JE RANGE LE SOLEIL
Enfance, galets mémoriels et sceaux magiques, compagnon animal aussi mignon que flippant, innocence et trépanation. Un récit et un enregistrement par Claude Féry.
(temps de lecture : 3 min ; temps d’écoute : 1h15)
Joué le 23/11/2019
Le jeu : Sève la durée du oui, gamins du bois confrontés aux beautés et aux horreurs du sauvage, par Claude Féry
Lire / télécharger l’enregistrement de partie
Brad Covington, cc-by-nc-nd
Toutes les photos suivantes sont de Claude Féry, par courtoisie.
Nouvelle session de Sève la durée du oui. Effectif deux joueuses, Xavier et moi-même. Je range le soleil.
Inspiration sonore du jour
Une série d’improvisations captées en 2018 avec notamment Xavier Charles à la clarinette.
Délectables
Bonne écoute
Une image de la série des trépanations, par Agathe Pons, libre de droits
Une session agréable avec pas mal de mignon et une pincée de mysticisme, où Léonard renonce à sa condition d’enfant pour embrasser celle de Rouque, tout comme Silhouette, Vladimir et l’Barnabé ou bien encore le Albert qui accepte d’être un fantôme au front troué. Les enfants ont laissé dans la cale du tanker le galet souvenir qui permettra au vagabond et à Petite de les avoir rejoint dans leur havre qu’ils recherchent.
Galets-sigil, par Agathe Pons (libre de droits)
Pas d’adversité extérieure quoique l’Innomable soit grimpé à D7, mais une contagion de Forêt qui avance voulue et assumée (5 sur le D7).
Nous avons utilisé les cartes de Les larmes du Soleil de Simon Li et Valentin T., pour créer le galet souvenir.
J’ai utilisé également Pimp my roleplay.
Table, point de vue de Claude
Commentaires de Thomas après écoute :
A. Super l’intro in media res par Xavier qui démarre direct par un dialogue : vous en avez discuté au préalable ?
B. Sympa d’entendre le son de la montre
C. Les feuilles, c’est des mots : j’aime beaucoup cette notion, je l’avais par ailleurs exploitée dans une partie d’Arbre : Les forêts limbiques [Note du 31/03/2022 : ce concept est désormais également implémenté dans le jeu de rôle Les Forêts Limbiques]
D. Il est flippant quand tu le fais parler, ce panda roux 🙂
E. Le monologue du pompeur de merde est édifiant
F. Intéressant de voir circuler l’interprétation de Pandas Rouque
G. Toujours intéressant la façon dont tu mixes l’actualité de la communauté Millevaux et les divers jeux alternatifs, ici les trépanations et les sigil d’Agathe Pons avec le jeu Les Larmes du Soleil
Table, point de vue de Xavier
Claude :
A. Le seul préambule consistait à convenir que nous jouions la suite pas nécessairement chronologique de la session précédente. Il a demandé à jouer la première instance.
B. Xavier y tenait. Il l’a d’abord plaqué la montre contre mon oreille puis l’a placée face au micro.
G.je souhaitais jouer avec Gabrielle aux Larmes du soleil, mais depuis que j’ai reçu les cartes nous n’en n’avons pas eu l’occasion.
Le galet sigil dédié à Philippe présenté par Agathe m’a profondément impressionné.
Je recherche depuis un moment déjà à transposer des rituels existants à ma table, sans trop les dénaturer et dans la mesure où ils favorisent une convergence entre la joueuse et son personnage. (essai transformé avec succès lors de la cérémonie du thé noir du souvenir avec dégustation de riz).
Xavier a été très réceptif et se trouve fier du sigil qu’il a créé.
C. J’aime beaucoup l’évocation de votre partie d’Arbre. Je suis plus réservé avec la circulation des feuilles dans cette nouvelle version de Sève. Je ne dispose plus de cette faculté de convoquer le sentiment de perte que j’avais volé à Arbre. Ou du moins en partant d’un viatique très faible, une feuille, nous n’avons joué que la transmission, l’accumulation pas encore suffisamment la perte sèche vécue comme souffrance en convergence avec le post it brûlé et la perte du personnage.
Xavier trace son sigil
Thomas :
C. Il me semble que le sentiment de perte vient avec la durée. Il s’accroîtra donc avec le nombre de parties à jouer le même personnage. Ceci dit, le côté très abstrait des mots-clés à Sève peut être un frein, alors qu’à Arbre, on perd des choses assez concrètes.
Xavier choisit ses symboles
Claude :
C. A la source, le terrorisme spectral…
« Toujours l’impression furtive, indétectable, qu’on l’interpellait, en son ou en pensées, une voix de feuilles, au visage ridé. Ou sans visage. Une voix de la famille. Ou d’un mort. »
Xavier choisit ses symboles
Thomas :
C. Pour la petite histoire, le terme « voix de feuille » me vient de la lecture d’un extrait d’un roman de… François Léotard. Cet austère ex-ministre de la Défense (et frère du trashos Philippe Léotard) y parle en termes très poétiques de sa relation avec son jeune fils.
Je voulais revenir sur ce sentiment de perte. Dans Arbre, ça fonctionne parce que les mots-feuilles correspondent à quelque chose de concret. « Amulette », c’est l’amulette qui te protège la maladie et qui en même temps est le dernier souvenir qu’il te reste de ton pépé. Donc, la perdre ça va signifier quelque chose. Dans la durée du oui, un mot-feuille, ça pourrait être « Pluie ». De prime abord, difficile de voir quelle perte ça peut représenter de se défausser d’un tel mot-feuille. Mais je crois qu’on peut y arriver en posant simplement la question : qu’as-tu eu l’impression de perdre. Et les joueuses de répondre : « j’ai perdu le sentiment que la pluie était rassurante », « j’ai perdu le langage de la pluie… », « j’ai perdu le don de faire pleuvoir », etc…
Symboles retenus par Xavier
Claude :
Oui, c’est très pertinent
Toutefois l’injonction de base est de définir sa feuille au regard du sentiment d’égrégore engrangé dans un objet
Galet-souvenir de Léonard
La prochaine partie enregistrée de Claude Féry… vous réserve une surprise !
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