LES MORTES DANS LES PAS DES VIVANTES
Une expérience de table ouverte en textuel jouée pour un périple au cœur de l’au-delà.
(temps de lecture : 14 min)
Joué entre octobre et décembre 2021 sur le discord Millevaux
Le jeu : Oriente, perdre ses repères en traversant la forêt de Millevaux
Avertissement : contenu sensible (voir après l’image)
Tuomas Puikkonen, cc-by-nc & claude Féry, libre de droits
Contenu sensible : meurtre, cannibalisme
Le concept :
Tout a commencé avec des questions orientées que je posais aux nouveaux et nouvelles dans le discord Millevaux, comme un mini-roleplay d’introduction. Vu leur petit succès, je me suis dit que les habitué.e.s du discord étaient mûr.e.s pour une petite partie d’Oriente en commun. Le principe était simple, chacun.e tirait une question, y répondait, puis c’est la prochaine personne qui passait sur le salon qui pouvait tirer la question suivante et y répondre, jusqu’à la fin du jeu. Le lien pour voir les questions est le suivant.
Des ressources utiles (notamment portraits et questions supplémentaires) pouvaient être trouvées dans la collection Nervure sur Chartopia
Au lieu de prendre leur tour de question, les participant.e.s pouvaient aussi poser une question à une joueuse précédente. Elle y répondait peut-être après que quelqu’un ait déjà lancé une nouvelle question, mais avec la fonction « répondre à » de Discord, on pouvait suivre plusieurs conversations.
L’histoire :
Grace :
« Oriente connaît la langue putride. Qu’est-ce que vous en concluez ? »
J’en conclus qu’on est mal barrés. Quand je l’ai entendu.e parler à un arbre dans cette langue, je me suis dit : « flûte notre guide est soit un horla, soit un.e sorcier.e, soit une bête«
(et voici Grace, mon personnage)
020_Eric Parker, paulo brabo, cc-by-nc, sur flickr.com
Maugre :
« Moi je pipe que trique, Oriente l’a toujours été un peu barge dans son genre alors qu’il se mette à grogner, renifler et même pisser contre un arbre… ‘Crois-tu donc pas que ça m’surprend guère. Eh ? Et d’abord… Si s’té ty langue ça, comment qu’tu la r’connais ? T’serais pas un peu sorcier aussi ? »
Grace :
Je suis ni sorcier, ni sorcière. Je suis juste en relation avec les vibes de la nature. Tu peux pas comprendre, enfin je crois.
La vieille aveugle :
zilverbat, cc-by-nc, sur flickr.com
« Qu’avez-vous fait dans la fosse que vous avez trouvée au fond de la forêt ? »
J’ai maudit la pourriture qui m’a privé de mes yeux quand j’y suis tombé. Après des jours de marche à boire l’eau de rosée et manger des vers de bois, j’ai maudit cette forêt et toustes ses les habitant·es . Après qu’Oriente a jeté un tronc sur lequel j’ai pu grimper, j’ai maudit Oriente et ses suiveuses. Puis je les ai suivi.
La marchebranche :
Qu’est-ce qui te fait plus peur encore que cette découverte, assez pour que tu suives malgré tout Oriente encore quelques temps au moins ?
Quel est le dernier souvenir visuel qui hante encore ta mémoire malgré l’oubli ?
Maugre :
« Quelle croyance Oriente vous a mise en tête ? »
Par la Trique-Du-Très-Saint-George ! Oriente y sait par-dieux ! Y sait ! Qu’y soit sorcier s’rait pas si estonnant. Alors pas de question on suit et ‘ferme nos claques-maux. Très-Sainte-Gueuse, a-t-on assez salive à gaspiller ?
aftab, cc-by-nc, sur flickr.com
Grace :
Parce que j’ai surtout peur qu’Oriente m’abandonne. Parce que je l’aime.
« Contre quel être ou choses avez-vous vu Oriente reculer ? »
Contre la caste des veilleurs. Ceux qui vouent leur vie à la lutte contre les horlas. Il y avait cette femme avec son œil magique. Il l’a fait reculer. Tout concourait à dire que ça fait d’Oriente un suppôt des horlas. Mais est-ce que ça veut dire que les horlas sont les méchants et les veilleurs les gentils ?
(j’ai pas encore mis de portrait pour Oriente mais çà commence à me plaire qu’il y en ait pas)
Tuomas Puikkonen, cc-by-nc & claude Féry, libre de droits
La marchebranche :
« Qui vous a proposé de remplacer Oriente ? »
Au croisement de chemins à peine visibles, une autre marchebranche a toisé notre groupe pendant longtemps. Il lui manquait un doigt, trois dents et probablement une case, mais elle nous a proposé avec aplomb de la suivre elle plutôt qu’Oriente. Certain.e.s d’entre nous l’ont suivie. Parfois je me demande si j’ai fait le bon choix
Grace :
En même temps elle inspirait la confiance
Maugre : :
Et pourquoi cet’chose là ? ‘Tourne ta caboche. Qu’est-ce crois-tu quel’a qu’Oriente l’a pas ? Et qu’est-ce-sais-tu qu’Oriente l’a et quel’a pas ?
Oriente y veut êt’ suivi. Et les veilleurs y veulent êt’ barassés des horlas. Toi, tu veux quoi ? Qu’Oriente y t’aime ? Alors quoi qu’t-en fais d’ces veilleurs ? Des gentils ou des méchants ? Et… quoi qu’tu fais d’toi ?
Grace :
Je t’avouerai que ça m’a chamboulé de voir que les veilleurs en avaient après Oriente. Si jamais Oriente est un horla ou un serviteur des horlas, je sais pas si je dois l’aimer. En même temps, qu’est-ce qu’on en connaît des horlas ? C’est peut-être juste la preuve qu’ils sont pas tous méchants. Enfin, pas tous comme ce…
La voleuse de souvenirs :
« Vous avez volé un souvenir d’Oriente. Lequel ? »
Arbre qui dansent, ondulent et craquent, taches de lumière sur les feuilles glissantes. Iel court dans le fond du sous bois.
L’œil magique de cette veilleuse l’a acculé dans un lieu de la forêt qu’iel ne connaissait pas
Le regard des arbres brûle sa rétine et lui fait peur.
La caresse des branches lea rassure.
Fuir la douleur ?
Se blottir dans l’humus protecteur ?
Deux contradictions qui forgent la course d’Oriente
La marchebranche :
Je pense que l’autre marchebranche connaît le chemin qui pourrait me ramener chez moi.
Mais je sais qu’Oriente a l’attrape-rêve ensorcelé qui m’évite les cauchemars de mon passé. Elle continue de dire que c’est pour mon bien, mais j’espère quand même le récupérer.
Grace :
« Qu’est-ce qui a changé depuis le début de votre périple ? »
Tout le monde. Tout le monde change de corps et d’attitude. Seul Oriente demeure.
La marchebranche :
Avec qui as-tu partagé ces impressions ? Quelle a été sa réaction ?
la voleuse de souvenirs :
J’en ai parlé aux suiveuses d’Oriente.
Voleuse d’un fragment important de son esprit, il fallait que je me confesse. Mais j’avais peur qu’en en parlant à Oriente iel me rejette.
J’ai donc filé le fallacieux chemin des suiveuses et sur la sente sans arrêt soumise à leurs sentiments, je leur ais confié mon vol.
Les suiveuses m’ont comprise.
Dans un premier temps parjure d’Oriente, elles le maudirent. Mais maintenant elle le suivent pour abjurer.
Elles m’ont donc proposé de devenir suiveuse.
Mon esprit tremble à l’idée d’intégrer une communauté…. Je doute d’en être capable
Maugre :
Que s’est-il passé quand vous avez faussé compagnie à Oriente ?
