Nous les rôlistes, sommes-nous des apôtres de l’hermétisme et de l’élitisme qui cherchons à corrompre la jeunesse ? Vous le saurez enfin, avec en prime une proposition de système à grosse durée de vie pour un jeu de rôle d’initiation !
(temps de visionnage : 49 min) / (temps de lecture : 5 min)
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Mes actus :
Premier noclip, un scénario OSR pour les Backrooms
Dans des souterrains dont on ne dispose pas des plans, se trouvent des espaces déserts. Ils semblent avoir été construits de main d’homme puis abandonnés sans jamais être habités.
Voici tour à tour les émotions qui s’y emparent de vous :
D’abord, l’immense solitude.
Ensuite, l’inexplicable nostalgie.
Enfin, l’infinie impression d’être en danger dans un piège sans issue.
(Temps de lecture : 2 mn)
Liens utiles :
[Notions]
Jeu sans MJ
Jeu de rôle traditionnel
Narration partagée
OSR
Dungeon Crawler
Jeu narratif
Jeu solo
Jeu textuel
Coût d’entrée
Actual Play
Table ouverte
Prétiré
Contes ludiques
émulateur de MJ
haut potentiel ludique
actual play
[Vidéos]
I got my grandma to play D&D with me, par Ginny Di
[Multimédia : série sur la noirceur]
Thomas Munier, Amnistie pour les murder hoboes ?, sur Outsider
Thomas Munier, Savoir mettre des barrières, sur Outsider
[Multimédia]
Thomas Munier, Comment transmettre oralement le jeu de rôle, sur Outsider
Thomas Munier, Comment faire des parties de jeu de rôle courtes, sur Outsider
Thomas Munier, Comment débuter en jeu de rôle à partir de rien, sur Outsider
[Podcasts]
3TROLL#02-Transmission du JDR, sur la chaîne Youtube de Gogots
La Cellule, Podcast One Shot N°114 : L’Apérôle, de Thibaud Villanova
La Cellule, Podcast One Shot N°73 : For The Queen, de Alex Roberts
La Cellule, Podcast One Shot N°104 : Alice is Missing de Spencer Starke
La Cellule, Podcast ADN N°16 : La Franc-Maçonnerie
[Articles]
Thomas Munier, Comment un texte de jeu de rôle participe à la didactique du manuel ?, sur Outsider
[Jeux]
Apérôle : le dragon de Foudreciel
Pour la reine
Alice is Missing
Objectif Miel
Mon premier jeu de rôle
Biomasse
Gloomhaven
Il était une fois
Donjons & Dragons 5ème édition : Boîte d’initiation – Les Dragons de l’ile aux Tempêtes
L’Appel de Cthulhu, boîte de base, ed. Edge
Adventure Party : Les compagnons du roi Norgal
Knight
Crédits :
Le petit bonhomme en plâtre est une photo de Thomas Hawk, cc-by-nc
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Le script de la vidéo :
L’initiation désigne le fait de faire découvrir le jeu de rôle à quelqu’un et de lui enseigner, par le discours ou par la pratique, comment jouer, qu’il s’agisse d’interpréter un personnage, faire MJ, ou – dans une mesure moindre -, comment jouer à un jeu sans MJ, ce qui implique une posture hybride.
L’emploi du terme « initiation » est courant mais controversé, car il donnerait une image sectaire au jeu de rôle et renverrait à la panique morale qui a terni l’image du loisir dans les années 1990. On peut par exemple s’interroger de voir apparaître le terme sur certaines boîtes de découverte, voire accolé à d’autres termes tels que la boîte d’Antremonde : « Knight, boîte de recrutement, initiation au jeu de rôle »
L’emploi du terme « initiation AU jeu de rôle » est également controversé car il serait malhonnête de dire à une personne, après sa première partie de jeu de rôle, qu’elle a été initiée au jeu de rôle : cela lui donnerait une image trop partielle du jeu de rôle, sachant qu’aucune partie de jeu de rôle ne peut représenter la diversité du loisir, et notamment qu’il se divise en plusieurs sous-familles : jeu de rôle traditionnel, jeu de rôle à narration partagée, jeu de rôle sans MJ, OSR, dungeon crawler, jeux narratifs, jeu solo, jeu textuel, jeu en ligne… Avec sa première partie de jdr, on serait initié.e à UN jeu de rôle, et il faudrait encore s’initier à bien d’autres.
Cependant, le terme « initiation » peut également être jugé pertinent, car il est employé de façon plus neutre pour certains jeux (initiation au jeu d’échecs, initiations au jeu de sport) ou sports (initiation au tir à l’arc), qui ont en commun avec le jeu de rôle une certaine confidentialité et un certain coût d’entrée. Alors qu’on ne parlera pas d’initiation au jeu de société ou d’initiation aux jeux vidéos car ces deux ensembles de loisirs sont plus populaires et accessibles.
