Pas fiable et sacrifiable : le récit complet

PAS FIABLE ET SACRIFIABLE, LE RÉCIT COMPLET

Parfois, quand notre guide forestier est trop indigne de confiance, mieux vaut le pousser sous le bus. Un récit de partie solo par Maowlmad. La première version était abrégée, voici ici le solo dans son entier !

(temps de lecture : 11 min)

Traumavertissements : voir détail après l’image

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Friedrich Heinrich Ernst Schneidler, domaine public

Contenu sensible : ‘attaques animales, désintégration, disparitions, suicide

Joué le 23/03/2023

Le jeu : Oriente, perdre ses repères en traversant la forêt de Millevaux

Voir ici la première version du compte-rendu

L’histoire :

En quoi Oriente vous sert-il de compas moral ?
Cette forêt me terrifie. Je ne connais pas cette région de Millevaux. C’est une région si sombre, si inhospitalière. Oriente est notre guide et il sait où il va. De plus, il sait trouver les mots pour me rassurer. Il a toujours ce sens de l’humour qui me redonne le sourire et m’aide à aller de l’avant. Ici, je ne suis pas grand-chose sans Oriente…

Pourquoi Oriente se montre-t-il vulnérable seulement avec vous ?
Oriente affiche parfois un air perdu, comme s’il était absorbé par ses pensées. Par moments, il ne semble plus si sûr de lui, comme vulnérable. Il cherche, il tâtonne… Puis il se reprend et redevient lui-même. Je déteste quand il fait ça. Il me fait peur. Et le plus curieux est qu’il ne se comporte comme ça qu’avec moi, jamais devant les autres membres du groupe. Pourquoi moi ? Peut-être fait-il cela pour me rendre dingue ? Peut-être ressent-il ma peur et cherche-t-il tout simplement à jouer avec mes émotions ?

Est-ce à cause de vous que vous vous êtes perdu·e·s ?
Je commence sérieusement à croire que nous sommes bel et bien perdu·e·s. Lorsque je pose la question à Oriente, il me répond « Mais non, mais non ! Aie confiance, je connais cette forêt comme ma poche ! » Je commence peu à peu à douter de ses compétences de guide.
Mais ce n’est pas tout. J’ai le sentiment que les autres m’observent constamment, qu’iels parlent dans mon dos. Iels m’évitent quand je me rapproche, détournent les yeux quand je les regarde. Je ne  comprends pas. Y suis-je pour quelque chose, si nous sommes perdu·e·s ? Je ne suis pas le guide, tout de même ! Pourtant, qu’ai-je bien pu faire de travers ?

Quel est le point fort d’Oriente et quel est son point faible, d’après vous ?
Son point faible est qu’il communique très peu. Il faut lui poser beaucoup de questions si l’on veut en tirer quelque chose. Il n’y répond pas toujours. On doit alors se contenter de son sourire énigmatique. Ce sourire m’exaspère au plus au point ! Oriente est si introverti…
Son point fort est son sang-froid. Il est toujours égal à lui-même, très calme, détendu. Il lui en faut beaucoup pour paniquer. J’imagine bien que même en situation critique, il ne laisserait transparaître aucune émotion.

Quelle croyance Oriente vous a mise en tête ?
Oriente nous a parlé d’un spécimen animal de cette région que j’espère vraiment ne jamais rencontrer. Il s’agit du crapoul, un mammifère quadrupède pas plus gros qu’un lapin. Certain·e·s le trouvent mignon, d’autres le trouvent répugnant. Mais à vrai dire, personne n’est capable d’en donner une description précise. Existe-t-il vraiment ? Ou est-ce encore une des blagues de mauvais goût de notre guide ? Selon lui, les crapouls peuvent se montrer doux et affectueux. Mais ils peuvent également devenir imprévisibles et extrêmement dangereux. Quand ils attaquent, ils s’accrochent à votre crâne, y plantent leurs crocs acérés et aspire votre cervelle. Bonne nuit, merci Oriente !

