[Récit de partie : Psychomeurtre] Monsieur Patate

MONSIEUR PATATE

Ça va couper, chérie !

(temps de lecture : 6 minutes)

Le jeu : Psychomeurtre, les meilleurs des profilers contre les pires des serial killers

Joué le 13 juin 2017 à mon domicile

Avertissement : contenu sensible (voir après l’image)

Image

Phil Cooper, cc-by-nc, sur flickr

Contenu sensible : mutilation

Contexte :

« Monsieur Patate » était au départ un concept de scénario d’enquête horrifique qui me trottait dans la tête depuis quelques années. Si j’ai renoncé à l’écrire, je me suis dit que Psychomeurtre serait le jeu parfait pour le jouer au moins une fois, et ça été le cas. Ce compte-rendu peut vous servir de guide si vous voulez faire jouer le scénario vous-même.

L’histoire :

La femme est une mannequin particulière. Elle est mannequin bras : seuls ses bras intéressent les photographes. Elle a répondu à une annonce et s’est rendue au lieu de rendez-vous, dans une zone industrielle. Elle s’inquiète devant l’aspect désaffecté de la zone et la décrépitude de l’enseigne qui orne le bâtiment où elle doit entrer. Mais elle entre quand même.

A l’intérieur, elle fait la rencontre d’un homme trapu, en blouse bleue. Une mèche est rabattue sur son crâne pour cacher sa calvitie. Il l’amène dans une pièce recouverte de bâches. Elle s’inquiète. Il dit qu’il va appeler ses collègues photographes. Il lui pelote le bras. Il est fasciné par son bras gauche qu’il qualifie de parfait.
Elle s’inquiète encore plus. Il dit qu’il va chercher un appareil photo. Il revient avec une scie, et l’attaque à la gueule !

L’équipe du coroner fouille un train d’ordures. Ils en exhument des sacs poubelle qui contiennent les morceaux d’un corps découpé. C’est une affaire fédérale car le train a traversé plusieurs états. Il y a également suspicion de crime en série. James, l’envoyé du FBI, prend l’affaire en main.

James met la pression sur les commissaires pour que l’enquête accélère. Il exhume le cas d’un bodybuilder au bras droit découpé à la tronçonneuse.

James va voir le spectacle de fin d’année de son môme. Son enfant joue le rôle de l’Enfant-soleil, avec un magnifique soleil en carton autour de la tête. Ils sortent du spectacle, l’enfant a toujours le soleil autour de sa tête et il lui demande s’il pourra aller en vacances avec lui sur les Grands Lacs. James promet.

Séance d’autopsie. Sur la table, le corps reconstitué. Il manque un bras.
La découpe est soigneuse, mais le modus operandi porte à croire que le meurtrier ne considère pas les gens comme des humains.

Un athlète de 100 m a rendez-vous pour un shooting publicitaire. Devant le bâtiment, il y a une enseigne décrépite et une enseigne toute neuve.
Il y rencontre un homme en blouse bleue avec un appareil photo autour du cou. Le bâtiment s’avère être une imprimerie désaffectée. 
Il l’entraîne dans une salle avec panneaux qui masque le décor décrépi. Il lui inspecte jambe, le fait courir sur un tapis. L’athlète veut se barrer mais le faux photographe le tase. 

Il se réveille ligoté. Et se fait découper la gueule !

James comprend qu’il a affaire à un collectionneur. Un esthète ou un artiste qui veut fabriquer une poupée de chair.

Son enfant lui donne le trombinoscope de l’année : il a été nommé enfant le plus mignon. 

L’identité du tueur a été découverte : il s’appelle John Harvey, un concepteur de jouets. En plus de travailler comme revendeur pour Play-Mart, il était connu pour faire des marionnettes très réalistes, trop réalistes pour se vendre. Lors d’un salon, un enfant a cassé un de ses jouets, il lui a crié dessus et l’enfant a répondu : « De toute façon, il était trop moche ce jouet ». Harvey s’est emparé d’un de ses outils, un maillet, et a broyé la main de l’enfant. C’est depuis qu’il est connu des services de police. Sa boutique en ligne a de mauvaises critiques. Mais il n’est plus à son domicile. Interrogé, le proprio évoque la présence fréquente d’une camionnette rouge « Pinocchio & Compagnie ».

James se prend un blâme pour avoir malmené les agents locaux.

Il va rendre visite à une vieille femme connue qui gère l’entreprise « Pinocchio & Compagnie ». Sa maison est encombrée de jouets en bois. Il évoque John Harvey. Elle avoue qu’elle était proche de lui, elle admirait son travail. Elle dit qu’il était amer suite à son échec dans les salons et son licenciement du Play-mart après l’affaire du bras cassé. 

Le fils de James est porté disparu par sa baby sitter !

Le patron du Play-mart a été enlevé par Harvey.
Taser. Réveil. Harvey est fier de lui présenter sa création : un Mr Patate humain ! Il est fait des plus beaux membres humains qu’il a pu récolter. Cela va vraiment faire fureur dans les salons, c’est le jouet ultime. Il ne manque que la tête. Mais celle du patron fera l’affaire.
« Je ne suis pas si beau… », essaye d’objecter le patron. « J’ai un bouton de fièvre… ». Mais quand même : Shlak !