De même, l’ensemble des jeux de rôles partagent un certain tronc commun et une certaine difficulté d’accès : aussi le terme d’initiation au loisir dans son ensemble peut paraître justifié. Par ailleurs, il semblerait qu’il soit rare ou difficile de s’auto-initier, car la simple application des manuels de jeu conduit rarement à une expérience satisfaisante, et aussi de par la nature sociale du loisir qui implique forcément des échanges réflexifs et une transmission orale qui nourrissent autant notre pratique que la lecture de manuels.
On peut encore contester la légitimité du terme « initiation » dans le sens où la communauté rôliste dans son ensemble montre plutôt une volonté d’ouverture : diversification de la présence des jeux de rôles dans les médias, popularité des actual plays, séances d’initiation proposées en asso, en convention, en médiathèque, présence d’une industrie du jeu de rôle cherchant à écouler ses produits, etc. La pratique du jeu de rôle dans son ensemble n’est pas pensée comme ésotérique, hermétique ou élitiste, mais bien au contraire visant à toucher le plus grand nombre. De même, si le jeu de rôle reprend souvent à son compte un décorum religieux, ésotérique ou spirituel, ce n’est qu’une esthétique pour rappeler, bien souvent, l’ambiance médiévale-fantastique qui reste prédominante dans l’imaginaire lié aux jeux de rôles.
Biais de la pratique d’initiation :
Les initiations au jeu de rôle correspondent souvent à une pratique adaptée pour être la plus accessible possible : sessions courtes voire très courtes, table ouverte, personnages prétirés, scénario simpliste ou dirigiste, univers et thématiques de jeu populaires ou archétypaux, voire emploi de formes pseudo-rôlistes telles que le jeu narratif, le dungeon crawler, les Contes Ludiques ou certaines formes de jeu de l’oie narratif comme « Mon premier jeu de rôle »… On peut considérer qu’une telle initiation ne permet pas vraiment d’aborder la pratique qui reste majoritaire d’un jeu de rôle très chronophage voire élitiste. C’est un peu ce qui ressort par exemple dans la critique de l’Apérôle (mais aussi de Pour la Reine et Alice is Missing) par le podcast de La Cellule.
On peut aussi considérer que la pratique et l’offre du jeu de rôle évolue vers une possibilité de carrière de rôliste en dilettante, qui serait principalement composée de sessions de jeux de rôle apéro.
C’est d’ailleurs à ce titre que certaines personnes préfèrent proposer une initiation en lien plus direct avec leur pratique, comme par exemple inviter les néophytes sur un week-end entier de jeu intensif.
Dernière critique : les boîtes d’initiation sont souvent assez luxueuses (beaucoup d’aides de jeu, cartonnées, en couleur, bande-son composée exprès…), même chose pour les initiation par MJ professionnels ou l’apparition de salles de jeu de rôle. Mais ceci dit, il existe des propositions d’initiation gratuite à pas cher (à condition de fouiller le web, exemple : Sodalitas, ou encore les jeux en une page de Grant Howitt, comme Objectif Miel).
Les bonnes pratiques de l’initiation :
- évalue si tu initie pour rejouer avec les personnes ou seulement pour leur faire découvrir le loisir
- la connivence entre les personnes et aussi la curiosité/culture narrative et ludique de la personne initiée sont importantes (cf vidéo « j’ai fait découvrir D&D à ma grand-mère centenaire)
- le recours à un système et des aides de jeu léchées est un plus, mais il faut de toute façon adapter minute par minute en fonction de ce que tu observes (par exemple, j’observe que les jouaires aiment surtout lancer les dés, j’augmente la fréquence des lancers de dé)
- l’idéal serait de conclure sur la diversité du média, mais pas la peine d’en faire des tartines
Une bonne boîte d’initiation devrait contenir :
- un système simple mais offrant la possibilité de roleplay (et des conseils à MJ pour s’adapter à cette personnalité)
- une durée de vie intéressante, et pour cela les scénarios sont le nerf de la guerre (éventuellement par le biais d’une gamme : kit d’initiation guidant vers une gamme « senior », plusieurs boîtes avec des scénarios différents, plusieurs scénarios dans la même boîte, un gameplay identique et des scénarios dans des ambiances très différentes)
- un prix assez doux par exemple avec du haut potentiel ludique ou un matériel économe (retour à un seul livre).
- On peut oser la profondeur dès le produit d’intro, en proposant un émulateur de MJ robuste mais avec une prise en main facile.
Ce n’est pas une règle absolue, mais un bon jdr gagne généralement à être rédigé avec un public néophyte en vue.
Outsider 
Je réalise que j’ai pas expliqué en quoi le terme « guide de recrutement » dans le kit d’initiation de Knight n’était pas problématique à mes yeux : en fait le terme est lié à la thématique de résistance militarisée présente dans le jeu (en l’occurence je suppose que les PJ vont être de jeunes recrues de la résistance). Bref, ce terme est seulement de la couleur, tout comme initiation est un terme qui s’inscrit avant tout dans une esthétique et non dans une dérive sectaire.
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