Notre vie est remplie de problèmes. La bonne nouvelle, c’est que chaque problème comporte en lui sa solution. Aujourd’hui, nous allons parler d’un problème de méthodologie.
Dans Priorité aux priorités, Stephen Covey recense 4 générations de systèmes de méthodologie. La première repose sur la liste de choses à faire. La seconde sur l’agenda. La troisième sur le planning, ou plus exactement sur un souci de gestion du temps holistique, alliant listes de tâches, agendas, plannings et beaucoup d’autres méthodes comme le travail par lots, la délégation, l’optimisation des listes de tâches et des agendas. Covey ne la nomme pas, mais à mon sens la méthode GTD de David Allen est tout à fait représentative de cette troisième génération.
Enfin, Covey explique que la quatrième génération se concentre sur les priorités. Priorité, en l’occurrence, d’agir en conformité avec ses valeurs. Là où la troisième génération permettait de gérer les crises, la quatrième génération évite les crises en faisant passer l’important avant l’urgent. En expurgeant de l’emploi du temps toutes les tâches non importantes, elle est censée pouvoir se passer des systèmes de troisième génération. Je crois pour ma part que combiner systèmes de troisième et de quatrième génération a ses vertus ; c’est marcher d’un bon pas dans la bonne direction. Mais ce n’est pas le débat.
Le problème de ces systèmes, c’est qu’ils ne fonctionnent bien que quand nous sommes en état de haute énergie. Qu’est-ce que la haute énergie ? C’est un état à la fois de motivation et d’éveil. Nous pouvons être fatigués ou malades, nous serons quand même capables d’agir si nous avons cette haute énergie, car nous sommes suffisamment impliqués, conscients, lucides, sûrs de nous, pour passer outre l’état de fatigue ou de maladie. Quand nous avons cette énergie, nous pouvons rationaliser notre travail, nous pouvons cerner les priorités. C’est sur cette base que je suis parvenu à publier 12 livres en deux ans, et à effectuer mon travail salarié en 5 heures par jour au lieu de 8. C’est un cercle vertueux : la haute énergie nous permet d’appliquer les systèmes de troisième et quatrième générations, et ces systèmes nous permettent d’agir à notre plein potentiel.
A l’inverse, la basse énergie est un état de démotivation et d’épuisement mental. Nous pouvons avoir une motivation à long terme (comme vouloir être créatif), mais sur le moment nous n’avons pas l’envie. Nous pouvons être reposés et en bonne santé, mais sur le moment nous nous sentons fourbus. C’est aussi un état d’inconscience, un état où nous nous ne parvenons pas à nous concentrer sur le présent, où nous sommes en proie à nos cogitations.
Et quand nous sommes en basse énergie, il devient difficile de tirer le meilleur des systèmes de troisième et quatrième génération. Aussi organisé soit notre planning, aussi efficace soit notre méthode de travail, aussi clair soit le chemin à parcourir, nous n’avons pas l’énergie suffisante pour être créatif. Alors, nous ne faisons rien, ou nous nous abandonnons à des activités qui sont de la pure procrastination, comme le vagabondage sur internet, le grignotage, les jeux vidéo, ou tout autre démon personnel. Des heures ou des jours entiers peuvent s’écouler sans que les choses importantes ne soient faites.
Le véritable défi du 21ème siècle ne sera pas de produire plus d’énergie. Ce sera de trouver comment en consommer moins.
Et pour relever ce défi au niveau de sa vie personnelle, nous avons besoin d’une méthodologie de cinquième génération. Un système qui permette d’agir même quand nous sommes en état de basse énergie.
On peut me répondre : « Tu n’es pas toujours efficace. Et alors ? C’est normal. ». Cela semble frappé du sceau du bon sens. Mais j’ai des raisons de rechercher à agir même en état de basse énergie. Jusqu’à présent, j’ai un travail salarié. Cela veut dire que quelqu’un me donne de l’argent pour que je fasse un travail. Et que tant que je travaille pour cette personne, l’honnêteté est de faire le travail qu’on me demande. Et si je n’y parviens pas, c’est mon devoir de trouver comment y parvenir. L’autre raison, c’est que je veux toujours devenir créatif à plein temps. J’ai cette envie de créer, beaucoup, souvent. J’ai envie d’offrir quelque chose de marquant et de sincère, et pour ça j’ai besoin de passer encore plus de temps à créer et encore moins à me plaindre que je ne fais rien. Enfin, j’ai besoin d’être vraiment actif quand je suis seul pour être plus disponible quand je suis avec mes proches. Si je passe des week-ends entiers à créer parce que je ne l’ai pas assez fait dans la semaine, je deviens un fantôme pour mon épouse et pour mes amis. Et ce n’est pas ce que je veux. Aujourd’hui, je consacre 33 heures par semaines à mon travail salarié et 30 heures à mon travail créatif. Sur le papier, c’est énorme. En réalité, je dois facilement perdre 10 heures de basse énergie où je ne fais pratiquement rien. Le dernier problème est moins lié à la productivité qu’à l’estime de soi. Je n’aime pas cette part de moi-même qui ne fait rien. Vagabonder sur internet, ce n’est ni se reposer, ni travailler, ni passer du temps avec mes proches. Et pour tout dire, ce n’est même pas du temps où je retire du plaisir. Je le fais en ruminant des idées noires, hanté par un sentiment de culpabilité. Cette inaction signifie pour moi un mal-être, mental et physique. La vie est courte. Je veux la passer à créer et à prendre soin de mes proches. Je veux vivre en cohérence avec moi-même, et je veux en retirer du plaisir. Sur mon lit de mort, je ne veux pas me dire : « Si seulement j’avais passé moins de temps sur internet ! ». C’est contre tout ça que je veux un système de cinquième génération.
On peut aussi me dire : « Et si tu passais moins de temps à cogiter sur des systèmes ? Fais, c’est tout. ». Je crois que le genre de personne qui pourrait me dire ça est une personne qui parvient à agir et à trouver un équilibre sans l’aide de systèmes. Elle fait, c’est tout. C’est évident que mes cogitations ne lui seraient d’aucune utilité. Je cogite pour moi et pour les autres personnes qui ont besoin de système pour être opérationnels, que ce soit des systèmes « propulseurs » qui nous lancent et qu’on peut abandonner ensuite, ou des systèmes « béquilles » qui nous assisteront peut-être une vie durant, à moins d’être remplacés par d’autres systèmes.
Le système de cinquième génération existe peut-être déjà. Peut-être même y a-t-il déjà une cinquantaine de livres sur le sujet ! J’ai déjà aussi connaissance de méthodes issues des systèmes de troisième et quatrième génération. J’ai seulement besoin de faire une somme personnelle. Un premier tâtonnement.
Commençons par les méthodes et les connaissances que j’ai déjà découvertes par ailleurs :
+ Nous savons que nous suivons des biorythmes. Nous alternons naturellement entre des états de haute et de basse énergie à l’intérieur de la journée et du mois. Nous sommes élastiques : plus nous passons de temps en haute énergie, plus nous passons de temps ensuite en basse énergie pour récupérer.
Pour gérer ces biorythmes, il est souvent préconisé de prendre des pauses et des vacances. Mais je ne suis tenté par ni l’un ni l’autre. En ce moment de ma vie, une pause est synonyme d’ennui, et des vacances trop longues le seraient aussi. Ainsi, cet été, j’ai pris trois semaines de congé, mais je n’ai pas interrompu mon activité créatrice pour autant. J’ai dû faire une trentaine d’heures créatives la première semaine, et une dizaine les deux semaines suivantes. Ce que j’ai besoin, quand j’ai du temps pour moi seul, c’est de pouvoir travailler sans complexe et sans prendre de pause même si je suis en état de basse énergie. Les pauses et les vacances, pour passer du temps avec mes proches.
+ David Allen préconise de définir pour chaque projet, quelle est la prochaine action qu’on peut entreprendre. Plutôt que de noter « retapisser la chambre d’amis », noter « faire une recherche internet sur les tarifs des papiers peints ». Leo Babauta dédratamise encore plus l’action en partant de la phrase de Lao-Tseu : « Un voyage de mille lieues a commencé par un pas. ». Il nous demande de fragmenter l’action pour trouver son point de départ le plus petit, le moins intimidant possible. « Faire une heure de course à pied » devient « enfiler ses baskets ». C’est une excellente chose, mais en état de basse énergie, ça ne suffit pas toujours. Je ne suis pas idiot, je sais bien que si j’enfile mes baskets, c’est pour courir une heure. Et comme je suis en état de basse énergie, je n’ai pas envie de le faire. Alors je n’enfile pas mes baskets.
Leo Babauta préconise une autre méthode de quatrième génération : celle de commencer la journée par faire trois choses importantes, et peu importe ce qui suivra ensuite. Là encore, c’est un excellent conseil, mais si on démarre la journée en basse énergie, on ne fera pas ces trois choses importantes. Précisément parce qu’elles sont importantes. L’état de basse énergie est un état d’anxiété. Un état de fuite causé par la peur de l’échec. L’autre problème, c’est que je ne veux pas me contenter de faire trois choses importantes de bon matin. Je veux faire des choses importantes toute la journée !
A mon tour de proposer quelques pistes :
+ Nous connaîtrons toujours des moments de basse énergie, et il est impossible d’être aussi rentable quand on est en basse énergie qu’en haute. En état de basse énergie, l’objectif n’est donc pas d’être rentable. Seulement de faire quelque chose pour être satisfait de sa journée malgré tout.
+ L’obstacle, c’est la procrastination. Nous échouons souvent à la surmonter parce que nous la considérons comme un obstacle. Nous cherchons à la détruire ou à la contourner, et ça ne marche pas. Essayons plutôt d’utiliser la procrastination comme levier, comme un artiste martial utilise la force de son adversaire.
Il est facile de surmonter la proscratination quand nous sommes en état de haute énergie. La haute énergie est le temps de l’action et la basse énergie le temps de la procrastination.
+ Si nous procrastinons, c’est parce que cela nous apporte quelque chose. A nous de comprendre quels sont les bénéfices de la procrastination et de voir comment nous pouvons les trouvons autrement.
Ainsi, si je suis dépendant au vagabondage sur internet, c’est parce que ça satisfait mon besoin de dialoguer et d’explorer. Certes, le dialogue est presque illusoire, car je ne fais pas de chat en ligne. Sur les forums, mails et réseaux sociaux, l’interaction sociale est toujours différée. J’exclus du vagabondage la publication d’articles et le courrier des lecteurs, activités qui sont créatives. Quand je vagabonde sur internet, je consulte des forums et de blogs. Il n’y a aucune interaction car je ne fais que lire et je ne commente pas. Simulacre d’interaction sociale, certes, mais qui comble un manque réel. Dans mon boulot salarié, je ne travaille pas en équipe, et surtout, j’ai rarement l’occasion de discuter de créativité de vive voix avec quelqu’un. Dans le vagabondage sur internet, il y a aussi ce côté ludique. Je le fais pour décompresser, comme auparavant je fumais, je buvais ou je faisais des jeux vidéo.
Pour substituer l’action au vagabondage sur internet, peut-être que je devrais rendre mes actions plus sociales, plus exploratoires ou plus ludiques ? Dois-je créer un simulacre d’interaction sociale en réécrivant mes listes de tâches (en remplaçant par exemple « écrire un article sur la méthodologie de 5ème génération » par « peux-tu m’expliquer ce qu’est la méthodologie de 5ème génération ? » ou en trouvant des actions plus ludiques comme remplacer « écrire un article sur la méthodologie de 5ème génération » par « lancer un concours d’idées sur la méthodologie de 5ème génération » ?
