Pourquoi est-ce si difficile d’utiliser la sécurité émotionnelle ?

Être sensibilisé.e ne suffit pas ! Ensemble, nous verrons pourquoi faire attention ne suffit pas toujours.

(temps de visionnage : 19 mn)
(temps de lecture : 2 min)

Post-scriptum 1 : J’ai oublié de mentionner une alternative aux techniques de sécurité émotionnelle qui est le jet de dé. Dans la campagne L’Ordre et le Sauvage, les scénarios sont prévus pour pouvoir se jouer sans règle. Mais si une personne n’est pas d’accord avec les issues narratives proposées, elle peut demander à jeter le dé (s’appuyant alors sur le système d’Inflorenza sans phrases, en gros elle jette autant de dés qu’elle a d’arguments dans la fiction) pour aller vers une issue narrative qu’elle préfère. Cela ne se substitue pas totalement à la carte X (par ailleurs présente dans le jeu), notamment parce qu’en cas d’échec aux jets de dé, l’issue peut être encore pire que prévu, mais beaucoup de personnes se sentent plus légitimes à lancer les dés qu’à utiliser une carte X, c’est donc un supplément de sécurité émotionnelle fort appréciable.

Post-scriptum 2 : Je vais prochainement écrire un article à ce sujet, mais j’ai le sentiment qu’il faut supprimer les débriefings de fin de partie, car entre autres, la possibilité de débriefer nous incite à taire les problèmes en cours de jeu pour les déballer en fin de jeu, alors que je préférerais, en l’absence de ce déversoir qu’est le débriefing, qu’on mette les parties en pause, voire qu’on les arrête, pour gérer les problèmes émotionnels qui se présentent au fur et à mesure.

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Une critique de Marchebranche par Côme Martin dans sa revue La Compote de Côme #160 !
« une énorme boîte à outils, comme Thomas sait le faire depuis des années maintenant : des règles très simples et très narratives agrémentées de tonnes de conseils et de tables aléatoires »
(temps de lecture : 1 min)
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Le script de la vidéo :

Un sujet pour parler de mon incapacité à me rappeler de la sécurité émotionnelle : suis-je un troll refoulé ?

Depuis le temps que je participe à des parties axées sur la sécurité émotionnelle, je me demande si toutes les joueuses se sentent en sécurité aux tables que je fréquente.

Traumavertissement : je vais parler d’exemples de parties qui se sont mal passées, abordant ainsi des sujets sensibles.

La réponse courte ? Pas vraiment. Il semble que nous recourions souvent à la sécurité émotionnelle trop tard, voire pas du tout, ou que nous l’appliquions mal. Je vais vous partager des anecdotes et des solutions à ce problème.

Des anecdotes :

  • À une table ouverte de Biomasse, je n’ai pas osé utiliser la Carte X lorsque les PJ ont commencé à créer une communauté de serial killers.
  • Lors d’une partie de Monsterheart à la Queervention, une joueuse a utilisé le playbook du démoniste pour faire les pires choses imaginable.
  • Dans des parties de Wonderland / S’échapper des Faubourgs, j’ai oublié les lignes et les voiles.

Des solutions :

  • Utiliser la technique de Luxton (préférable pour les personnes atteintes de stress post-traumatique)
  • Remettre en question la nature « edgy » de nos parties et voir si c’est vraiment nécessaire. Le cas échéant, les trigger warnings s’avèrent être la meilleure solution.
  • Bien connaître les joueuses, avoir une bonne mémoire ludique (par exemple, j’ai mentionné des agressions sexuelles lors de parties d’Inflorenza puis de Sombre avec la même personne à la table, qui avait des difficultés avec cet aspect de la fiction).
  • Réserver les jeux et les parties les plus « edgy » ou sans dispositif de sécurité émotionnelle à des personnes avec qui on se sent vraiment en phase et avec lesquelles on a l’envie d’aller plus loin (voir le jeu en honnêteté radicale / carte O : « C’est douloureux mais je veux que tu y ailles »).
  • Être vigilant.e envers les autres et utiliser la carte-X pour elles.
  • Souligner l’importance des débriefings, voire de débriefer une semaine, un mois, ou un an plus tard.
  • Penser aux techniques d’aftercare, comme les Accidents de sécurité émotionnelle, par NadG.

En prenant ces mesures, nous pouvons travailler à créer un espace de jeu plus sûr et plus inclusif pour toutes.

Les propositions de la communauté du discord Bidule JDR :

Yukiko the stinky opossum suggère l’utilisation des techniques meta opt-in et opt-out pour la participation aux scènes. AsgardOdin souligne la difficulté d’admettre sa vulnérabilité. Gherhartd ajoute les complications dues aux comportements passés, à la masculinité toxique, aux cinq erreurs sociales geek, et à l’égoïsme. Benoît (Dithral) identifie le déni comme une barrière commune. Oda argumente pour des attentes réalistes et l’importance de l’attention du groupe plus que la dépendance aux outils de sécurité. La conversation aborde la sophistique de la solution parfaite, la responsabilité partagée par tous les joueurs, et le malentendu selon lequel les outils de sécurité peuvent prévenir tous les problèmes.

Les cinq erreurs sociales geek (source)

Les cinq erreurs sociales geek sont un ensemble de croyances erronées communes dans les cercles geek, qui peuvent générer des dysfonctions au sein des groupes. Elles incluent l’idée que toute exclusion est mauvaise, que les amis doivent accepter tout de chacun sans condition, que l’amitié prime sur tout, que l’amitié est transitive (si A est ami avec B et B est ami avec C, alors A doit être ami avec C), et que les amis doivent tout faire ensemble. Ces croyances peuvent entraver la mise en place de limites saines et la gestion de comportements toxiques.

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