnons de route.
Sur le chemin, tant vous attend.
De la poésie dans des cailloux blancs
Des jeux de gobelets pour le prix d’un conte
Des larmes dans des calices ébréchés
Des courses poursuites sous la lune
Des aveux chuchotés dans les couloirs d’un château en ruine
Des rencontres avec des parents désolés et des entités noires.
Pour tout cela, pour retrouver un peu de l’émerveillement perdu, pour vibre et pour trembler, il vous suffira de ce livre, d’au moins une personne amie (ou de votre imagination intime), et d’un dé à six faces.
Un mot, si vous êtes encore là, sur la rédaction du jeu.
Nous avons mis un accent particulier sur le didactisme. Les règles du jeu peuvent se limiter en une page, et la partie purement mécanique est simplissime, puisqu’en gros (et pour vous épargner les nuances qui sont quand même présentes) il s’agit de lancer un dé à six faces et le seuil de réussite est le nombre de marchebranches impliqués dans l’action, ce qui encourage au jeu collectif.
Ensuite, nous avons beaucoup réfléchi à l’ordre de présentation des chapitres, pour que Confidence (le nom que nous donnons à MJ) assimile les informations seulement au fur et à mesure des besoins.
Pour chaque chapitre, il y a un exemple par règle (mis en italique pour que les plus roublardes d’entre vous puissent les zapper), et chaque chapitre est résumé en trois lois du monde qui forment l’essentiel à retenir. Il y a également un exemple de partie in extenso : L’Arbre de vie. Les nombreux comptes-rendus et enregistrements de partie forment une aide et une inspiration supplémentaire, mais honnêtement le manuel de jeu est déjà bourré de matériel à craquer.
La philosophie principale de ce jeu est la souplesse. Il est pensé pour pouvoir y jouer avec tout le monde, que ce soit avec des tranches d’âge différentes, qu’avec des sensibilités ludiques, car le jeu marie différents types d’ambiances et de défis (on peut même créer… des donjons, on peut jouer des drames ou on peut se concentrer sur une approche care avec notamment un chapitre « jouer pour prendre soin »), et vous explique comment les mélanger (ou les trier) à votre sauce, dans une approche de design inclusif. En cela, si Marchebranche ne paye pas de mine, il est totalement l’aboutissement de neuf années de réflexions ludiques et de tentatives de révolutionner notre beau loisir sans en dévitaliser la vibration initiale.
La particularité de ce jeu est de ne pas disposer de scénario, mais d’une méthode précise qui vous permettra à la fois de créer vos propres scénarios ou d’improviser au fil de la partie. Cette méthode s’appuie une gamme de tables aléatoires qui sont réunies à la fin du livre sous forme de fiche. Chaque fiche recto-verso contient un résultat de chaque table aléatoire. Cette méthode ergonomique, inspirée du jeu de cartes Muses et Oracles, vous permet d’avoir un résultat pour n’importe quelle catégorie de table aléatoire en ouvrant la fin du livre au hasard.
Bon, enfin, j’ai dit qu’il n’y avait pas de scénario, mais en vrai, je suis en train d’en créer, et deux sont déjà disponibles :
☙ La chasse aux changelins
☙ Une veillée d’éternité
Un mot, et non le moindre, sur la fabuleuse équipe sans qui rien de cette geste poétique n’aurait abouti :
☙ Eugénie, dont le soutien et l’amitié m’a été précieux, mais surtout dont le regard acéré d’éditrice a permis d’améliorer la rédaction du jeu à un point ineffable (je vous renvoie à ses conseils partie 1 et partie 2 sur la rédaction de jeu)
☙ Evlyn Moreau, dont l’univers graphique a dès le départ été une importante inspiration pour Marchebranche, de par son approche étrange et nostalgique
☙ Laure Afchain à la maquette qui a su reprendre la volonté de didactisme que nous avions initiée (notamment l’usage abondant de pictogrammes) tout en faisant ses propres choix graphiques en terme de gestion de la couleur et de mise en valeur des illustrations d’Evlyn.
☙ Pascale Doré à la relecture, car nous avions à cœur de vous livrer le texte le plus propre possible. Elle a sans doute eu bien du fil à retordre sur un document qui a été l’objet d’une amicale mais pourtant intense guerre d’édition 🙂
Enfin, j’organise des parties de démo tous les vendredi après-midi en avril, alors envoyez-moi un message privé si cela vous intéresse et que vous êtes disponible !
Les elfes des marais
et les nains des forêts
les renards aux aguets
chantent sans arrêt
la complainte des rêves perdus
vestige d’une ère disparue
les enfants de plus belle
chantent la ritournelle
comptine irréelle
ou prière rituelle
entre dans la saltarelle
que dansent les belles
un château dans la brume
compte les demi-lunes
à l’horloge de sable
les chevaliers à table
leurs quêtes inlassables
tel dans les anciennes fables
d’amours véritables
et de fins misérables
compte les pas les foulées
dans l’immense forêt
marche marchebranche
de lundi en dimanche
plus de rêves et plus de sable
plus de sève et plus de fables
plus de trêve et plus de table
ne reste que l’oubli
que lentement tout enfouit
petit à petit
et nous laisse
abandonnés à nous même
Outsider 
ça fait quelque chose de sortir un jeu après huit ans et demi de développement ! J’espère ne pas abuser en utilisant la formule « le jeu est sorti » alors qu’il s’agit d’une pré-commande : en théorie les livres pourront être imprimés dès la fin de la préco. Ce n’est donc pas le genre de délai qu’on a sur des souscriptions.
J’aimeJ’aime