Quitter la servitude consentie

Une série de questions-réponses sur notre rapport à la servitude consentie et comment la quitter.

Q : Et si l’on se demande quelles ses propre valeurs ?
R : Si l’on se sent malheureux, alors il est probable que nos activités principales soient sans conformité avec nos valeurs. C’est un début de réponse. Utilisons notre créativité pour trouver la suite de cette réponse.

Q : Et si cela paraît impossible de changer sa vie du jour au lendemain ?
R : En effet. Et c’est rarement la chose la plus appropriée. Un voyage de mille lieues a commencé par un pas. Quelle est le premier pas que nous pouvons faire aujourd’hui ? En parler à un proche ? Faire le bilan ? Convertir une toute petite activité de servitude consentie en vocation ? Transformer notre activité petit à petit ?

Q : Et si l’on est non-créatif ? Comment envisager de s’engager dans une vocation dans ces conditions ?
R : Nous sommes non-créatifs parce que nous nous sommes engagés dans une situation qui mettait notre créativité de côté. Mais toute personne est créative. Si nous étions non-créatifs, nous serions condamnés à mourir, à moins d’être complètement pris en charge par les autres.
Peut-être que c’est justement ça, notre situation de servitude consentie : nous laissons notre vie être prise en charge par les autres. Si c’est cela, tentons des expériences d’autonomie, prenons certaines décisions qui nous appartiennent vraiment. Nous verrons alors que nous utiliserons d’instinct notre créativité pour mettre en œuvre nos décisions.

Q : Et si l’on a trop peur du changement pour quitter la servitude consentie ?
R : C’est normal d’avoir peur du changement. Surtout si on a décidé de se priver du seul outil qui peut nous permettre d’opérer ce changement à moindre risque : notre créativité.
En quelque sorte, nous utilisons déjà notre créativité en élaborant des scénarios où le futur se passe mal. C’est la partie la plus primale de la créativité : le scénario du monde hostile.
Mais si nous utilisons notre créativité pour imaginer les problèmes, nous l’utiliserons aussi pour imaginer des solutions.
Sachons également que c’est très facile d’imaginer des futurs hostiles mais que cela nous paralyse parce que nous sommes par nature incapables d’agir sur le futur, puisque le futur n’existe pas. Essayons plutôt de résoudre nos problèmes dans le présent. Notre problème dans le présent, c’est notre situation de servitude consentie.

Q : Mais si l’on est heureux ainsi ? Pourquoi changer ?
R : Si nous sommes tout à fait heureux, alors il y a des chances pour que nous soyons engagés dans une vocation et non dans une servitude consentie.
Ou alors, nous sommes malheureux tout en éprouvant des plaisirs ponctuels.La servitude consentie peut être riche de satisfactions. Mais si nous sentons que ces satisfactions sont sans conformité à nos valeurs, alors elles nous causent plus de tort que de bien à long terme, alors nous sommes loin de pouvoir être heureux dans cette situation.

Q : Et si l’on fait de la peine à ses proches en changeant d’activité ?
R : Si nos proches nous aiment, ils veulent que nous soyons heureux. Si nous leur expliquons que notre activité actuelle nous rend malheureux ou est sans conformité avec nos valeurs, si nous leur expliquons quelle activité peut nous rendre heureux et serait conforme à nos valeurs, ils seront prêts à nous accompagner dans cette transition.

Q : Et si l’on se trompait ? Si en transformant ses activités, on restait malheureux ?
R : La transformation de nos activités est un chemin. L’arrivée est une illusion. Nos valeurs évolueront avec le temps, notamment parce que notre créativité transforme nos valeurs. Il nous faudra toujours ajuster nos activités en fonction.

Q : Et si le véritable problème, c’était l’argent ? Et s’il venait à manquer à cause d’un changement d’activité ?
R : Utilisons notre créativité pour résoudre ce problème. Si nous changeons d’activité, nos besoins d’argent seront-ils toujours aussi importants ? Une partie de cet argent sert-il à financer nos activités de servitude consentie ? Les sacrifices financiers sont-ils un prix si dur à payer pour vivre heureux et en conformité avec nos valeurs ?
Une fois que nous aurons dégagé du temps pour notre vocation, nous allons pouvoir utiliser notre créativité pour que cette vocation rapporte l’argent qui nous est nécessaire pour vivre.
Tant que nous sommes en servitude consentie, nous pouvons mettre de l’argent de côté. Notre activité de servitude consentie prend plus de sens quand elle commence à financer notre vocation.

Q : Et si l’on craint le jugement des autres ?
R : Continuons-nous à vivre hors de nos valeurs pour préserver le jugement des autres ? Et nous, comment nous jugeons-nous ? Si les gens nous aiment, pourquoi refuseraient-ils notre changement ?
Pourquoi serait-il impossible de vivre selon nos valeurs sans que nos proches sentent leurs propres valeurs insultées ?

Vivre en servitude consentie est une situation délicate. Si cette série de questions-réponses peut permettre d’amorcer une réflexion, une envie d’aller mieux, alors le premier pas est franchi.

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