5ème épisode d’une série de podcasts Game Design consacrés à la diversité des relations que nous pouvons entretenir avec notre personnage de jeu de rôle.
Dans cette épisode, nous évoquerons diverses choses trouvées sur le net au sujet de se jouer soi-même (ou pas), et nous verrons si nous jouons notre personnage plutôt avec la tête ou plutôt avec les tripes
Avec Sélène Tonon. Un grand merci à elle pour sa participation !
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image : quirkybird, sur flickr.com, cc-by-nc
Liste des podcasts de la série
#1 (le personnage existe-t-il ? ; face à l’immersion ; face à l’adversité)
#2 (face à notre propre intimité)
#3 (suis-je le personnage ou non 1)
#4 (suis-je le personnage ou non 2 ; face au partage des autorités narratives)
#5 (se jouer soi-même… ou pas ; jouer avec la tête ou avec les tripes)
#6 (Différence et proximité par rapport à son personnage ; Face aux mécaniques 1)
#7 (Face aux mécaniques 2 ; jeu à secrets et jeu en transparence)
#8 (le jeu intérieur ; le rapport au collectif)
Plan / Biblio :
+ Références sur un sujet connexe :
- Podcast Des choses sur le seuil : Psychologie des personnages (sur YouTube)
- Ceizyl : Jeu de rôle, Interpréter un PJ ou un PNJ : des astuces et erreurs à éviter (sur YouTube)
+ Rapport d’une discussion privée avec Valentin T sur le jeu en convergence (quand la joueuse fait les mêmes actions que son personnage), en consonnance (quand les enjeux du personnage rencontrent ceux de la joueuse), jeu à honnêteté radicale (quand on se joue soi-même en s’appliquant à répondre à des questions personnelles avec sincérité pour qu’elles soient réinvesties dans le jeu).
Pour aller plus loin :
Uiop, Le jeu en convergence v0, sur Courants Alternatifs
+ Julien Pouard sur le Discord des Courants Alternatifs :
“Non non la plupart du temps je ne joue pas en performance, pas au sens strict. Parce que ça me demande un effort supplémentaire. En fait je joue parfois en performance, avec certaines autres personnes, ou quand je cabotine pour montrer à quel point mon perso est cool etc…
je joue en Consonnance dans des cas où il y a un enjeu tactique en fait (mais encore une fois pas toujours). Quand je dois résoudre un problème qui fait appel à notre intelligence de joueur que ça soit une enquête, une énigme, une situation de combat complexe etc… Là je suis en train de réfléchir comme le ferait le perso et le perso on s’en fout un peu, c’est le joueur qui prend la décision.
Et je joue aussi beaucoup en immersion dans le personnage, ce qui est un peu ce que je décrivais plus haut avec mes histoires de filtre, de mixage ou de moule. Quand je joue pour devenir un autre (encore une fois en tant qu’horizon, je dis pas que j’y arrive toujours).
J’ai dit ce que j’aurai fait [au sujet d’un dilemme moral de type « le devoir contre la famille » rencontré dans une partie de jeu de rôle] : j’aurai penché du côté familial. Je te parle de l’instinct qui se développe quand je me mets à la place du personnage. Tu as une composante alibi : des décisions impossible dans la vie à cause de mes valeurs morales et affectives deviennent possible parce que je m’efface devant le perso.
Quand tu me demandes quelle aurait été ma réaction spontanée la question n’a pas vraiment de sens pour moi. En tant que moi, joueur, je ne suis pas confronté à cette situation. C’est le personnage qui est confronté au choix imposé par la fiction. Peu importe la réaction du joueur…
En fait je rejette assez fortement le jeu de rôle moral qui interroge directement le joueur.
Alors que j’aime le jeu de rôle moral qui interroge le personnage. Parce que j’aime devenir quelqu’un d’autre et que les problématiques morales ancrent et donnent une réalité à cet autre. ça renforce le simulacre quoi. »
+ Se jouer soi-même, à condition d’opérer un glissement de contexte pour maquiller la chose :
Thomas Munier, Emile Zola à la recherche du vide fertile (partie écrite et enregistrée) sur Outsider (en l’occurence où je projette – toutes proportions gardées dans les ambitions artistiques – dans le personnage de Cézanne)
Avec la tête ou avec les tripes
+ La joueuse et la jouée (cf le lisant et le lu, Michel Henri, Vincent Jouve : ie le lecteur assimile le texte de différentes façons, intellectuelle ou pulsionnelle)
« L’effet personnage dans le roman » de Vincent Jouve, par Arlap 42 sur OpenEdition
De l’acte à l’expérience : la lecture comme effet, par Anne Godard sur Acta Fabula
Grant Howitt : 11 Astuces pour être un meilleur joueur de jeu de rôle, sur Mémoire Secondaire
Approche intellectuelle : approche tactique, approche dramaturgique, approche storytelling / cosmogonique : découper le personnage comme un univers (ethos, topos, mythos, tropos… et pathos : la subjectivité?)
Pour une poétique des valeurs en jeu de rôle, par Isabelle Périer, conférence au Colloque Universitaire : Jeu de rôle, engagements et résistance, Villetaneuse, 2017
Approche pulsionnelle, passionnelle : expérimenter une subjectivité, une affectivité. On peut dire que le personnage perçoit ou ressent différemment de ce qu’on ferait. La réalité du personnage, c’est la joueuse + l’expérience du personnage, la subjectivité de la joueuse intégrée à celle du personnage : le personnage est une modalité ou un décentrement de lui-même
+ Identification (aristote / mimesis) : besoin de s’identifier pour accéder à l’émotion
+ Catharsis :
Naetherion GM : Catharsis et violence en JDR, sur YouTube
(sa position : la catharsis est permise du fait qu’on peut incarner le personnage / il pense qu’on purge sa violence parce que le JDR serait non violent, et donc au contraire on n’augmente pas sa violence)
+ Pour jouer un personnage qui sort de ses gonds, il faut sortir de son personnage, soit en jouant en lâcher prise, soit en déléguant le contrôle du personnage à quelqu’un d’autre (cf podcast emotions)
Frédéric Sintes, Avantages et limites de la Compensation 2/2 : le lâcher-prise sur Limbic Systems
Robin D Laws, Les tarés du self-control, sur PTGPTB.fr
+ Le game design relationnel (comme dans Sens Néant) crée un bon raccord joueuse-personnage car nos liens sont aussi réels pour la joueuse que pour le personnage
+ Sur les personnages ayant conscience d’être des personnages, ou niant cette condition :
La Cellule, Podcast JDR en Campagne N°12 : Sens Néant, épreuve 3 : où les personnages-Golem s’insurgent contre le fait qu’ils puissent être des personnages. Position de Julien : en tant que créateur de personnages pour des GN, un bon personnage doit avoir sa vie propre, échapper à son créateur
Six personnages en quête d’auteur, pièce de théâtre de Luigi Pirandello
Thomas Munier, Si par une nuit d’hiver un voyageur, compte-rendu de partie sur Terres Étranges
6 commentaires sur “Podcast Outsider N°35 : Game Design Jeu de Rôle : Mon personnage et moi #5”