Frippeville

FRIPPEVILLE

Une aventure autour de la ville-noyau égarée au cœur des forêts limbiques. Un récit par Nompardéfaut.

Le jeu : Perdition, Millevaux propulsé par l’apocalypse et le multivers, par Nompardéfaut (à paraître)

Joué en ligne le 23/04/2020

(temps de lecture : 10 minutes)

Cette campagne peut être vue comme une suite de la partie En perdition dans les forêts limbiques

Avertissement ; contenu sensible (détails après l’image)

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anonyme, domaine public & Agathe Pons, libre de droits & Aaron T.Goodman, cc-by-nd & von Zzyzx, cc-by-nc

Contenu sensible : Violence explicite à l’encontre d’humains et d’animaux, violence suggérée sur nourrisson, sexe explicite

L’histoire :

Confronté à la terre retournée qui termine les traces du buggy, Hérault lèche la terre pour s’en nourrir. Une langue bifide et sinueuse sort de terre et vient s’enrouler en spirales autour de la langue d’Hérault, un visage plissé et spiralé la suit et vient se coller à sa bouche pour l’embrasser. Hérault se dégage en saisissant la langue. La créature proteste d’une voie changeante plutôt féminine. La tête émerge, couverte de dreadlock spiralées qui se meuvent d’elles-mêmes. Elle s’extrait du sol par ondulations. Hérault fini par la lâcher, et la créature, vexée, entame la conversation. Elle leur demande ce qu’ils font dans les parages. Ils cherchent Frippeville. Elle ne connaît pas mais elle peut les mener à Gros ou Chistre. Nos deux compagnons refusent. Le soleil est couchant, Spirale leur propose de passer la nuit chez elle. Ils acceptent. La route fait comme une immense spirale. Durant le trajet, Spirale manifeste son intérêt pour l’homme-arbre qu’est Hérault. Celui-ci la méprise en retour.

Ils arrivent finalement prêt de son habitat, une cabane jouxtant un lac et qui forme comme une spirale montant vers le ciel. Spirale leur offre le gîte et le couvert en sa modeste demeure. La nourriture qu’elle leur propose est une sorte de soupe de racines et de plantes bouillies agrémentée de quelques insectes et vers. Hérault lui propose de chasser quelques menus animaux, rats, belettes, etc… Spirale semble gênée, la simple idée de tuer ces bêtes semble la faire souffrir. Au cours de la conversation ils évoquent le maître des forêts limbiques, le décrivent un peu. Spirale semble surprise et peste à l’idée « qu’il soit allé voir quelqu’un d’autre ». Elle demande aux aventuriers de lui rappeler, s’ils le recroisent, qu’il a une dette envers elle. Les fripouilles demandent en échange un prix. Spirale leur propose un souvenir chacun. Elle accepte (chère payé 2 souvenirs, ça devait être important). Elle fait mine de tendre ses lèvres vers Hérault dans l’attente qu’il y introduise sa langue. Hérault use effectivement de sa langue mais la pénètre par l’œil. Elle a un soubresaut, un regard mauvais mais ne proteste pas.

Souvenir d’Hérault : Dans une espèce d’église, une procession se déroule. Un homme qui déclame un livre. Mon but est d’infiltrer l’église de Lazare – il s’apprête à lancer le rite de Lazare une nouvelle fois : tuer des gens et les ressusciter immédiatement- et leur voler une relique, un horla, un symbiote qui sera implanté dans l’un des nouveaux innocents, crucifié sur une croix en métal, câblé de tous les côtés il a une barbe, des cheveux assez long, ses mains sont plantés sur la croix, il a une couronne de barbelés. La foudre frappe. Les câbles rougeoient. Il est secoué de spasme. Et … [fin du souvenir].

Spirale s’entaille ensuite la main et verse quelque gouttes de sang rouge-ambré dans la décoction avant de l’offrir à Perdue qui l’accepte.

