[Extraits] Au-delà de la palissade, sous l’humus
Un jeu de rôle d’investigation dans une réalité sorcière scandinave, variation millevalienne de Beyond the Fence, Below the Grave par T AKW. Traduction française, adaptation et transcription à l’univers de Millevaux par Claude Féry.
(temps de lecture des extraits : 4 mn / du jeu entier : 15 mn)
oested, cc-by-nc, sur flickr
« Écoute-moi attentivement, voyageur. Retiens mes mots, car ils te fortifieront.
Suis mes conseils, ils te grandiront ! Plusieurs millénaires cendreux se sont amoncelés sur les frêles
épaules d’Homme depuis que Jésus Cuit , est tombé dans la marmite, loin dans les terres recuites
au sud, et que son bas clergé c’est enkysté sur nos côtes ancestrales. Nous les gens du nord,
grattons les terres fertiles de la Jute et laissons nos moutons pâturer la Smånie et la Scånie .
Mais le bois gagne, ronge nos terres. Notre monde est un enchantement pourrissant.
Les eaux, la terre, la forêt, le ciel sont vivants et hantés par les créatures de L’Enfoui .
L’Enfoui est le royaume qui s’étend au-delà de notre palissade et sous l’humus.
Les deux mondes sont intimement liés ensembles, tels deux miroirs qui se reflètent l’un l’autre.
Quoiqu’il advienne dans notre monde, c’est connecté aux forces obscures et absconses des Autres ,
les horlas . Notre vie même nécessite que de bonnes relations soient entretenues avec L’Enfoui , que
les traditions ancestrales soient respectées, que les lieux sacrés soient préservés.
Maladies, destructions et morts surviennent sitôt que nous négligeons nos obligations envers
L’Enfoui et nous mêmes. »
« Lorsque nos communautés sont menacées par les Autres , les horlas , l’égrégore , l’emprise , on en
appelle à toi. Tu es une âme Hantée , une praticienne du Sei ð r , des arts anciens de la magie et des
rituels enseignés à l’humanité par Freyja et Oddur . C’est ton devoir de découvrir, de creuser, de
fouir, de dire, de déterminer quelle foutue déité est froissée, pour accomplir le rituel adapté qui
apaise et rétablisse la concorde. »
« Essences
Qu’êtes vous ? Une âme ne se réduit pas à un seul élément, mais est composée de cinq
corps éthériques, cinq Essences . Une partie est l’héritage de vos ancêtres ou relève des
valeurs de votre clan. Immanquablement les contacts avec L ’ Enfoui amoindriront les
scores d’ Essence des personnages. Si l’une des mesure d’ Essence d’un personnage se
trouve réduite à 0, le personnage succombe. Si deux mesures connaissent le même sort, il
rejoint L ’ Enfoui .
Un point de dommage infligé à une Essence peut être recouvré en un temps de repos »
« Svithur (le sage), Le pouilleux
La sagesse est un pouvoir et l’avidité le destin des hommes. C’est que tu as compris. Tu es
un errant, ni esclave, ni fermier, ni tueur. Tu es hanté . Tu es souvent bienvenu, mais on se
méfie de toi.
Écoute l’égrégore : tu es en mesure de te livrer au monde, à L ’ Enfoui . Alors, tu entends
les chants d’ égrégore , qui nous entourent. Ton ouïe est très fine, ta Várð r est immense, et
tu peux discerner dans ce galimatias des réponses à tes questions.
La première réponse sera aisée à obtenir. Chaque réponse ultérieure sera plus difficile, à
mesure que tu t’éloignes de ton idéal de retenue. »
« Les quatre temps écoulés, survient le cinquième, celui du Á nd , de l’accomplissement.
D ísir sont les autrices de ce temps, mais elle n’en n’ont pas la maîtrise.
Les pierres noires accumulées dans le puits aux âmes au long des quatre temps précédents
constituent la mesure de la menace en laquelle elles s’incarnent. Celle-là même qu’aura
désigné le tableau des augures.
Les autres joueuses mettent en œuvre le rituel propitiatoire en mesure d’éloigner la
menace. Elles misent librement la mesure de leur Essence primordiale . D ísir opposent les
noirceurs accumulées dans le puits aux âmes . »
« Signes néfastes, mauvais présages et augures
Toutes sortes d’évènements invitent L’Enfoui dans notre monde. Les sources de ces
mauvais présages sont malaisées à identifier, tant l’ égrégore , l’ emprise s’interpénètrent
pour accoucher de horlas , à moins qu’il ne faille remonter à la source…
• pestilence : des fermiers tombent malades, ou des denrées se gâtent, ou le cheptel
dépérit à vue d’œil.
• famine : mauvaise récolte, greniers gâtés par la moisissure, sources pures souillées.
• désastres naturels : glissement de terrain, tempête, feux de forêt.
• disparations : enlèvements par Les Autres .
• meurtres : meurtres surnaturels perpétrés par Les Autres .
• cauchemars : terreurs nocturnes dont les victimes affirment avoir été chevauchées
par des spectres.
• gente animale menaçante : témérité accrue des grands prédateurs tels les loups ou
les ours, meutes massives de charognards qui rôdent alentours et attaques de
greniers ou de silos par la vermine.
• stérilité : les unions charnelles tant des hommes que des bêtes ne produisent plus
leurs fruits, ou seulement à des êtres difformes.
• conflits : une tension accrue s’installe et nourrit des incompréhensions desquelles
surgissent des querelles envenimées qui peuvent aller jusqu’au sang.
• hantise : des rumeurs se répandent sur des évènements contre-nature, des yeux
luisent dans les ténèbres, d’étranges ritournelles sont entendues à la lisière du bois
sombre, des témoignages confus et contradictoires d’apparitions.
•
rébellion animale : les animaux domestiques se rebellent.
Les chevaux désarçonnent leurs cavaliers, les moutons brisent leurs enclos,
les chiens mordent leurs maîtres. »
« Jötunn
Des entités que combattit Oddur lui même. Redoutables créatures qui errent aux
tréfonds du bois.
Signes: pestilence, famine, désastres naturels, meurtres, gente animale menaçante. »
« À Dimmuborgir, il y a ces roches noires qui sont les châteaux du diable. Ici, l’invisible est plus réel
que le visible.
Le visible, c’est un gamelle vide posée sur la table.
C’est une maison que l’herbe envahit.
C’est un poisson qui glisse dans l’eau froide d’un torrent
comme s’il cachait des histoires dans son ventre.
C’est un visage barbu fouetté par le vent.
Ce sont des yeux résignés.
L’invisible est plus charnu.
Ce sont ces silhouettes qui dansent en pleine tempête.
Ce sont ces yeux et ce rire dans le noir.
C’est la déchirure du monde qui fume et qui tremble
Ce sont ces bourgeons qui crèvent le sol en dépit du possible.
Et des dépouilles de phoques comme des capes de deuil maudites. »
« Nu offrar jag, så gör du oss ingen skada »
2 commentaires sur “[Extraits] Au-delà de la palissade, sous l’humus”