Si la créativité nous accomplit, elle nous fait souffrir également. C’est parfois difficile de se mettre à l’ouvrage. Très difficile. Si difficile qu’on voudrait tout faire sauf ça. Peut-être parce que la créativité met le faire au-dessus de l’être, peut-être parce que c’est cet appel à l’action qui est douloureux, une oppression supplémentaire dans une société qui condamne l’oisiveté tout en la produisant (on nous vent du divertissement à grand renfort de publicité, les personnes les moins aptes à produire de la valeur aux yeux du capital sont condamnées au chômage ou au travail partiel).
Peut-être aussi avons-nous peur d’être en-dessous de nos propres attentes.
Peut-être voudrions-nous juste souffler, et vivre sans la contrainte d’être une personne créative, contributrice. Car la dignité humaine est aussi le droit à l’inaction.
Accordons-nous du réconfort. Célébrons un temps notre inaction. Nos temps de re-création.
Trouvons refuge dans le présent. Car le temps présent ne blesse jamais. Il ne demande rien et ne juge personne.
Trouvons refuge dans notre respiration. Inspirer, bloquer, expirer, comme une cigarette invisible. Le meilleur des anxiolytiques. Gratuit, inoffensif, illimité, instantané, modulable.
Toute notre vie, nous aurons cette tentation de fuir notre propre créativité. A chacun de ces moments, cessons de nous blâmer. Prenons une inspiration, réfugions-nous dans le présent. Accordons-nous ce bien-être, et accordons-nous de nous aimer, sans accorder la moindre importance à ce que nous pourrions créer ou ne pas créer aujourd’hui.
Ma problématique personnelle serait plutôt « comment sortir de l’état d’inaction » qui dure, qui dure, qui dure… 🙂
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Je crois qu’une réponse est justement dans les exercices de respiration consciente qui permettent de se détendre, calmer son anxiété et se reconnecter au réel.
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