°Datura…°, Maugre s’était attardée un moment, un bref moment, pour recueillir cette plante utile. Oriente n’était plus là. Oriente avait toujours été là. Oriente c’était comme un gaz puissant et vital qui occupait l’espace de son existence. Cet élément évanoui, l’angoisse s’infiltrait, aspirée qu’elle était par ce vide, et avec elle comme la conscience aiguë de perdition, la perte de toute volonté, de tout repère… de toute direction. La perte de toute espèce de motivation exceptée cette vérité écrasante : dans la forêt comme dans le désert, toutes les directions se valent. « ???????, ? ????. »
Grace :
« Pourquoi trouvez-vous sur votre chemin des marquages de direction semblables à ceux qu’utilise Oriente ? »
Parce que nous remontons dans le temps. Je ne vois pas d’autre explication
« Comment Oriente s’occupe du campement ? »
Avec amour. C’est la chose qui fait que je ne doute jamais de lui tout à fait. L’attention avec lequel il entretient le feu. Le soin avec lequel il dispose les couchages. Les précautions qu’il prend avec chacune de nous.
La marchebranche :
« En quoi les choses deviennent vraiment étranges avec Oriente dans cette forêt ? »
Plus aucune direction ne fait sens. La fin d’un chemin rectiligne peut être le début de ce chemin, tourner toujours dans la même direction ne fait jamais faire un tour complet sur soi-même.
Nous nous déplaçons à travers le temps plus qu’à travers l’espace. Ou à travers nos mémoires. Les marques étranges et les visions qui nous assaillent ne peuvent indiquer que cela.
Grace :
« Pourquoi Oriente se montre vulnérable seulement avec vous ? »
Parce que je suis la seule à le voir tel qu’il est vraiment. Les autres voient en lui un horla, un psychopompe, un manipulateur qui les garde sous son emprise et les égare dans l’espace et dans le temps. Vois je le vois tel qu’il est vraiment. Un enfant perdu qui a besoin d’aide et que je le tienne dans ses bras.
La marchebranche :
Qu’as-tu appris lors d’un de ces moments de vulnérabilité que tu n’as pas encore osé raconter à d’autres suiveureuses?
Grace :
Que vous êtes déjà mortes
« Vous avez demandé à Oriente qu’une personne vous suive et Oriente a accepté. Pourquoi ? »
La vieille aveugle. On l’a trouvée dans un charnier. J’ai dit à Oriente de la remonté et elle a accepté parce que c’était visiblement une morte. Une bouche inutile que sa famille avait abandonnée là. Et la part de sa vision durant sa mort la rendait médiatrice entre le monde des morts et des vivants.
zilverbat, cc-by-nc, sur flickr.com
La vieille aveugle :
à Maugre : Quel marché noir de la mémoire les suiveuses ont-elles institué à l’insu d’Oriente ?
(Surtout ne pas les détromper : des fantômes superstitieux comme des écureuils de l’année, c’est ma veine, mon répit… »)
Maugre :
‘n’a tous un peu trop d’quelqu’chose et trop peu d’aut’chose. y’en a qu’ont trop vu qu’ont plus d’espoir, d’aut’ qu’ont des rêves ‘qu’sont pas armés pour s’réaliser. ‘Pis y’a bein quelqu’un qu’a un attrape-rêve qu’pourrait nous arranger. Ouais, ‘pis moi ‘des creux, ‘des pleins, ‘bien vécu, ‘plus rien à accomplir, ‘suis juste Oriente. Si j’ai ‘core une chose à faire, Oriente y sait. N’empêche, j’voudrais bien me rappeler du goût qu’ça a… un rêve. J’pourrais bein troquer un p’tit bout d’mémoire pour ça. ‘Juste une fois.
Grace :
« Pour qui ça se passe plus mal que pour vous ? »
Pour la nouvelle intégrée, La voleuse de souvenirs se sent très mal dans la communauté, j’ai l’impression. Je pense qu’elle n’accepte pas son sort, mais elle le devine parce qu’elle a compris ce que nous étions. Des âmes mortes en quête du Léthé.