Contre quel être ou choses avez-vous vu Oriente reculer ?
Le récit de notre guide m’a terrifié·e. Je ne peux m’empêcher de scruter le sol à chacun de mes pas. Parfois, une branche craque sous mes pieds et me fait sursauter. Je ne sais pas si cet animal existe vraiment, mais je vois bien le plaisir dans les yeux d’Oriente. Sa perversion ne fait aucun doute désormais, mais c’est une facette que je n’attendais pas.
Tout à coup, il nous ordonne de nous arrêter. Nous nous trouvons face à un arbre. C’est un arbre tout à fait ordinaire, peut-être un chêne. Probablement va-t-il nous gratifier de sa légendaire connaissance des arbres… Mais non. Il nous demande de ne surtout pas bouger et d’attendre. Tout le monde a les yeux rivés sur l’arbre. Pourquoi ? Un jeune homme du groupe brise le silence.
« Allez Oriente ! Arrête de te foutre de nous. Ce n’est qu’un arbre !
— La ferme je vous dis ! rétorque Oriente à voix basse
— N’importe quoi ! Vous n’allez pas croire ce vieil imbécile ! Regardez ! Oh la la ! Je vais attaquer le méchant arbre ! »
Faisant fi des recommandations de notre guide, le jeune homme s’approche de l’arbre et le frappe d’un grand coup de pied frontal.
« Bon alors, vous voyez ? Ah ah ! sacré pépère va !
— Les autres, restez où vous êtes et taisez-vous.
— Foutaises !
— C’est trop tard pour toi. Je suis désolé. »
A ce moment là, une étrange sensation envahit le jeune impertinent. Sa peau se met à changer de couleur, à s’assombrir. Cela va assez vite. L’homme regarde ses mains, pris de panique, bégayant des « que… que m’arrive-t-il ? ». Le spectacle est abominable. En quelques minutes, sa peau devient noire comme le charbon, puis, seulement au dernier moment, après avoir enduré une souffrance incalculable, son corps tout entier s’écroule. Un bloc de charbon gît désormais, recouvert de vêtements souillés.
Nous restons sans voix. Oriente prend la parole.
« Je suis navré pour votre compagnon. Je vous présente le charbonnard. C’est un horla. Lorsqu’on se retrouve face à lui, il est préférable de rester tranquille et de vous laisser faire. »
Voyant notre état de stupeur, il tente de nous rassurer.
« Oh vous pouvez bouger normalement maintenant ! Le charbonnard a fini de nous observer. Il semble qu’il ait décidé de nous accepter, du moins pour le moment. Ne vous inquiétez pas pour votre ami, vous l’aurez oublié dans quelque temps. »
Cette horrible phrase résonne dans ma tête, faisant écho au plus profond de mes tripes. Comment pourrais-je oublier cette horreur ?

Laquelle des questions précédentes avez-vous oubliée ?
Tout en marchant, mes pensées me tourmentent et m’obsèdent. J’ai la sensation désagréable d’avoir oublié certaines questions que je me suis posées à propos de notre guide. En réalité, je me rappelle vaguement m’être demandé·e pourquoi Oriente ne se montrait vulnérable que devant moi. Je ne sais plus ce que j’en avais conclu, mais ce qui est sûr, c’est que désormais, je peux répondre en partie à cette question. Oriente est bel est bien vulnérable. Il n’est rien dans l’enfer de Millevaux, pas plus que nous. Je comptais beaucoup sur lui. J’ai misé ma vie sur ce guide. Mais je commence sérieusement à douter de ses capacités et de nos chances de survie.

Que fait Oriente dans vos cauchemars ?
Les nuits sont pénibles, de plus en plus pénibles. Elles devraient nous apporter du repos. Elles ne m’apportent que terreur. Tous les soirs, c’est le même rituel. Nous montons le camp, Oriente s’en va avec sa vieille hache rouillée, puis revient avec des bûches. Pendant ce temps, une autre personne s’en va chasser puis revient avec un gibier. Ici, c’est comme ça. Il faut savoir s’organiser. Nous préparons le feu, nous cuisinons, nous dégustons, puis nous nous couchons. Les premiers soirs, ce rituel avait un air de fête. Aujourd’hui, peu de mots sont échangés. L’engouement fait place à la routine. Le temps finit par tourner en boucle. Et puis il y a ces rêves, hantés chaque nuit par Oriente. Sa présence m’étouffe toujours un peu plus. Chaque nuit, il gagne un peu plus de territoire. Mais que faire ? La nuit dernière fut la plus horrible de toutes. Je souhaite après cela ne plus jamais trouver le sommeil. Oriente était devenu mon cauchemar. Il n’y avait plus que lui. Tout le reste n’existait plus. Le seul souvenir qu’il m’en reste, c’est cet abominable réveil. Je suis couché·e au sol, Oriente se trouve debout au-dessus de moi et sourit. Tout à coup, il tend une main vers moi, comme pour m’aider à me relever. Je prend sa main sans réfléchir, car il m’est impossible de faire preuve de discernement dans cet état de stupeur. Je ne parviens pas à me souvenir s’il m’aide vraiment à me relever. En revanche, ses mots étranges et terrifiants résonnent encore dans ma tête. « Maintenant, j’ai ton nom ! » Que veut-il dire ? Que m’a-t-il fait·e ? Car une fois sorti du calvaire, Oriente se trouve effectivement debout, au-dessus de moi. Mais il est en panique…

