Astrid

ASTRID

Une pérégrination sur une planète sauvage le long d’un mur colossal, sous la forme d’un récit poétique de toute beauté. Un récit et un enregistrement par Claude Féry.

(temps d’écoute : 1H ; temps de lecture : 3 min)

Joué le 18/04/2020

Le jeu : ELLE, par Matthieu B., un jeu narratif de science-fiction poétique

Lire/télécharger le mp3

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Daniel Iván, cc-by-nc-nd

Toutes les photos suivantes sont de Claude Féry (par courtoisie).

Poème mis en jeu pour Astrid :

La lumière est trop grande pour mon enfance.
Mais qui me donnera la réponse qui n’a jamais servie ?
Un mot qui me protège du vent, une petite vérité où m’asseoir
Et à partir de laquelle me vivre,
Une phrase seulement mienne, que j’embrasse chaque nuit,
Où je me reconnaisse, où je m’existe.

Alejandra Pizarnik, extrait du poème « Origine » dans le recueil Les Aventures perdues

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L’histoire :

Atterrissage forcé de nos essaimeurs réduits à l’état d’épaves dans un lac boueux saturé de méduses mauves.
La plupart des artifices ont sombré avec nos chasseurs. Seul celui de la navigatrice, Germaine, s’est éjecté suffisamment tôt.

Nos esprits sont encore engourdis par l’éveil et les effets de la lumière noire. Les souvenirs parasites dans le sillage des sacrifiés à l’ignition de nos tokamaks perturbent nos sensations. Si la faune est voisine de celle de nos origines, la flore est bien différente et hostile.

Au loin un mur immense se confond avec les nuages bas.

Après une connexion des communicateurs de deux combinaisons taekonautiques suffisamment intactes et l’incorporation d’un chat  sphinx 3.0 prélevé dans le sillage de lumière noire nous parvenons à établir une triangulation du point où l’artifice copilote de Germaine 7 s’est éjecté. Il servira de balise et de courroie de transmission avec la ruche, notre Spomenik.
Contre-coup de la liaison selon les principes de Jésus Cuit USB Hélinan 5 s’exprime désormais en idiome coléoptère, (en tapotant en rythme son ventre pour établir les octets de sapiens)

Nous avons ensuite joué l’errance d’une créature avec le jeu ELLE, alors que nous dirigions vers le mur.

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ACME, cc-by-nc

A notre arrivée au point de géo-localisation, l’artifice a fondu dans les bras de la navigatrice.

Gabrielle a apprécié le ton poétique que favorise ELLE.
La distance à maintenir avec les émotions est assez difficile à conserver et les mots nous manquent.
Le procédure est limpide et évocatrice.
Le partage d’autorité autour de quatre tonalités est porteur.
Nous ne disposions que d’une heure vingt et le temps nous a manqué pour dérouler l’ensemble des étapes.

La première partie de la session,  motorisée par Nibiru, était plaisante.
Ma préparation non préparation à été en grande partie utilisée.

Je suis content de la cohérence qu’elle confère à notre errance, (fonctionnement sacrificiel des moteurs, qui impliquent à chaque ignition une déperdition de souvenirs des hommes, un trouble du flux temporel et une résurgence de revisitations invasives de remugles du passé).
Xavier et Alex ont apprécié l’émergence d’une science fiction contaminée.

L’adversité impersonnelle était tout autant présente qu’oppressante.

Et nous nous sommes amusés aussi autour du  Jésus Cuit USB, (une lampe USB flexible) mise en jeu comme un artefact technico mystique !
Nous avons convenu de jouer l’exploration de la planète mystérieuse dans la continuité de la fiction lors de notre prochaine session avec Nibiru.
Mais peut-être que d’ici là, Alex aura rédigé son jeu sur le thème de la solitude ou comment faire communauté après une période de confinement…

Xavier joue Hélinan 5 qui parle scarabée

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Alex joue Germaine

Commentaires de Thomas sur le récit :

Super, merci pour ce nouveau témoignage !

A. L’atmosphère de SF foutraque est drôlement intéressante !

B. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ELLE ?

C. Est-ce que ça se passe toujours dans le monde d’Uhia ?

Réponse de Claude :

B. ELLE nous offre un monde de solitude où l’espoir semble absent et où l’humanité est une flamme vacillante.

C’est un jeu de Matthieu Bé.

Dans ce monde naquit le Mur, une construction titanesque sans début ni fin. Le Mur est tout ce dont ELLE se souvient. Depuis ELLE le parcourt dans le but de retrouver un jour la trace d’un autre être humain.

ELLE est un jeu de narration libre pour 1 à 4 joueurs et pour des parties d’1 à 2 heures.

ELLE un jeu d’ambiance, contemplatif, pourquoi pas poétique.

C’est un jeu en show don’t tell : il n’y a aucun dialogue et les émotions comme les pensées des personnages seront décrites par leurs actions et leurs comportements.

Créé dans le cadre de la Jam de la Cyber Convention 1.0, c’est une traduction et adaptation d’un jeu qui m’a toujours fasciné : Den uendelige, Tomme By créé par Mads Egedal Kirchhoff, un auteur danois qui le publia pour la première fois en 2016 lors du Fastaval.

C. Nous l’avons joué dans la continuité. Nous sommes parti du monde d’Uhia mais nous ne savons pas sur quelle planète nous nous sommes écrasés.
Nous avons été éveillé pour le découvrir.
Et nous devons, en tant que pionniers déterminer si nous pourrons semer les graines de l’humanité restante pour qu’elles fleurissent.
Nous sommes les enfants de la Lumière Noire.
Chaque éveil qui s’ajoute à notre nom est un nouvel espoir, pour nous et les nôtres.
Apollinaire 850, par son nom nous renseigne sur les hasards de notre tâche.

Commentaires de Thomas après écoute :

A. Super scansion de Gabrielle au début, puis d’Alex

B. La structure en succession de monologues et le personnage unique font que c’est plus un poème audio qu’un jeu de rôle

C. C’est le plus beau des actual play que vous ayez enregistré 🙂

Un commentaire sur “Astrid

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