« Quelle est la pire chose que vous avez dû faire avec Oriente pour survivre dans la forêt ? »
Et bien, bien que nous soyons mortes, nous avons besoin de nous nourrir, si nous ne voulons pas nous consumer dans des souffrances intolérables. Je ne veux pas m’appesantir sur ce que nous avons du manger.
La marchebranche :
« Pourquoi feriez-vous confiance à Oriente alors que ce n’est pas un.e professionnel.le ? »
Parce que je ne suis pas la seule à la suivre. Parce que notre bande hétéroclite et improbable paraît plus forte face à la forêt.
Parce que je ne veux pas être seule à pourrir entre les racines d’un arbre, et que c’est seulement ensemble que nous avons la force de marcher.
Grace :
« Vous rappelez-vous de votre point de départ ? »
Oui, mais je ne sais pas pour les autres, moi je ne veux pas m’en rappeler. Ma vie d’avant pèse trop lourd, et j’espère bien qu’une fois arrivée à destination, une fois au bois des morts, je l’oublierai.
Maugre :
« Qu’a dit ou fait Oriente qui vous a semblé un éloge de l’Errance ? »
Errer ? Vivre à titre d’expérience ? Égrainer les pas sans autre but que voir ce qui va se passer ? De Maugre mémoire, la forêt aux côtés d’Oriente avait toujours été la même ; chaque élément de cet environnement nébuleux était flou, indistinct et indigne d’intérêt ; de ce domaine crépusculaire, Oriente et ses suiveuses étaient les seuls corpuscules réellement tangibles, la seule et frêle attache empêchant la dérive ; – prêter l’oreille au hululement d’une sirène ? C’était ne plus écouter les sages recommandations d’Oriente. – Fendre d’un regard lumineux les ombres boisées et irradier de son attention les doigts spectraux du branchage ? C’était déjà se détourner du Guide. – Tendre la main, donner réalité, chaire et sève à l’objet le plus fantomatique et insignifiant du décors ? C’était à jamais lâcher le cordon et s’abîmer soi-même hors du sentier. Dire ou faire l’éloge de l’Errance ? Mais Oriente était le Dithyrambe jaloux et voleur de l’Errance ; lui-même la vivait, la respirait, la chantait, mais en même temps il se la réservait et la grimait du « Pour » dans la mise en scène qu’il présentait à son publique ; ainsi, avait-il dérobé à Maugre jusqu’à l’Idée même de l’Errance et lui substituait cette verroterie chatoyante mais illusoire : une destination, le bois aux morts.
Grace :
« Quelle bête vous suit partout ? »
Le souvenir de qui j’étais de mon vivant. La personne maigre qui vivait à l’intérieur de moi. Je lui jette des pierres quand elle s’approche de moi.
la voleuse de souvenirs :
« Quelle est la vérité que vous cache Oriente ? Et de votre côté ? »
Oriente dit ne pas savoir où iel va, iel prétend errer dans un indistinct emmêlement de souvenirs, de lichen et de branches mortes. Pourtant, au plus profond des pales pupilles qui parent son portrait, je sens qu’iel sait où le sentier nous emmène. Iel cherche un lieu. Peut être s’est iel convaincu?e ellui même de la chatoyante verroterie qu’iel a présenté à Maugre. Peut être suit-iel d’autres plans. J’ai hâte d’atteindre ce lieu. Peut être y trouverais-je enfin une place dans la communauté.
De mon coté, ce que je cache est enfoui sous les cendres d’un vieux feu humide.
Un cercle, des silhouettes allongées, des vêtements rabougris.
Une lumières, des bouches, des yeux avachis.
Un lien, des chants, une communauté meurtrie.
Ce lieu de ressassement, je ne veux plus le voir, je ne veux plus en parler, je le fuis.