Je l’ai dit, le découpage de l’action en micro-actions est vertueux sur le papier, mais pas évident à mettre en œuvre. Que pensez-vous d’une liste de tâches telles que : « lacer ses baskets / s’assoir à son bureau / prendre un papier et un stylo ». Cela n’est d’aucun utilité quand on est en haute énergie (on a alors surtout besoin de savoir exactement ce qu’on doit faire de notre énergie), et cette farce mentale ne nous aidera pas souvent en basse énergie. En revanche, on devrait se sentir libre de fragmenter une action à la volée. Si on commence à écrire un article et qu’on ne se sent pas l’énergie de le terminer, on peut au moins écrire le plan. Si on ne peut pas terminer un dessin, on peut au moins faire un croquis. Si on ne peut pas courir une heure, on peut au moins courir 5 minutes. Puis revenir à la maison, écrire le plan d’un article, puis faire le croquis d’un dessin.
+ L’autre problème des journées à basse énergie, c’est la culpabilité. Ça, je n’en veux plus. Je suis un super bosseur, je n’ai plus envie de me sortir mal dès la moindre baisse de régime. Pour supprimer la culpabilité, il faut supprimer les engagements. Je ne m’engage qu’envers moi-même. Je ne prends pas plus d’engagements envers autrui que je ne peux satisfaire dans les seules périodes de haute énergie. Autrement, je revois mon échelle de culpabilité. Si je me sens coupable parce que j’ai consulté internet plus d’une fois par semaine, cette bonne résolution est vouée à l’échec. Pire encore, quand il est si facile d’échouer, consulter internet cinquante fois par semaine n’est alors pas plus grave que de consulter internet deux fois par semaine. Aujourd’hui, je me permets de consulter internet (publication d’articles + courrier des lecteurs) deux fois par jour, plus en illimité pour ce qui est des recherches programmées (le vagabondage sur internet équivaut à des recherches non programmées). Surtout, je dois me rendre à l’évidence que consulter internet, consulter mes mails, répondre au téléphone… font partie de mon travail. Essayer de les éradiquer, c’est éradiquer mon travail. Si je comprends que ces activités, bien que ludiques, sont légitimes, ça m’aidera à y avoir recours quand je serai en basse énergie.
+ L’autre degré de tolérance, c’est sur l’intensité du travail. Ce qui compte, c’est d’agir, pas forcément d’agir à toute vitesse. Enfin, le principe de non-culpabilité passe par la suppression des dates limites.
+ Le dernier problème, c’est la liste de choses à faire. Depuis un an, pour éviter le surmenage, je pratique le personal kanban qui consiste à réduire sa liste de tâches en en plaçant un maximum sur liste d’attente. J’obtiens alors une liste de 10 à 15 tâches, qui peut se réduire à 5 à 8 tâches réalisables en fonction du lieu où je me trouve, de surcroît uniquement des tâches prioritaires et exigeantes. Et bien si je suis en état de basse énergie, je n’aurai pas envie de les faire. Je renvoie vers cet article tout simple, qui considère que les longues listes de tâches (30 à 40 éléments) sont beaucoup plus utiles en état de basse énergie. Si j’ai autant de choix, je vais forcément trouver une tâche plus attrayante que le vagabondage sur internet. Mieux vaut réaliser des tâches sur des projets en sommeil que de ne rien faire du tout. La procrastination contre la procrastination, en somme. Et quelque part, la liste de tâches de 5 à 15 éléments est un mensonge. La liste de tâches réelle est infinie et ne sera vide que le jour de notre mort.
+ Les systèmes de quatrième génération préconisent de ne pas multiplier les projets, voire de ne pas faire de projets du tout. Mais avoir plusieurs projets, au moins 4 ou 5, c’est avoir plusieurs chemins à explorer. En cas de basse énergie, avoir le choix entre ces chemins devient plus attrayant que de rester sur place. Si à un moment, il est important de n’avoir qu’un ou deux projets, on peut les fractionner en sous-projets qui peuvent être menés de front.
+ Les systèmes de troisième génération préconisent de ne pas interrompre une tâche en cours. On est plus efficace si on accomplit l’action d’une traite plutôt que de la fractionner. Tout au plus peut-on se contenter d’une pause. Mais si d’une cette méthode est quasiment impossible à mettre en œuvre dans notre monde de chaos, de deux en état de basse énergie, on a besoin de se déconcentrer, de se distraire. On a besoin de papillonner. Alors autant sauter d’une tâche à l’autre ou passer en mode multitâches que de sauter d’une tâche à l’inaction. Ou comment remettre le switch au goût du jour.
+ La troisième génération est tournée vers l’optimisation. Automatiser, simplifier, faciliter, sont des crédos qui semblent être utiles pour pouvoir produire même en basse énergie.
Pourtant, l’automatisation a ses vices. Prenons par exemple les procédures par lots. Pour mon travail salarié, j’ai groupé toutes mes impressions en une seule fois par semaine. D’un côté, c’est un gain de temps impressionnant. De l’autre, à l’époque où j’imprimais à chaque fois que j’avais fini un document, c’était l’occasion pour moi de descendre à la photocopieuse, de voir mes collègues, de m’aérer, de contempler un produit fini. Adieu ces bénéfices. En état de basse énergie, osons être inefficaces. Allons ranger des objets à l’étage tout de suite plutôt que de les regrouper dans une boîte en transit, parce que monter l’escalier va nous faire du bien. Cassons les routines. Avant, je faisais ma revue des tâches le lundi et le jeudi. Maintenant, je veux m’accorder de la faire quand je veux, même quatre fois par semaine s’il le faut. Parce que c’est une activité que j’apprécie, et que je peux faire même en état de basse énergie.
+ Il en est ainsi de la récupération comme de l’action. Si la troisième et quatrième génération reconnaissant l’importance de la re-création (sieste, méditation, contemplation, passer du temps avec ses proches), elles les cantonnent sur des plages de temps pour les interdire lors des plages de temps réservées à l’action. Peut-être faudrait-il au contraire s’autoriser de faire des micro-sommeils, des micro-méditations, des micro-respirations, des micro-coups de fils, n’importe quand.
+ Et les loisirs ? Pour ma part, j’ai supprimé les loisirs en solo. Mais au passage, je crois que j’ai oublié le goût de m’amuser. Les loisirs ont un rôle. Ils sont une récompense de notre activité, un temps de repos, mais aussi un temps de re-création. Un créatif a besoin d’avoir de nouvelles expériences car elles forment le terreau de son inspiration. J’ai déjà dit, et je le répéterai, que pour un créatif, toutes les expériences se valent. Gaudi à révolutionné l’architecture sacrée en concevant les piliers de la Sagrada Familia comme… l’arbre de son jardin. Il n’est pas allé chercher l’inspiration bien loin ! Cependant, si nous reconnaissons l’intérêt des loisirs comme expérience, nous pouvons accepter d’en avoir. Et d’ailleurs, pourquoi n’utilisons pas notre créativité pour concevoir des loisirs vraiment enrichissants, pour en faire des temps forts de notre vie, des moments privilégiés avec nos proches ? N’est-ce pas une excellente façon d’employer son temps quand nous sommes en basse énergie ?
L’idée centrale de la cinquième génération serait que l’important ne doit pas toujours passer en premier ; il faut savoir se contenter du moins important plutôt que de courir à la procrastination ou au burn-out. Il faut cultiver les moments sans enjeu. Ils sont le meilleur endroit où se réfugier quand nous sommes en basse énergie, et leurs bénéfices à long terme sont précieux.