Souvenir de Perdue :
Corps froid, et flasque cloué quelques mètres au dessus du sol comme pour sécher. En contrebat, un homme en habits de prêtre déclame une prière face à un cortège de fidèles. Soudain une immense chaleur envahi mon corps. Je m’arrache de la croix, tombe, me relève le pénis en érection et sodomise le prêtre tandis que l’ensemble des participants s’enlacent et que la scène se transforme en une orgie montant progressivement en extase. Les plaisirs des uns et des autres se mêlent et s’entrecroisent en même temps que leurs identités. Tous se perdent en un orgasme collectif. Des racines envahissent l’église et l’entraînent vers les profondeurs. Une éternité plus tard, une lueur se lève et au travers des fenêtres j’entrevois une clairière.

Le lendemain matin les Fripouilles quittent les lieux. Hérault marche dans une flaque de boue et tombe dans les forêts limbiques, Germaine aka Mme perdue suit. Ils poursuivent leur chemin dans ces sinuosités mais ne tardent pas à faire une très mauvaise rencontre.

Un homme au visage recouvert d’un visage écorché armé d’un couteau à équarrir et un homme aux yeux injectés de sang à la coupe iroquoise, il lui manque une main. Ils sont accompagné d’un chien recouvert d’un champignon et aux yeux purulents. Le chien grogne, une crête se dresse le long de sa colonne vertébrale. Celui que les Fripouilles estiment être Edd le skinhead s’avance. Germaine le somme de s’arrêter. Il ne réagit pas. Arrivé à une distance suffisante il se précipite sur sa proie un sourire malsain se dessinant sur des lèvres qui ne sont pas les siennes. Il poignarde Germaine qui tourne rapidement de l’œil.

Souvenir : J’ai parcouru les forêts limbiques en ma propre compagnie, puis une sorte de nymphe me tenait la main et il y a eu un sentiment d’amour étrange, et je l’ai distancée sans m’en rendre compte, et je me sentais heureux que je me sois éloigné, me laissant seul avec.

Hérault s’empare d’elle et s’enfuie en sifflant à tue-tête dans son sifflet. Les forêt limbiques réagissent en se tortillant en tout-sens. De petits animaux surgissent de nul-part. Le punk est sur les talons d’Hérault, sur le point de le passer à son tour par le fil de son couteau lorsque soudain une masse lui tombe dessus par surprise. Hérault ne se retourne pas mais entend des cris de douleur et de désespoir qu’il identifie comme étant ceux de Spirale. Il continue son chemin.

Lorsqu’il estime avoir laissé suffisamment de distance et de détours entre lui et la menace, Héraut s’arrête pour prendre soin de Germaine. Elle reprend connaissance. Cette zone est pleine d’un humus un peu moite, de petites limaces y fraient en grand nombre. Héraut en grignote une tout en devisant avec Mme perdue de ce qu’ils devraient faire. Le douloureux souvenir de fuir une main géante en rampant et bavant avant de se faire croquer crue lui revient en mémoire. Hérault ne mange pas de seconde limace. La discussion s’éternise lorsque une limace géante dotée d’une mâchoire s’extirpe du sol.

En sus de sa mâchoire, la limace possède des yeux, un visage et une bouche lui donnant un air suffisamment humain pour que ça en soit perturbant et dérangeant. Elle ouvre la bouche, une seconde gueule pleine de crocs tranchants en émerge et propulse une langue-caméléon râpeuse et gluante. Hérault lui attrape la langue afin de l’immobiliser tandis qu’il use lui-même de sa langue afin de lui grappiller des souvenirs.

Flash-back :
Dans une région assez montagneuse y avait de la neige. Je portais un dentier avec des canines assez aiguisées. Comme des canines de loups. En face de moi, un Horla. Je n’ai pas hésité. Je lui ai mordu la jugulaire. C’était un grabougnat. Ça avait un goût de jus de saucisse. C’était particulièrement rassasiant et malsain. Ça ressemble à un loup avec des sabots de cochons. C’était dans une espèce de chalet, il y a des tables en bois, une cheminée avec des charbons ardents. Il parait accueillant, tout invitait à y rester.

Pendant ce temps, Germaine aperçoit une seconde limace s’extirpant du sol. Elle ne lui laisse pas le temps d’agir et frappe. Le coup d’une violence inouïe explose littéralement la limace. Malheureusement le flash-back en retour est lui aussi d’une aussi grande violence et, affaiblie et mal-préparée, Germaine n’y survit pas.