(je me suis permise de Xcarder la question : « Qui Oriente a dû torturer ? Pourquoi l’avez-vous aidé ? » qui me mettait un peu mal à l’aise et je suis passé à la suivante)
Grace :
« Qui de vous ou d’Oriente a le plus perdu son humanité ? »
J’espère bien que c’est nous. Que nous avons perdu les oripeaux de toute humanité. Oriente en a encore besoin, de son humanité, pour nous montrer le chemin, pour nous ouvrir la porte, pour qu’on nous laisse entrer à sa demande, dans la forêt des morts, là où est vraiment notre place, là où réside notre repos, derrière les murailles de l’oubli qui enfin nous sépareront de notre vie passée de souffrance et de culpabilités. Moi, je n’aspire qu’à une chose, me débarrasser un à un de chaque sentiment comme d’une mue trop lourde. Qu’à m’abandonner totalement en toute confiance à mon sort, qu’à une dernière fois mettre mes pas dans les siens et me rapprocher, sinon du ravissement, au moins de la consolation qu’apporte la fin. Je tiens la main de mes sœurs, je vois leurs silhouettes de moins en moins distinctes et je les aime d’autant plus que l’heure des adieux se rapproche, non pas adieu à leurs présence, mais adieu à tout lien qui nous unit.
La vieille aveugle :
« Vous avez volé un souvenir d’Oriente. Lequel ? »
Dans la routine des soirs humides et froids, des repas de glu d’herbe, un jour, alors que je m’étais écarté pour aller, j’ai entendu Oriente arpenter un coin de fougères, de rocs et de limon. Tapi, je l’ai épiée et quand elle est partie, j’ai trouvé la source.
L’eau boueuse a bientôt laissé la place à un filet clair et chantant. Je l’ai gardé pour moi, toute la nuit j’y suis revenue en cachette, emplissant mes joues, mes entrailles mes cellules, et une section de tronc pour le trajet.
Depuis, je savais où l’eau coulait tous les soirs, avant que je ne donne le secret à une malade. Elle va mieux, et elle la garde pourtant. Et moi, je cherche sans plus trouver. Je crois qu’Oriente s’en doute.
La connaissez-vous ? Vous en doutiez-vous ?
Grace :
Je connais cette malade et de jour en jour je l’ai vue reprendre des couleurs, alors en l’épiant j’ai compris qu’elle avait volé le souvenir de la source à Oriente. Elle redevient vivante et Oriente s’étiole. J’hésite entre annoncer la vérité à Oriente ou tuer cette guérie pour conjurer le mauvais sort.
whatsthatpicture & Keith M Avery, cc-by-nc, sur flickr.com
« Qu’est-ce qui vous ferait renoncer à votre destination ? »
Ce serait que je redevienne vivante. La forêt des morts n’est un paradis que pour les morts, et un enfer pour les vivants. Ce serait qu’Oriente meure. Iel ne pourrait plus nous ouvrir le passage sans risque. Hier, j’ai tué la première communiante. Je lui ai enfoncé une hache dans le crâne. Tout va rentrer dans l’ordre à présent.
« Qu’est-ce qui vous pourchasse ? »
Les vivants et les vivantes qui ne veulent pas que nous partions. Ma fille qui ne veut pas laisser filer la personne qui l’a élevée. Nous devons jouer de mille ruses pour effacer nos traces dans la sylve. Nous marchons dans des pierriers ou nos semelles ne marquent pas. Nous nous enlisons dans des vasières où la boue se referme sur notre passage. Nous nous couvrons de croûte terrestre pour masquer notre odeur. Mais j’ai toujours l’impression qu’elle rôde à la limite de mon champ de vision, elle et les proches de mes camarades.