Pourquoi Oriente n’aurait pas dû abattre cet arbre ?
« Nous devons partir et vite ! s’écrie notre guide alors que mes yeux s’habituent peu à peu à la lumière.
— Qu’y a-t-il ? demande l’une de mes camarades.
— Ce n’est pas un endroit sûr, ça ne l’est plus.
— Pourquoi ? demandé-je.
— Pas le temps de vous expliquer. Allez, maniez-vous ! »
Excédé·e je bondis sur notre guide et le saisis fermement par le dos, le bras gauche enroulé autour de son cou chétif, la main droite empoignant sa chevelure grasse et hirsute. Immobilisé, impuissant, il tente de me raisonner.
« Sauvons-nous ! Ou alors nous allons mourir !
—  Pas avant que tu m’aies dit ce que tu as fait comme connerie ! Je resserre l’étreinte…
— Ça va, ça va ! J’ai compris ! »
Je relâche le guide, afin de le laisser parler.
« Ben voilà. Hier j’ai coupé du bois pour notre feu. Il faisait déjà noir, et nous avions faim. Je me suis donc hâté. Et je suis revenu avec des bûches hein ! et des belles ! Mais ce matin, en me levant, je suis allé me dégourdir les jambes du côté de l’arbre et je me suis rendu compte que ce n’était pas un arbre ordinaire. Tout ce sous-bois, en réalité…
— Oh non, Oriente, tu n’as pas fait ça ?
— Ben si… Mais il y a une bonne nouvelle ! Les charbonnards sont en sommeil. Mais il faut déguerpir avant qu’ils ne se réveillent, surtout celui qui a été amoché… »
En ce moment précis, je ne sais pas ce qui me retient de l’étrangler. Comment a-t-il pu être négligeant, au point de mettre nos vies en péril ?
En quelques instants, je suis prêt·e à partir. Puis vient le tour d’une de mes deux camarades. Mais alors que la troisième, mal apprêtée et encore engourdie, peine à soulever son sac à peine fermé, la communauté des charbonnard s’éveille. Dans une panique générale, nous supplions à la retardataire de se presser. Mais alors que je suis sur le point de courir pour l’aider, Oriente lance d’une voix lâche et tremblante.
« C’est elle ! C’est elle qui a fait ça ! »
Avec horreur, je constate qu’il pointe de son doigt accusateur la pauvre retardataire.

Laquelle de vos réponses précédentes est un faux souvenir ?
Je crois me souvenir d’un jeune homme dans notre groupe, qui aurait eu des soucis avec un arbre. Que lui est-il arrivé déjà ? Je ne sais plus, il me semble qu’il y ait un rapport avec le charbon… Oriente, ainsi que ma compagne de route m’ont assuré·e que ce garçon n’était que le fruit de mon imagination.

Pourquoi trouvez-vous sur votre chemin des marquages de direction semblables à ceux qu’utilise Oriente ?
Oriente trace parfois des flèches étranges. Je découvre certaines de ces flèches sur notre route. Pourtant, je suis certain·e que nous ne sommes pas encore passé·e·s par là. Ces signes ont probablement été tracées lors de précédentes visites. Il connaît donc bien cette forêt comme sa poche. Il amène ses visiteurs et ses visiteuses dans ce dédale de chemins tortueux, les rendant irrémédiablement dépendants de lui. Qu’adviendrait-il de nous, si nous nous perdions ?

Qu’est-ce qui vous fait penser qu’Oriente ne tient qu’à sa gueule ?
Nous marchons depuis des heures dans un monotonie affligeante. Pas un mot n’est prononcé. Ce n’est pas tant une atmosphère crispée qu’un silence grandissant à chaque seconde, presque vivant. C’est ce genre de silence dense et engourdissant qu’on n’oserait briser. Ma camarade marche à rythme soutenu, devant moi. Elle est courageuse et semble prendre du plaisir à cette randonnée. Cette forêt va-t-elle finir un jour ? Je me surprends parfois à penser ces choses insensées. Comment la forêt de Millevaux pourrait-elle avoir une fin ? J’ai certainement déjà demandé à notre guide le temps qu’il restait à parcourir, mais le problème, c’est que je ne me souviens plus de sa réponse. Mais là, il me faut une pause. Je me décide alors à briser le silence et à demander à Oriente s’il veut bien qu’on s’arrête. Il refuse, sans donner de raison. Continue comme ça, mon gars…

