Le dernier chemin de Compostelle, chronique d’un GN maudit ?

Le GN Le dernier chemin de Compostelle, prévu les 10 & 11 septembre 2022 à La Ville Albertine (Ambon, Morbihan, France) est en danger d’annulation. Il faut qu’on en parle.

(voir aussi : questionnaire de disponibilité)

(temps de lecture : 3 min)

Affiche alternative. Crédits : Egoïté, domaine public & andrew mason, Aperture Yogi, Israel Defense Forces, Jopa Elleul, The Forest History Society, cc-by-nc

Dans le roncier des peines perdues

Où l’insondable lisière de la durée

Si je chute à travers des mains tendues

Qui me relèvera ?

Face au plus grand péril

On se sent enfin en vie

La route est longue jusqu’à Compostelle, chantait Anne Sylvestre. Ô combien.

En effet, à ce jour, nous manquons cruellement d’inscriptions, que ce soit pour les PJ que pour les figurant.e.s.

Nous ne pouvons nous permettre d’annuler au dernier moment, afin de respecter les personnes inscrites, et nous ne pouvons pas non plus nous permettre de faire une édition à trop faible effectifs, car l’association qui accueille l’événement a des frais et du temps de travail conséquents à engager pour aménager les chemins de ce pèlerinage imaginaire. Et puis nous voulons proposer une véritable fresque, c’était le sens même de faire une édition du GN Les Sentes qui soit à la fois itinérante et avec des figurant.e.s. Aussi nous nous sommes fixés une date butoir pour prendre une décision : le 10 août, soit un mois avant l’événement. Si à cette date, nous n’avons pas atteint les effectifs désirés, nous rembourserons les personnes inscrites et nous annulerons. Si les effectifs sont atteints, nous maintiendrons coûte que coûte.

Pour information, nous cherchons à atteindre 20 inscriptions figurant.e.s et 40 inscriptions PJ au minimum. Les tarifs sont de 15 € pour les figurant.e.s et de 49 € (ou 30 € si tarif solidaire) pour les PJ.

Je n’aime pas me plaindre et encore moins faire du drama, de même que je suis désolé de revenir vous spammer chaque semaine avec du nouveau contenu sur Compostelle. Cependant, je pense qu’il faut savoir parler de ses échecs, parce qu’il est important d’assumer sa vulnérabilité et parce que nous avons mutuellement à apprendre de nos erreurs.

Il y a bien des facteurs conjoncturels qui peuvent expliquer le manque d’inscriptions. J’en retiens un en particulier : la difficulté de proposer un GN avec un parti-pris artistique fort. Les thématiques comme le gameplay du Dernier jour de Compostelle, si elles soulèvent un grand enthousiasme chez quelques personnes, et je profite de ce billet pour les en remercier, n’ont suscité que peu de réaction en général.

Ce constat, je le fais un peu sur la plupart de mes œuvres. Mes centres d’intérêt, le drame, la forêt, le folklore, la poésie, l’horreur organique, ne rencontrent pas l’écho du grand public. Ce n’est pas la faute de personne, ou sinon la mienne.

Au-delà la déception d’ego, c’est aussi une masse de travail qui tombe à l’eau. Le GN était totalement écrit au moment de son annonce, et je n’ai pas peur de dire que c’était l’édition des Sentes la plus aboutie et la plus ambitieuse à ce jour. Les créations de personnages étaient absolument guidées, avec un pré-encodage du planning et des divers secrets de jeu. Les serveurs discord de discussion étaient déjà prêts. Il ne manquait… plus que vous.

Si l’édition 2022 du Dernier Chemin de Compostelle doit être annulée, il n’y aura pas de report. Tout simplement parce que c’était la première et la dernière fois, sauf grosse évolution de ma situation, que je prenais le risque de fonctionner avec une telle préparation que ce soit au niveau du terrain ou au niveau des figurant.e.s. Je proposerai de nouveau Les Sentes, mais ce sera comme les fois précédentes, sur le terrain brut et sans figurant.e.s. Le Dernier Chemin de Compostelle sera un GN maudit, une promesse ambitieuse qui n’aura pas vu le jour, dont il ne restera que des fantasmes et des traces comme ma préparation de jeu, un manifestedes conversations et des fictions audio.

Mais cette malédiction n’est pas encore une fatalité. Nous avons encore l’opportunité de donner le jour à cette fresque, à cet aventure collective, à cet écheveau de destins, d’émotions intenses et de chocs esthétiques. Nous avons encore l’opportunité de rapprocher le GN du théâtre immersif, de la kermesse et de l’expérience cathartique, avec ce que cela implique de joies et de visions partagées.

Si cette promesse vous tient à cœur, vous n’avez qu’un geste simple à faire. Vous inscrire, en tant que PJ ou que figurant. Avant le 10 août.

Je tiens plus que tout à la liberté de chacun et chacune et donc je n’en voudrai à personne si Le dernier Chemin de Compostelle rejoint les œuvres seulement achevées en rêve qu’on trouve dans la bibliothèque du Sandman. Mais si vous voulez qu’on rêve ensemble, Compostelle vous tend encore les bras.

3 commentaires sur “Le dernier chemin de Compostelle, chronique d’un GN maudit ?

  1. je comprends parfaitement cette crainte et la déception d’investir autant de travail pour ne pas être sûr de le concrétiser. Peut-être que la date est un frein au moment de la rentrée ? Pour ma part, la thématique m’accrochait moins et j’espère participer à l’édition d’octobre pour la ZAD des tréfonds. Bon courage à toi et garde la flamme !!

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire