L’idée de créer nous paralyse. Nous avons prévu d’avancer sur une œuvre, nous nous sommes ménagé du temps pour cela, et pourtant nous nous surprenons à faire tout autre chose.
L’idée de nous mettre à la tâche entraîne bien des pensées. Ferons-nous mieux qu’avant ? Atteindrons-nous notre œuvre idéale ? Combien de temps cela nous prendra ? Surmonterons-nous les difficultés ? Trouverons-nous une personne pour accueillir notre œuvre ? Quelle réaction aura-t-elle ?
Alors, agir nous est douloureux, nous préférons le remettre à plus tard. Nous nous abîmons dans la passivité.
Il nous est impossible de nous arrêter de penser. Mais au moment de créer, centrons nos pensées sur une seule : le vide. L’absence de forme, de mouvement et de préoccupation.
Pensons au vide, et créons. Sans regret et sans peur. Créons dans l’instant. Seule compte l’infinie seconde du geste créatif. Car il dure une seconde, il ne pèse rien.
Soyons à la fois concentrés sur le point de la toile où repose notre pinceau, et soyons ouverts au reste de l’univers et toutes ces distractions, et tout ce matériel de mémoire et d’anticipation où nous n’avons qu’à tremper notre pinceau, ils ne sont qu’un, vides et immobiles, sereins.
Agir sans agir. Le secret de cette attitude réside à se laisser entraîner dans ce vide, dans cet unique geste, sans arrière-pensée.
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