Je continue à modifier mon programme / non-programme, toujours à la recherche de ma journée idéale, et d’un équilibre entre créativité et vie de famille.
Pour préserver ma vie de famille et accomplir ma part des taches ménagères, j’ai décidé de cesser toute activité d’auteur le soir et les week-ends (exceptions faites de quelques sorties en salons et quelques soirées jeu de rôle à l’extérieur).
Dans la journée, je cumule mon activité d’auteur et mon activité de jeune père au foyer : en fait, cela ne me laisse que 5 heures par jour en moyenne pour mon activité d’auteur. Je suis heureux d’avoir déjà ces 5 heures de créativité ET beaucoup de temps pour la vie de famille, beaucoup de personnes salariées n’ont ni l’un ni l’autre. Pour autant j’ai sacrifié ma sécurité financière pour y parvenir, et donc je veux tirer le maximum de ces 5 heures.
Je me suis d’abord morfondu sur la fatalité qui grignote toujours plus notre temps créatif. Je me suis lamenté du retard systémique qui s’accumule (à ce jour, une quinzaine de livres artisanaux et une quinzaine de comptes-rendus de partie à terminer, certains de ses travaux étant vieux de six mois à un an). Puis j’ai accepté de relever le défi. Puisque je suis condamné à faire moins, je me décide à faire mieux.
Mon programme / non-programme a connu de grosses évolutions ces dernières semaines. Voici la version actuelle, au 31/05/2017.
L’idée directrice est de ne faire que ce qui est important, et de faire du plus urgent au moins urgent. Ce que je pense devoir faire tous les jours, je le fais en début de journée, ce que je peux accepter de voir repousser d’un jour sur l’autre, je le fais en fin de journée.
La priorité des priorités, mon enfant. S’il faut le nourrir, le bercer ou s’occuper de lui, ou tout simplement si l’un a besoin de l’affection de l’autre, je laisse tomber ce que j’ai en cours. Ceci m’occupe sur certaines plages a peu près fixes (le lever et les repas) et aussi sur beaucoup de plages variables. Passons ensuite aux autres activités.
Première chose avant même le petit-déjeuner : la gym. Je me tiens toujours à ces dix minutes d’activité physique un peu intense ; cela m’apporte une énergie cruciale.
Ensuite, les taches ménagères. Dans la journée, j’ai une vaisselle à faire, et un tour de machine à laver, et ranger le linge de la veille. Je m’en occupe quand mon bébé est réveillé, car c’est plus difficile de faire du travail d’auteur à ce moment-là. Cela le distrait de me voir faire les taches ménagères et je peux plus facilement répondre à ses sollicitations que quand je suis assis devant mon ordinateur, derrière une barrière censée l’empêcher de venir manger les câbles, taper des choses sur mon clavier ou chiper des feuilles de brouillon.
Je profite des taches ménagères et parentales pour écouter des podcasts ou de la musique. Je m’abstiens désormais de le faire quand je suis en train de travailler sur l’ordinateur car ça me déconcentre trop alors que chaque minute est comptée dans cette activité.
Du moment que mes taches ménagères sont terminées ou que mon bébé fait la sieste, je m’attelle à mon activité d’auteur.
Je commence par vérifier mes mails, les forums et les réseaux. Sur les forums et les réseaux, c’est très ciblé. Je ne suis quasiment plus personne sur les blogs et les réseaux, je ne regarde pour ainsi dire que les messages m’étant directement adressés. Si on me recommande directement un article à lire ou que mes deux ou trois auteurs préférés du moment en sortent un, je me mets un lien dans mon tableau de bord, à lire plus tard.
L’idée cruciale, c’est d’éviter de revérifier mes messages une autre fois dans la journée, et d’éviter tout égarement, lecture d’un article ou d’un sujet, par exemple. Si je passe autant de temps à vagabonder sur internet, si je ressens le besoin de me connecter dès le matin et toute la journée, c’est que je suis à la recherche d’un mot gentil. Donc je travaille sur moi pour rechercher la gratification dans mon activité d’auteur, et non dans les remerciements ou les encouragements des tiers. Ceux-ci sont importants et me font du bien, c’est indéniable, mais si j’y consacre trop de temps par jour (et vérifier ses mails cinq fois par jour, c’est vraiment une perte de temps par rapport à une seule vérification par jour), je ne rends service à personne : ni à moi, ni à mon public.
J’ai arrêté de travailler hors ligne le matin. Cela m’offrait des matinées très productives, et pour autant cela avait plusieurs effets pervers : ce système était peu extrapolable aux journées perturbées par un rendez-vous domestique ou artistique, et je me sentais au final autorisé à avoir des après-midis improductives avec des passages en boucle sur internet. Donc, je COMMENCE ma journée par ma revue internet, parce que jusqu’à présent, je considère toujours qu’il est important de faire une revue quotidienne, après tout j’ai beaucoup d’échanges avec la communauté créative ou rôliste, mais je me mets dans l’état d’esprit qu’une fois par jour, c’est SUFFISANT et qu’à la suite de ma revue, j’ai tout un programme très IMPORTANT qui m’attend.
