L’HORLOGISTE
Les enfants confrontés à un terrible horla digne du Labyrinthe de Pan ! Un enregistrement et un récit par Claude Féry
(temps de lecture : 3 min ; temps d’écoute : 1h06)
Joué le 09/11/19
Le jeu : Sève la durée du oui, gamins du bois confrontés aux beautés et aux horreurs du sauvage, par Claude Féry
Dave Sykes, cc-by-nc-sa
L’histoire :
Cet après-midi nous avons joué à #Sève la durée du oui, avec Alex et Xavier. Partie intense et libre de 1h30 où Albert Léo et Petite ont affronté victorieusement une créature surgie des gravats de Burano, l’horlogiste, agrégat de sons du temps jadis, dont Petite détient désormais le cœur remisé dans sa poche, une montre qui tic tac inlassablement.
Le témoignage audio est tronqué.
Seule la première heure de jeu subsiste.
Hors de la portée des microphones, Alex a raconté la défaite de l’horlogiste.
Elle a donné les cloches tibétaines à Léo et Albert pour que la créature ne fasse plus d’eux une proie, (deux feuilles).
Puis elle a arraché son visage, et malgré les cris atroces de la bête, a enfoncé au plus profond de sa poche la montre qui était son regard, son empire sur le monde.
Xavier a beaucoup apprécié cette partie de Sève. Il est heureux de ses apports, (gravats et l’accompagnement musical).
Il regrette qu’Albert ne soit pas intervenu plus souvent.
Il est fier d’avoir interprété l’emprise du horla sur son personnage.
Il veut jouer la suite.
Alex a aimé cette partie notamment parce que Xavier était pleinement investi.
Elle veut jouer la suite, qui pour elle s’impose au regard de la profondeur qu’acquièrent les personnages.

Nous avons convenu de jouer la suite sous les auspices bienveillants de Forêt dont Xavier a noté la quasi absence lors de cette session.
La conclusion s’est jouée sur deux interventions dans l’instance finale d’Alex :
Albert s’adresse à Léo : « écoute la bien, car même si c’est Petite, elle est une grande bien plus que nous ! »
Léo « Alors c’est Moyenne ».
Albert « Non ! C’est Petite, parce qu’elle restera toujours ma Petite pour moi, d’abord ! »
Le ton est resté celui de l’amitié et je pense que cela contribue grandement au ressenti en fin de partie.
Xavier est Léo
Un poème source d’inspiration pour cette partie :
« La mouche est la pensée du vent
et le papillon
est jaloux de ses ailes
soudain devenues mortes
dans l’œil du chien »
Nous avons constaté, lors du bilan, que le poème de Xavier résume assez bien notre fiction :
Les arbres sifflent
dans le tremblement
des interrogations
Nos pas font la terre.
Alex est Petite
Réponse de Thomas :
je vais écouter L’Horlogiste dès que je peux. Le récit est déjà très évocateur. Super utilisation des instruments de musique ! Et le poème de Xavier est très beau.
Commentaires de Thomas après écoute :
A. J’adore le témoignage d’enfance de son personnage par Xavier
B. Dans l’horlogiste, Venise est inondée et non asséchée comme dans l’Atlas (ce qui n’est pas un problème : tu sais que je ne suis pas un chantre de l’orthodoxie par rapport à l’univers « prescrit »)
C. En règle générale et ici en particulier, j’ai du mal à suivre l’intrigue, j’écoute plutôt comme une musique
D. C’est intéressant de laisser Alex décrire comment le bruit absorbe tous les autres
E. Un épisode qui sonne comme une fiction audio, encore plus que d’habitude
F. Les mots-clefs utilisés pour lancer le dé relèvent plus du registre poétique les objets mémoriels de Sève 2

Claude :
B. Venise est engloutie par le moto undoso (phénomène contemporain d’entrées maritimes favorisées par le creusement du port à destination des super tankers qui ronge les soubassements de la ville).
Sa planche de salut est la forêt qui avance.
Les habitants pompent l’eau salée pour la rejeter à la mer et favoriser l’implantation des arbres qui acidifient le milieu et ménagent un avenir à la cité et aux hommes.
C. Je pense que l’intrigue est particulièrement embryonnaire.
L’adversité fluctue à mesure de la succession des instances dans la mesure où nous avons souvent omis de reprendre à notre compte les apports précédents.
Ce qui favorise une tonalité peut-être plus hörspiel.

E. Je considère alors que l’essai est transformé.
La durée du oui souligne l’importance de ce temps de suspension de l’incrédulité, mais est aussi un hommage à une émission radiophonique de France Culture proposée autrefois par Irène Omélianenko et Thierry Beauchamp qui offrait une carte blanche pour une création radiophonique de 10 minutes à qui voulait s’en saisir.
F Ce n’était pas initialement prévu. J’ai beaucoup insisté au début de chacune des sessions pour que nous retenions un objet et que nous établissions un lien entre lui et un souvenir chargé d’émotions pour le personnage. Très vîtes les feuilles ont évolué pour ce focaliser sur un mot évocateur.
Revenir à l’idée initiale favoriserait sans doute l’émergence d’une intrigue ou d’enjeux plus identifiés.
Nous avons convenu de jouer sur le thème de la forêt bienfaisante lors de la prochaine session.
Ce sera probablement l’occasion de le mettre en pratique

Articulation avec la poésie, métaphores vivantes… Ce cycle autour de Sève la durée du oui est un avant-goût pour quelques surprises qui vous attendent !
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