Minimalisme et créativité

On ne peut pas proposer une martingale qui fonctionne pour augmenter la créativité et la productivité, valable pour tout le monde tout le temps.

Ainsi en est-il pour d’autres domaines, le bien-être, l’aboutissement artistique, la santé, etc.

Si je devais citer une formule qui fonctionne pour moi en ce moment, ce serait le minimalisme.

« Celui qui se contente est riche. » Cette phrase de Lao-Tseu résume à elle seule les avantages de cet état d’esprit. De l’extinction des désirs dans le bouddhisme à la recherche de la simplification et du désencombrement, un mouvement qui existe aux USA depuis Thoreau, je range pas mal de choses sous le terme de minimalisme. Passage en revue.

Je suis certain qu’on pourrait trouver des contre-arguments à chacun de ces points. Je ne cherche pas à convaincre, seulement à expliquer comment je fonctionne, en ce moment.

+ Simplifier ses méthodes de travail : Avoir de la méthode, certes, mais écarter les méthodes les plus lourdes. Je me limite maintenant à la GTD, avec pour matériel un fichier excel pour la tenue du tableau de bord et mon téléphone pour la prise de notes nomade, en fractionnant mes actions dans leurs plus petites dimensions possibles.

+ Simplifier ses idées : La première chose qui arrive quand on travaille sur sa créativité, c’est qu’on multiplie les idées et les projets. J’essaye de ne travailler que sur ceux qui sont les plus importants, je remets toujours à plus tard des actions qui semblent intéressantes mais sans portée. J’évite de noter toutes mes idées sans faire un premier tri. Je m’arrange aussi pour fusionner plusieurs projets en un seul. Il n’est pas rare que je fasse un projet d’une idée qui tient en quelques lignes. Mais une bonne idée ne fait pas un bon roman. Cent bonnes idées font un bon roman. Du coup, mieux vaut un seul projet de bon roman que cent projets de mauvais romans.

+ Simplifier ses désirs : De la seule jouissance d’un projet fini, revenir au plaisir de l’instant créatif. Lâcher prise du désir de posséder, revenir au désir de créer. Lâcher prise de ses projets, vivre dans le présent. Cela me paraît la clé pour ne plus souffrir quand on ne crée pas, pour ne plus souffrir quand on crée. Pour ne pas croire à chaque instant qu’on est au mauvais endroit, avec les mauvaises personnes, à faire les mauvaises choses.

+ Simplifier son espace de travail : Au bureau, mon espace de travail se résume à un ordinateur portable, sa malette, un stylo. Je n’imprime aucun document pour moi, tout est numérisé. C’est un bénéfice appréciable quand on sait que je me déplace régulièrement. A la maison, mon espace de travail est plus encombré, puisque j’ai un ordinateur fixe, une box internet, une imprimante, et deux colonnes de tiroir remplies de documents de référence. Cela reste un espace suffisamment dégagé pour que je sois concentré sur l’écriture. A la maison, j’ai réduit la déco de mon bureau à sa portion congrue (une horloge décorative en haut de ma tête). Après mon déménagement, je tournerai le bureau non plus vers le mur mais vers l’intérieur de la pièce. C’est un essai pour voir mon épouse même quand je travaille. Je vais alors retrouver une foule d’objet sous mes yeux, espérons que ça ne me déconcentrera pas.

+ Ne plus consommer : J’ai été jadis très consommateur, notamment j’achetais une dizaine de CD par mois. Aujourd’hui, j’ai réduit mes dépenses au logement, à la nourriture, aux sorties avec mon épouse ou entre amis. Je fais parfois une exception pour des objets culturels produits par des amis. Cela ne me manque pas de ne plus consommer. J’envisage même de demander à mes proches de ne plus m’offrir d’objets matériels. Cette réduction drastique de mon train de vie m’aide notamment à lâcher prise de l’obligation de revenu, une obligation qui mine la vie des créatifs.

+ Se désencombrer : Depuis un an, je me sépare peu à peu des objets qui m’encombrent. J’ai donné à peu près un tiers de mes vêtements à Emmaüs, je n’offre quasiment plus que des cadeaux d’occasion, en l’occurence des livres et des DVD que j’ai vus, je me sépare de mes archives papier une fois qu’elles sont numérisées. Je me sépare aussi des jeux conservés juste au cas où et dont je n’aurai plus ou pas l’occasion de jouer.

+ Simplifier son régime : En trois ans, j’ai arrêté de fumer (je fumais quinze cigarettes par jour), puis je me suis au régime. J’ai perdu plus de vingt kilos en excluant petit à petit certains aliments de mon menu, et en limitant le grignotage à presque zéro. Je mets ça dans la créativité parce que lâcher prise de la cigarette et de la bouffe m’a vraiment aidé à être plus actif et créatif. J’envisage d’arrêter de boire du café (aujourd’hui, je dois boire cinq ou six tasses par jour). J’ai testé pendant une semaine et c’était assez concluant. Je sais que j’accomplirai davantage si au lieu de soigner mon stress en mangeant ou en buvant du café, je le soigne en écrivant, ou en passant du temps à vivre dans le présent.

J’ai sans doute encore oublié certains aspects. Je ne suis pas non plus certain d’avoir été clair ou d’avoir donné envie d’en savoir plus. Je ne prétends pas non plus être complètement minimalisme sur chacun de ces points, c’est une progression qui tend vers zéro sans jamais l’atteindre. Si vous souhaitez vous renseigner par ailleurs, je peux conseiller le blog mnmlist et la série d’article Our 21days Journey into minimalism. Frappant.

Mes précédents articles ne parlent que de minimalisme d’ailleurs. C’est un état d’esprit qui ne m’était pas naturel, je l’ai obtenu en travaillant sur moi. Il m’a permis d’être plus serein, plus ouvert d’esprit, plus réactif. Il m’a permis de produire plus avec moins. Il me permet de respirer.

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