La vieille femme est dans les méandres d’un salon du jouet abandonné après sa fermeture. Elle aperçoit un cheval à bascule et cette découverte lui fait peur : c’était un jouet de Harvey.

Elle rentre à la maison. Mais Harvey y est déjà.  Il lui montre Mr Patate et bien sûr, il ne réagit pas comme il l’espérait. Alors shlak la tête.

James repère fabrique de jouets désaffectée où Harvey détient certainement son gamin. Le boss veut le mettre sur la touche. James insiste, il arrive au dernier moment, Harvey a présenté son Mr Patate finalisé à son môme, il a hurlé, alors Harvey s’est dit qu’un enfant si mignon donnerait une tête parfaite. James ne réfléchit pas un instant. Dès qu’il le voit avec la scie à la main auprès de son fils en train d’hurler, il tire. Boum la tête.

Feuille de personnage :

Nom : James
Description : cheveux châtain, yeux bleus, assez musclé, look sportswear
Mode : Justice
Compétences : analyses scientifiques
autopsie
conférence de presse
interrogatoire
négociation
profilage

passion : basket
trauma : mort de ses parents
personne précieuse : un meilleur ami
personne à charge : un enfant

Fiche du serial killer :

Profil : Collectionneur. Se prend pour un artiste, veut créer une poupée de chair
Pathologie mentale : ne fait plus la différence entre un humain et un objet.
Mode opératoire : Les victimes sont sélectionnées pour leur physique, attirées dans des lieux désaffectés, découpées à la scie.
Anciennes victimes : culturiste Raymond Carver, pas retrouvé le bras gauche
Complices : – retiré de la fiche par le maître de jeu pour jouer plus vite, le meurtrier opère en solo –
Identité : John Harvey, fabriquant de jouets et de marionnettes. Connu pour faire des marionnettes très réalistes, trop réalistes pour se vendre. Lors d’un salon, un enfant a cassé un de ses jouets, il lui a crié dessus et l’enfant a répondu : « de toute façon, il était trop moche ce jouet ». Harvey s’est emparé d’un de ses outils, un maillet et a broyé la main de l’enfant. C’est depuis qu’il est connu des services de police. Sa boutique en ligne a de mauvaises critiques. Il a décidé de faire une marionnette humaine.
Proches : Une dame âgée, camionnette de jouets Pinocchio & Cie

Victime finale : l’enfant de l’enquêteur

Planque : une fabrique de jouets désaffectée.

Playlist :
Bill Fay : Time of the last persecution (folk intimiste et dépressif)
Tori Amos : Strange Little Girls (pop / slowcore)
Faust : s/t (kraut-rock / dark ambient)

Mise en jeu :

+ Avec un seul personnage, même doté de six compétences, je réalise qu’il y a des gaps de compétence. Ainsi, en l’absence de « systèmes d’information », le personnage était incompétent pour fouiller dans les archives (avec des résultats probants). J’ai réglé en jeu en permettant de passer en vengeance pour forcer un figurant à faire un jet de compétence (j’avais d’ailleurs permis lors du précédent test de passer en vengeance pour mettre la pression à un autre enquêteur et lui accorder ainsi un bonus au jet). Ceci dit, j’aurais aussi pu offrir au joueur d’utiliser la chance du débutant, mais j’ai tout simplement oublié d’expliquer cette règle !

+ Sur sa scène de vengeance, le personnage obtient un 4 : il échoue à se dérober aux affaires internes. J’ai improvisé la conséquence : ici un rappel à l’ordre. J’ai ensuite rajouté dans le livre de base : sur un premier 4, c’est un rappel à l’ordre, sur un deuxième, c’est une mise à pied, sur un troisième, c’est l’exclusion du FBI ou la peine de prison.

+ Le personnage voulait souvent faire de l’interrogatoire, mais comme j’avais exclu « complice » des paramètres, je n’avais personne à lui faire interroger ! Je pense que ce serait plus fairplay, si un joueur veut utiliser une compétence, de lui offrir l’opportunité que sa compétence soit utile (peut-être que dans mon cas, j’aurais pu orienter le personnage, par exemple, vers un antiquaire spécialisé dans les ouvrages en peau humaine, qui après interrogatoire, aurait renvoyé sur une piste).

Retour personnel :

+ Au départ, « Monsieur Patate » était un scénario d’enquête horrifique pour un jeu plus traditionnel (je m’étais dit que Sombre ou Innommable auraient fait l’affaire). Avec Psychomeurtre, l’horreur est déplacée : ce sont les figurants qui ont le plus à craindre du tueur, le personnage principal est lui immunisé et il a pouvoir de vie ou de mort sur le tueur. Cependant, ce renversement a plutôt été une bonne surprise. Mon tueur est en fait quelqu’un d’assez pathétique. Ce n’est pas vraiment un antagoniste redoutable face à un enquêteur préparé et armé. Ce sont ses actes qui sont épouvantables, et la conclusion (le tueur s’avère un loser ordinaire et facile à abattre) n’en est que plus absurde.

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