Après ma revue d’internet, donc, je programme de mettre une actualité sur les réseaux. C’est que j’appelle « Outsider Daily ». Quand je faisais ma matinée hors-ligne, cette actu quotidienne passait souvent à la trappe l’après-midi, et ça commence à me peser parce que j’ai beaucoup de choses dans les tiroirs à diffuser, et les actus quotidiennes sont prévues pour ça. Voilà pourquoi l’actu quotidienne reprend du galon dans mes priorités. J’ai un planning de rotation par catégorie d’actu. Le planning me dit quel type d’actu je dois diffuser. Je vais sur mon tableau de bord des actus, filtre sur la catégorie du jour, et je prévois de diffuser l’actu la plus ancienne. Mais si je vois que la diffusion de cette actu risque de prendre du temps (disons, plus d’une demi-heure) parce qu’il y a trop de finitions à faire avant de passer à une diffusion pure et dure, alors je m’abstiens. Je la passe de la catégorie « Outsider Daily » à la catégorie « Action ».
Je retourne alors à mon planning de rotation, je passe l’actu précédente en « Diffusé » (oui, même si elle n’est pas diffusée), et je passe à l’actu suivante. Si elle aussi est longue, elle bascule en « Action », mais si je pense qu’elle va me prendre moins d’une demi-heure à diffuser, je la diffuse maintenant. Bref, l’objectif de ce début de journée c’est de diffuser une actu en moins d’une demi-heure.
En passant les actus longues en « Action », je leur donne une chance d’être diffusées plus tard à condition que je fasse les finitions entre temps, avant de les repasser en « Outsider Daily » pour qu’elles réapparaissent dans le flux d’actus à diffuser en moins d’une demi-heure.
Ensuite, je fais ma revue quotidienne d’actions. En fait, c’est la revue de la semaine, mais maintenant elle est quotidienne, ou plutôt je la fais tous les jours que je peux : cela exclut les week-end, vacances, journées passées à l’extérieur, et journées trop courtes.
Pour rappel, la revue quotidienne consiste à reprendre toutes les notes prises sur mon téléphones et tous les papiers à traiter et toute la catégorie « En attente » de mon tableau de bord, et à reventiler ça dans ma liste d’actions sur mon tableau de bord.
Avant, je suivais la méthode des deux minutes préconisée par David Allen, le père de la méthode GTD dont tout mon tableau de bord s’inspire. Mais je commence à prendre mes distances avec cette méthode. Pour les raisons suivantes :
+ Je réalise que je suis souvent trop optimiste, c’est-à-dire que je crois qu’une action me prendra deux minutes, alors je la fais de suite et en fait elle m’en prend dix, et en attendant ma revue quotidienne est toujours en cours.
+ Cette méthode a le défaut de mettre sur le même plan les actions importantes et non importantes, les actions urgentes et non urgentes.
+ Elle amène à faire à la suite une série d’actions qui n’ont peut-être aucun support en commun, ce qui est contraire à la philosophie de productivité de la GTD, qui est de d’abord lister les actions, et ensuite les filtrer par support, afin de faire des actions par lots de supports similaires, et ainsi gagner du temps.
L’idée ici, c’est de rester sur mon tableau de bord pendant toute la durée de la revue quotidienne. Donc, même si la note en question mérite juste d’être ventilée sur un de mes documents word, et que techniquement, ça prendra moins de deux minutes, j’en fais d’abord une action sur mon tableau de bord, parce qu’avec un peu de chances, j’aurai au total trois ou quatre notes à ventiler sur le même document word et j’irai bien plus vite de faire les trois ou quatre d’un coup, plutôt que de naviguer entre une demi-douzaine de documents tout au long de ma revue quotidienne. Le tableau de bord doit être un couloir où je dois rester tout au long du report de tâches.
Une fois que j’ai fini ma revue quotidienne, je visualise ma plus brève échéance du moment (le salon de ce week-end, le podcast avec untel, la fin de la semaine…). L’objectif, c’est de réaliser en priorité les tâches importantes et urgentes avant cette échéance. Pour cela, je reprends ma liste d’actions, et j’opère un tri. Toutes les tâches importantes et urgentes avant cette échéances vont passer de la catégorie « Action » à la catégorie « Urgent – court » (si elles prennent moins de cinq minutes à faire) ou dans la catégorie « Urgent – long ».
Ensuite, je m’attelle à réaliser les tâches rangées en « Urgent – court », en commençant par les plus anciennes, et en regroupant par type de tâches.
Enfin, je m’attelle à réaliser les tâches rangées en « Urgent – long ».
Pour être satisfait de ma journée, je n’ai aucun besoin d’être allé jusqu’au bout de mon planning. Pour être satisfait de ma journée, pour pouvoir me coucher en me disant « j’ai fait de mon mieux », il me suffit d’avoir suivi la chronologie de ce planning à la lettre, en limitant toutes les distractions telles que le grignotage, le vagabondage sur internet ou la consultation répétitive des mails et des réseaux. Les seules distractions bienvenues sont la contemplation et le temps passé avec ma famille, des amis ou du public.
2 commentaires sur “Vers une journée idéale”