Bob Jagendorf, eric schepers, road less trvled
« À quel événement pas naturel Oriente évite de vous donner une explication ? »
La vieille aveugle a retrouvé la vue. Elle dit que la forêt des morts est un gouffre. Oriente se tait sur tout cela. Devons-nous tuer la vieille aveugle maintenant qu’elle voit et dit des choses qui nous affolent ?
zilverbat, cc-by-nc, sur flickr.com
« Qu’est-ce qui vous donne des frissons chez Oriente ? »
Sa peau, parce qu’elle est de plus en plus en froide
Et parce que je l’aime
Et parce que j’ai peur de le perdre
Et parce que j’ai peur qu’il nous perde
La vieille aveugle :
« Quel est le lien qui vous unit à Oriente au-delà du simple voyage ? »
Elle m’a tué et caché, et la troupe des suivantes a eu à manger pour des jours. Des jours de camp et de fête.
C’est comme ça qu’elles sont arrivées à destination.
Ça m’a pris du temps pour comprendre, mais maintenant je sais que ce n’est pas un hasard, qu’il fallait en passer par là. Je ne leur en veux pas. La seule chose que je regrette c’est de ne pas avoir pu y goûter. La prochaine fois…
Philippe Put, cc-by
Grace :
« Vous êtes à un carrefour décisif. Continuez-vous à suivre Oriente ? »
La voleuse de souvenirs :
Je veux atteindre le lieu promis par Oriente. Cependant, son chemin est pavé de souffrance pour moi. Je continue ma marche chancelante derrière Oriente. J’espère voir un jour ce que je cherche, j’espère un jour que je ferais mienne cette communauté. Mais je sais au fond de moi qu’il est plus sur que je me perde sur ce long chemin, que je chute dans une fondrière et que la colonne passe sans se retourner comme ma vie a passé, trop vite et sans regard
La marchebranche :
Je suis Oriente, parce que c’est la colonne qui la suit que je suis. Parce qu’il n’y a qu’ensemble qu’on peut atteindre cet autre monde qu’on nous a toujours promis. Parce qu’ensemble, on peut arriver à suivre Oriente, étoile polaire dans l’enfer sombre de la forêt. Parce qu’ensemble on va loin, alors que seul·e on ne va nulle part.
Grace :
[J’aime tellement la polysémie de « Je suis Oriente »]
Je ne suis pas Oriente car nous sommes arrivées au portail de la forêt des morts. Je vais y entrer et Oriente va rester à la porte. Adieu mon aimé. Je ne t’oublierai jamais.
Bilan :
Merci d’avoir participé à cette expérience d’Oriente en asynchrone !
C’était intéressant mais j’ai vu aussi quelques limites, une participation erratique et une difficulté commune à rebondir sur les propositions des unes et des autres. Petit souci aussi avec l’application for the drama. Si c’est super pratique pour l’asynchrone d’avoir ce deck de cartes en commun, le truc c’est que la fonction partie courte (que j’avais sélectionnée) distribue un pourcentage des cartes et non un nombre de cartes données. Or, comme Oriente a presque deux fois plus de cartes que Pour la Reine, ça a fait un gros nombre de cartes quand même et du coup la partie s’est un peu inutilement étirée en longueur.
Après, je pense pas que ce soit gênant malgré toutes mes remarques, ça peut aussi être le plaisir de l’asynchrone, voir un truc se dérouler chill sans injonction à l’intensité.
Maintenant qu’Oriente nous a conduites à bon port, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un joyeux Noël !
Joueur de La vieille aveugle :
Bien agréable de mon côté cet engagement élastique. Pour gagner en vitesse de rotation, systématiser le fait de partir en laissant une question ?
Je m’excuse pour le cannibalisme inopiné, je m’en suis rendu compte après coup, mais j’aurais dû rester plus flou, plus ouvert.
Je me demande si cette petite expérience n’a pas inspiré à Milloupe la création du forum RP Millevaux ! Forum que nous avons d’ailleurs du mal à faire vivre. J’espère bien m’y relancer dans quelques temps. Maintenant que j’ai un nouveau PC, j’ai bon espoir d’avancer beaucoup plus sur tous mes projets !
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Le forum RP en question : https://millevaux-rp.forumactif.com/
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Salut, j’ai bien aimé le format, comme des bouchées de jeu. 😉
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Merci à toi pour ta participation !
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