La limace d’Hérault se tortille et parvient à se dégager. Comprenant qu’elle n’est pas en position de force, elle s’enfouit dans le sol et disparaît. Hérault suçote la cervelle de Germaine mourante.

Il oublie :
– Lorsque la forêt a envahi ta communauté, tu as changé. On t’a alors chassé.
Il récupère deux souvenirs :
– Greffer la langue à Hérault est le premier pas vers sa récompense par le Maître des forêts limbiques [révélation qu’a eu Germaine grâce à la poudre jaune]
– J’ai parcouru les forêts limbiques en ma propre compagnie, puis une sorte de nymphe me tenait la main et il y a eu un sentiment d’amour étrange, et je l’ai distancée sans m’en rendre compte, et je me sentais heureux que je me sois éloigné, me laissant seule avec.

Tandis qu’Hérault fait le trie entre son propre inventaire et celui de feu Germaine. Des petites gouttes de sève suintent du plafond. Flottant bien-heureux dans un genre de soupe nourrissante, Bloup (le nouveau personnage de Frank) est soudain aspiré, tiré par le fond.

Soudain un torrent de sève tombe sur Hérault rapidement suivit par un homme-poisson à tête de murène portant un blouson en peau de croco. Un peu déboussolé, il reprend vite ses esprits et détaille l’individu qui lui fait face. L’homme poisson est armé d’une javeline et d’un couvercle de poubelle. Il porte dans son dos un sac Mickey Mouse. La communication est compliquée, Bloup n’articule pas un mot. Cependant il se montre coopératif. Ensembles ils attachent le corps de Germaine pour le traîner et reprennent leur route.

Une lueur noire se répand dans les tunnels limbiques. Trois silhouettes humaines se dessinent : un vieil homme portant une torche en tenue de montagnard solide et chaude, deux autres hommes à l’allure plus exotique. Tous deux ont des traits peut-être vietnamiens ou chinois. L’un porte une lorgnette greffée sur son œil gauche, l’autre un bras bio-mécanique et des lunettes noires (blanches). Ils s’expriment avec un fort accent allemand. Les deux groupes échangent quelques politesses tout en se jaugeant. Le vieux se présente comme le maître des forêts limbiques. Lorsque les uns et les autres estiment mutuellement ne pas être face à une menace. Chaque groupe reprend son chemin. L’un des vietnamiens s’exprime à l’attention du vieux : « On va être en retard Jacob ».

Héraut et Bloup poursuivent leur chemin dans les dédales d’une blancheur obscure. Le chemin devient de plus en plus étroit, les parois sont semblables à des muqueuses les enserre. Ils débouchent finalement sur ce qui ressemble à un sphincter. Un à un, ils passent et sont aussitôt assaillis par une brève lueur blanche. Ils sont dans une sorte de clairière labourée. Derrière eux un tas de fumier recouvert de fleurs qui poussent dessus. Il fait nuit. Beaucoup de fleurs partout, un parfum entêtant. Il y a dans cette clairière un petit hameau composé d’une poignée de petites bâtisses, d’un grand bâtiment bien entretenu qu’Hérault identifie comme une porcherie. Au milieux une grande croix avec une forme humanoïde couronnée clouée dessus. Une habitation est un peu isolée des autres. Le village paraît si familier à Hérault que cela lui parait inquiétant. L’endroit parait étrangement familier à Hérault.

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Un nouveau joueur entre dans la partie. Son personnage – Früh -, un maletronche à l’allure canine, se réveille alors qu’il dormait paisiblement dans cette prairie. Les fripouilles discutent un moment. Il fait nuit noire, on entend le son des criquets et l’odeur des fleurs est particulièrement entêtante. Il pleut des pétales de fleur gorgés de rosée parfumée. Früh décide de ranger le corps de Germaine (Mme Perdue) dans le tas de fumier. Lorsqu’il la saisi, le corps s’anime et tente de le mordre. Il s’en dégage. Hérault assène un premier coup de barre-à-mine dans le zombi, Bloup l’achève d’un coup de javeline. Une silhouette encapuchonnée s’approche du groupe. Arrivé à porté de discussion, il souhaite au voyageurs la bienvenue à Rosemont et les invite à passer la nuit chez lui. Il s’exprime avec l’accent chantant du sud. Früh et Hérault lui soufflent alternativement le chaud et le froid, lui mettant la pression avant de le rassurer. La situation finit par se détendre et le groupe se rend dans la maison isolée. Une fois à l’intérieur le parfum des fleurs se fait moins entêtant. L’accent de leur hôte moins chantant. En entrant il adresse une prière à Jésus Cuit et l’Esprit-Chou. Il demande à sa Cunégonde d’apporter, le pain, le fromage et le vin à ses invités. Hérault tente de comprendre ce qui ne va pas et est aussi brusquement que brièvement envahi par une intense odeur de lisier.