Vous rappelez-vous de votre point de départ ?
J’ai gardé quelques souvenirs de notre départ. Nous étions cinq à partir à l’aventure. Le cœur y était ! Nous avions soif de découvertes, prêt?e?s à percer enfin les mystères de Millevaux. Mais il a dû se passer quelque chose depuis… Quand je pense à nos camarades disparu?e?s, je réalise que nous avons de la chance d’être encore en vie. Au moment où cette pensée me traverse l’esprit, je constate avec effroi que ma coéquipière a disparu elle aussi !
— Oriente ! Attends ! Nous avons perdu quelqu’un ! Il faut la retrouver !
— Pas question de revenir en arrière.
— Mais pourquoi ?
— La forêt change. Parfois, elle se joue de nous.
— Mais on ne peut pas la laisser, quand même !
— De qui parles-tu ?
— Mais de…
— Il n’y a jamais eu personne d’autre que nous deux, tu le sais bien !
— Tu mens ! Je ne veux plus te suivre !
— Sans moi, tu ne sortiras pas d’ici et tu ne te rappellera jamais de ton nom.
Là, il marque un point… Oriente contrôle ma destinée. Mais ce qu’il vient de me dire à éveillé en moi un vent de colère implacable. Mon désir de vengeance commence à me ronger sérieusement.

Contre quel danger Oriente ne peut rien ? Pourriez-vous l’aider ?
Depuis quelque temps, je me suis pris?e à observer les déplacements incessants des animaux dans les arbres. Ils sautent de branches en branches en poussant de petits cris aigus, se lancent des défis, se bagarrent. Leur expression, leur espièglerie me donne du baume au cœur. Parfois, j’ai même l’impression qu’ils cherchent à m’impressionner en se donnant en spectacle. Une fois, je n’ai pu m’empêcher d’applaudir lorsqu’un de ces petits animaux a effectué un triple saut périlleux, avant d’être rattrapé par de ses amis. Et j’ai senti qu’ils appréciaient ! Cela m’a fait chaud au cœur. Je n’en dirais pas tant de mon brillant guide, qui lui, en revanche, n’en a cure… Jusqu’au au moment où l’un des petits imprudents entreprend de se rattraper à une branche morte avant de dégringoler du haut d’un chêne bicentenaire. Heureusement, sa chute est amortie puisqu’il retombe exactement sur la tête de notre précieux guide.
D’un calme exemplaire, Oriente me supplie.
— Bon. Ceci est un cas de force majeure. J’aimerais assez que tu m’enlève ça, s’il te plaît.
— Pourquoi ? Il est plutôt mignon. Je crois que tu t’es fait un nouvel ami, Oriente !
— Ne plaisante pas avec ça, les Crapouls ne sont pas nos amis ! Enlève-moi ça, je t’en supplie !
— Non. Ça me plaît de te voir en galère, tout à coup.
— Mais toi, tu n’es pas comme ça ! Je te connais bien ! Tu es une bonne personne et tu aides ton prochain…
— Il y a bien longtemps que j’ai oublié qui j’étais, Oriente.
— Ne veux-tu pas retrouver ton nom ?
— Qu’il meure avec toi.
— Non ! Nooooon ! Reviens !
— Allez, salut.
Je tourne les talons et j’entends alors des hurlements mêlés à des bruits de succion assez répugnants. J’aperçois alors dans la canopée, quelques dizaines de ces petits diablotins se précipiter vers le festin. Puis, bien assez vite, le silence…

Qui de vous ou d’Oriente a le plus perdu son humanité ?
Voilà, je suis seul?e. Peut-être l’ai toujours été… Et si mes compagnons n’avaient jamais existé ? Et si Oriente n’avait jamais existé ? Que vais-je faire maintenant ? Il avait ses défauts, mais il connaissait la forêt, du moins, c’est ce qu’il cherchait à montrer. Finalement, quel sens cela peut-il avoir, puisque je n’en sortirai jamais ? Cette pensée me terrifie, et me réconforte en même temps. Je l’ai compris depuis longtemps. Au fond, c’était peut-être Oriente le plus humain de nous. Il n’avait que ses défauts, comme nous tous?te?s. Moi, je ne ne suis que l’engeance de la forêt, le fruit de l’égrégore, une arme destructrice qui se nourrit des angoisses les plus sombres. J’ai tué ces personnes de sang froid et me voilà perdu?e dans mon propre dédale. Je suis né?e seul?e et je périrai seul?e.Quel est mon but ? Devenir un horla ? Je ne saurais être digne de ce privilège… Pourtant, peut-être en suis-je déjà devenu un. Mais je veux plus ! Beaucoup plus ! Je ne suis pas n’importe qui ! Qu’est-ce que je raconte ? Je n’ai même plus de nom…

Mes pas s’enchaînent dans la pénombre, mes derniers pas. Car aujourd’hui j’ai atteint ma destination. Puisque je ne peux sortir de cette forêt infinie, alors je veux devenir la forêt. Un gouffre béant s’ouvre devant mes pieds et je peux déjà sentir l’odeur putride de la matière en décomposition qui m’appelle. La chaleur qui s’en dégage fait naître en moi un désir profond de sauter dans l’immensité. C’est là que tout finit. C’est là que tout commence.
Au revoir, mon guide. Où que tu sois, tu n’auras pas de pourboire…

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