J’en ai pas fini avec la littérature ergodique…

Il fallait bien une deuxième vidéo pour achever de déconstruire la littérature ! À bientôt et on se revoit derrière le quatrième mur.

(temps de visionnage : 44 min) / (temps de lecture : 2 min)

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Le petit bonhomme en plâtre est une photo de Thomas Hawk, cc-by-nc

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Le script de la vidéo :

Maintenir le lectorat en haleine (Raphaël Baroni, la tension littéraire : suspense, curiosité, surprise) VS maintenir le lectorat en action. L’Agentivité VS L’agentivité du regard : expérience nudgée mais il existe des espaces de libertés voulus ou non. Cf les droits imprescriptibles du lecteur / les droits du joueur. On peut donc ouvrir de plus en plus l’expérience : arborescence de type livre-jeu / monde ouvert / constellation ou rhizome. On a d’autres approches pour déconstruire l’autodiscipline du lectorat, par le biais de la littérature non-linéaire, par exemple la progression avec le mouvement du cavalier dans l’immeuble dans La vie, mode d’emploi, ou l’approche par dictionnaire qui apporte une lecture fragmentaire, parcellaire.

Quelques idées pour développer un livre/ouvrage/expérience ergodique :

Jeu formel : polices d’écriture (cf romans Minecraft), notes de bas de page, colonnes, encadrés, dossiers (par exemple dans les mangas Pokemon, feuilles de personnages, stat blocs des personnages, description des arènes, cartes, plans…), jeu de cartes comme The Story Engine (on peut reprendre l’idée de feuillets repositionnables…) ; jeu de plateau ; jeu vidéo ; site internet ; appli… On peut même parler d’expérience ergodique avec la notion de récit variable développée par Carole Lypsic, un livre-musée multimédia qui combine scénographie et expérimentations médiatiques, on pourrait bien sûr développer vers le GN ou le théâtre immersif ou les escape rooms ou les parcs d’attractions comme lieux ergodiques…
La puissance de la Maison des Feuilles, c’est de partir sur un postulat de SF assez rebattu (la maison quantique, vue dans La Maison de la Sorcière ou La Maison Biscornue) mais de lui adjoindre une forme fractale tout à fait adaptée à sa thématique.

Diégétiser / Fictionnaliser les aspects mécaniques ou métatextuels qu’on laisse habituellement apparents / fictionnaliser le contenu (cas du journal de bord découvert dans un grenier, Nécronomicon…)

Multiplier les genres littéraires et narratifs (fresques comme La vie Mode d’Emploi ou Ulysses de James Joyce)

Cultiver l’ambiguité pour permettre l’interprétation, les théories.

Fourmiller de détails sans pondérer leur importance (contrairement à ce que fait Baldur’s Gate 1/2 avec des bouquins de lore à lire qui n’ont aucune importance, ou les mondes ouverts avec des zones de remplissage et des quêtes fedex)

Se poser la question : est-ce l’œuvre d’une seule personne ou une oeuvre collaborative ? La Maison des Feuilles clôture un arc de la SF américain « 4ème dimension / X-Files » et ouvre sur les arcs futurs plus viraux : La Fondation SCP, les Backrooms, deux univers qu’on pourrait facilement clipser sur La Maison des Feuilles. Biomasse se situe la synthèse de l’œuvre personnelle (le livre de Biomasse) et de l’œuvre collaborative et décentralisée (l’univers de Millevaux). La direction artistique me semble être le liant principal entre toutes ces idées.

Une phrase m’a marqué dans la vidéo qui m’a fait découvrir le Dictionnaire Khazar : « tant d’oeuvres semblent être une annexe à celle-ci. » : c’est ça l’intertextualité et la puissance d’un livre-monde : cette capacité à se connecter à des thématiques explorées par ailleurs, voire à les connecter entre elles.

Pour conclure, la littérature ergodique est une littérature de l’épuisement : elle épuise le lectorat qui ne peut en faire le tour, elle épuise aussi les capacités du média littéraire et appelle vers le transmédia (plans et théories issus de la Maison des Feuilles, etc…)

5 commentaires sur “J’en ai pas fini avec la littérature ergodique…

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