La nourriture est servie par la Cunégonde, une femme taciturne à l’allure campagnarde, particulièrement forte et grande. Elle porte un couteau à la ceinture. L’homme demande aux estrangers s’ils seraient prêts à échanger leurs connaissances. Il leur propose en échange des maléfices. Les fripouilles lui demandent ce qu’il a à proposer, Cunégonde apporte une bouteille au liquide noirâtre. L’homme explique qu’elle contient la Chienlit et qu’on peut éliminer un village avec ça. Il évoque le fait que contrairement à lui, les locaux ne sont pas de bons crétins car ils vénèrent la mère aux sabots crottés. Des propositions et contre-propositions s’échange mais sans réelle avancée dans les affaires. Les Fripouilles apprennent qu’ils peuvent payer avec la petite ou la grande obole et que de toute façon pour le fromage (aucune des fripouilles n’a goûté au vin) il va falloir payer la petite obole. Pour se moquer ou gagner du temps, Hérault leur annonce que c’est Bloup qui leur racontera. Bloup est muet. Aussi, l’homme a beau approcher son oreille il n’entend rien. Il finit par s’exclamer qu’ils se moquent d’eux. Cunégonde saisi Hérault au cou et le menace. Hérault utilise alors sa langue-limace pour lui sucer un souvenir et se prend en retour un coup de couteau de la part de la Cunégonde. Le coup est d’une violence surnaturelle et contraint Hérault a lancer un jet de survie (perte de carac). Hérault est assaillit par un souvenir !

Il revoit la scène avec le maître des forêts limbiques (MDFL) les exhortant à retrouver Frippeville à laquelle se superpose une seconde scène dans laquelle le MDFL est remplacé par un gnome malformé engoncé dans une exo-armure dotée de tentacules de plastacier dont l’un se termine par une aiguille recourbée. Le discours du gnome est identique à celui du MDFL et se termine lorsqu’il enfonce l’aiguille dans le globe oculaire d’Hérault. Un mot lui revient en mémoire : « Glande Pinéale ».

Früh prend appuie sur la table et saute à la gorge de la Cunégonde qu’il agresse de ses crocs ! La Cunégonde s’en tire avec une légère blessure. Bloup arrache par la force la fiole de chienlit des mains de leur hôte qui tente de lui asséner un coup de chope métallique. Hérault qui a maintenu sa langue dans l’oreille de sa victime lui suce un second souvenir.

Il assiste en tant que Cunégonde à une cérémonie dans la porcherie. Elle et plusieurs villageois s’agenouillent face à une immense Truie donnant la tétée à ses porcelets (forte odeur de lisier). Au bout d’un moment la Truie ouvre une gueule garnie de crocs et égorge un porcelet. Les villageois partagent l’animal sacrifié. Cunégonde ressort de la porcherie, l’odeur de fleurs est enivrante, les oiseaux chantent. Elle porte dans son escarcelle un petit bras potelé de bébé.

La Cunégonde se dégage d’Hérault et s’effondre au sol dans un sanglot, le regard perdu. Sans pitié, Früh fait montre d’une grande sauvagerie, il assène plusieurs coups de corne à boire à sa victime, la Cunégonde est particulièrement coriace mais ne se défend plus. Früh s’acharne jusqu’à l’achever. Il est alors envahit par le se souvenir de se faire poignarder à de multiples reprises par un homme au visage canin. Pendant ce temps, l’hôte se précipite par la porte et s’enfuit.

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