L’ESSAI
Les heurs et malheurs d’une communauté agropastorale qui survit au sein de Millevaux. Un récit par Claude Féry
(temps de lecture : 4 min)
Joué le 02/05/2020
Le jeu : The Quiet Year, d’Avery Alder, la dernière année calme d’une communauté avant l’apocalypse.
Univers : la forêt de Millevaux
Rachel.Adams, cc-by-nc-nd
(toutes les photos suivantes sont de Claude Féry, par courtoisie)
L’histoire :
Nous avons joué une plaisante partie de Une année de répit.
Notre petite communauté agro pastorale s’est établie dans une haute vallée de montagne. Nous fuyons les menaçantes forêts fractales, la forêt qui avance, qui depuis le cratère de Pandora vomit ses pollens.
De même nous fuyons les conflits incessants qui ensanglantent les habitants de Pollen.
La terrain est rude, quoi qu’arrosé par un torrent de montagne aux eaux préservées de la sepsie qui sévit ailleurs.
Nous manquons de semences, les arbres sont nus et la pinède inquiétante.
Des animaux morts jonchent sa litière d’aiguilles. Un mauvais présage, une forêt maudite.
En revanche, la rivière qui arrose nos pâtures se déverse dans un immense lac poissonneux.

Sur ses berges nos pêcheurs s’activent.
Nombreux sont ceux qui craignent les menaces au dehors, et la sagaie et le vieux pistolet du difo Pognefer ne suffisent pas à dissiper leurs craintes.
Mais une nouvelle venue, une étrangère les distrait pour un temps de leurs préoccupations. Elle initie les moins réfractaires aux rites nécessaires pour honorer le très haut.
La communauté est partagée. Ces superstitions ne rempliront pas les assiettes. Sveta et ses convertis sont relégués sur la berge opposée du lac.
Peu après, à la recherche de nouvelles pâtures on découvre un artefact du temps jadis à l’orée d’une forêt de feuillus, un turbo train rouillé. Ce sera le camp de chasse.
Des gelées tardives réduisent à néant nos semailles tardives. La majeur partie de nos graines y sont passées.
La communauté décide de dresser des serres.
Les matériaux sont négociés auprès d’une cellule de chroniqueurs en échange d’un approvisionnement de poissons.
Pour satisfaire ces nouveaux besoins, une petite flottille de pêche est constituée.
La forêt menace, on dresse donc une palissade.
La communauté de Sveta est florissante aussi ménage-t’on une sente pour faciliter les échanges.
Oleg confesse avoir compté parmi les rangs de la milice du voïvode.
Il est exilé.
Cette mesure affecte la cohésion de la communauté.
Pognefer et son ami sauvent une juge d’une meute de gentos. Elle s’établit dans la communauté. Bientôt celle-ci se déchire sur l’idée d’adopter les lois de Justicienne. Après d’âpres débats il est convenu d’ériger les lois de la communauté que la Juge est chargée d’appliquer.

Un chasseur découvre une cache dans le bois neuf, une cache d’armes anabaptistes, pleine de calcinateurs.
Un arsenal est construit au cœur du village.
On édifie des tours de guet le long de la palissade. On s’ y emploie mais d’autres tâches prennent le pas sur ce projet.
Des enfants disparaissent aux abords du bois maudit.
On dresse une autre palissade.
Les familles décident de planter un verger et de construire de nouvelles serres.
On envoie des colporteurs.
L’automne arrive avec sa cohorte d’orages et des pluies dévastatrices.
Un pâtre meurt d’une mauvaise chute, un bûcheron est foudroyé, mais le cheptel et le grenier sont préservés. Avant la fin de la semaine d’intenses fièvres emportent les plus faibles. Un tiers de la communauté a connu un destin funeste en moins d’une semaine.
Sveta et les siens, qui prient sous la tente, enjoignent le reste de la communauté à la contrition, au repentir.
Dorénavant, les deux tiers de la communauté suivent les préceptes d’Ariès le bélier, le bras armé de Jehamet.
Puis arrivent des prêcheurs arianoï qui somment la communauté de sacrifier leur plus jeune enfant au bélier afin de rétablir le pacte avec le Très Haut et suivre la voie tracée de Jehamet.
Ce sont les bergers du givre, l’hiver de la communauté de l’essai.
Les deux difos sont promis à des tortures atroces et le chroniqueur Liberté est condamné.
Ils partent avec pour guide Cartage, le cartes homm’ancien.
Ils traceront la voie du salut au travers de la montagne pour ceux qui ne peuvent se résoudre à suivre la voie du bélier.
Nous avons pris des jetons de mépris, renoncé à certains projets et la venue des prêcheurs a résonné comme le glas de notre communauté libertaire, l’essai et l’ancrage attendu de la fraternité de notre cordée qui demain affrontera le mur avec [url=Verticales
Pour l’instant c’est plus Degenesis que Millevaux, mais je pense que cela s’inversera avec Verticales.

Commentaires de Thomas :
Un grand merci pour ce retour de partie !
A. Est-ce que tu situerais cette partie dans le monde d’Uhia ?
B. Que sont les gentos ?
C. « une cache d’armes anabaptistes » : j’adore la collusion des termes 🙂
D. Ce récit des heurs et malheurs d’une communauté agropastorale me rappelle beaucoup les romans du terroir que je lis en ce moment, notamment Les défricheurs d’éternité de Claude Michelet.

E. Cela fait un moment que je fantasme de jouer à The Quiet Year dans l’univers de Millevaux, Damien Lagauzère et vous avez déjà sauté le pas, j’ai hâte de m’y mettre 🙂
voir ici les précédents crossovers Millevaux / The Quiet Year :
1. Le Peuple des Ruines
Damien Lagauzère reprend sa cosmogonie personnelle de Millevaux avec l’intro d’une troisième campagne solo qui amène beaucoup de pistes intrigantes et fait à nouveau planer la menace des Cœlacanthes et la perspective de nouveau cauchemars !
2. Papill’Homme
Papillon de nuit, papillon de vol, papillon de vie. Un récit de partie par Claude Féry (temps de lecture : 2 minutes)
F. Quel nom donnerais-tu à la partie ?

Claude :
A. A priori non
B. Une espèce de loup gangrenée par l’emprise.
D. Une lecture qui me fait défaut
F. L’Essai, en référence à une communauté libertaire du début du siècle.

Bon, malgré ce que j’ai mis en commentaires à l’époque, je n’ai toujours pas pris le temps de faire jouer The Quiet Year à la sauce Millevaux. En fait, je vois bien que je me freine dès qu’il y a besoin de lire un jeu à l’avance, et donc je me contente de faire du Millevaux avec des jeux que je connais déjà (principalement Inflorenza ces derniers temps, définitivement ma zone de confort). C’est un peu dommage. Quand je serai moins débordé, j’espère que je trouverai l’espace mental pour imprimer les jeux qui m’intéressent, les lire et les planifier
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