+ En fait, la difficulté de la cinquième génération, c’est de désapprendre les réflexes des générations précédentes. De comprendre que nous ne pouvons pas fonctionner selon une logique ou une routine unifiée, puisque selon notre niveau d’énergie, nous avons besoin d’une organisation tout à fait différente. L’idéal, c’est d’aboutir à un système exploitable quelque soit notre niveau d’énergie. Ainsi, une liste de tâches concrètes, triées par media et par projet, quand nous sommes en haute énergie, prêts à déplacer des montagnes, mais une liste de tâches longues, comprenant aussi bien des tâches faciles que difficiles, sur des enjeux importants ou peu importants, pour les moments où nous cherchons juste à trouver une activité qui nous paraisse mieux que de nous lamenter.
+ Une fois que nous avons appris comment être satisfait de ce que nous accomplissons en basse énergie,nous pouvons envisager d’augmenter la durée de nos périodes en haute énergie.
J’ai parlé des loisirs, des sorties, de la re-création, du repos, de la régénération. Ce sont des moyens d’augmenter nos périodes de haute énergie. Pensons corps et esprit. Dormons suffisamment. Faisons des siestes. Faisons de l’exercice. Recherchons les vitamines dans notre alimentation. Cherchons l’air et le soleil. Vivons sainement. J’avais beaucoup moins d’énergie créative quand je fumais un paquet par jour et que je pesais trente kilos de plus !
+ On nous parle du stress positif, et de l’intérêt de travailler sous pression. Certains ne sauraient pas être efficaces autrement. Etre pressé par le temps, par une autorité ou par un public peut nous pousser dans des tunnels de concentration, des périodes de haute énergie causées par un effet tout thermodynamique. Mais je crois que c’est désastreux à long terme. Nous faisons beaucoup plus d’erreurs quand nous travaillons sous pression. Nous négligeons aussi de nous reposer, et une mauvaise nuit ne se récupère jamais : c’est en années de vie que nous le payons. En devenant des gestionnaires de crises, nous oublions le sens des priorités, nous créons des crises. Enfin, nous faisons tout pour détester notre activité qui était pourtant une passion au départ.
+ On peut reconfigurer son mental, pour être plus motivé, pour exprimer ses valeurs, pour générer plus de sens, pour être plus souvent en haute énergie. Penchons-nous sur les difficultés que nous avons surmontées par le passé. Pensons aux dépendances que nous avons vaincues. Pensons aussi à ceux qui montrent l’exemple en se battant toujours, quelque soit l’adversité, en se battant davantage quand l’adversité devient plus grande. Des personnes handicapées, des personnes malades, des personnes isolées qui nous donnent chaque jour des leçons de courage.
Il n’y a pas une haute et une basse énergie, il y a de l’énergie pour faire une chose et pas une autre.
La méthodologie de cinquième génération est complètement en chantier, et je serai heureux de recevoir vos remarques et vos contributions.
l’état de haute énergie, c’est l’état normal, l’état d’une personne ayant pleinement confiance en elle, allant vraiment bien, n’ayant pas de fatigue accumulée…
stress positif : entre 1 et 4-5 sur une échelle de 0 à 10
au dessus, c’est contre productif..
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Donc, si je te suis bien ; si on recherche la haute énergie et que pour cela on se crée du stress positif par des dates limites, par des engagements publics, par des paris… mais que ce faisant on se met trop la pression, ça en devient contre-productif !
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oui.
t’as déjà essayé de te mettre la pression pour dormir?
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oui. et ça ne marche pas 🙂
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Je me retrouve totalement dans tes problématiques. Je pensais être un cas unique. Ça fait du bien de se sentir moins seul. Merci !
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Je crois qu’on a tous à un moment buté sur des problèmes de fatigue ou de démotivation qui nous empêchaient d’accomplir ce qui est important pour nous. D’autres articles sur le même sujet : https://outsiderart.blog/la-lassitude/ et https://outsiderart.blog/pour-en-finir-avec-la-procrastination/
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