Outsider, bilan de la saison 2

Voilà donc la fin de la saison 2 d’Outsider.

Un bilan s’impose.

L’année fut vraiment très riche. Le résumé que je vais en faire ne fera pas honneur à cette richesse, aussi je vous invite à parcourir le compte twitter d’Outsider pour une retrospective complète.

Pour commencer, je suis assez fier des articles que j’ai pu écrire sur ce blog durant cette saison, qui je l’espère dessinent un tournant dans mes réflexions sur la créativité. Parmi mes préférés, je citerais Départs de feu, Cultive le non-agir, Le grand-œuvre , Un public ce sont des personnes, Une révolution personnelle et L’art perdu de la naïveté.
J’ai aussi eu le plaisir de recevoir des invités qui ont apporté beaucoup de valeur au blog. Patrick, Johan, Kirdinn, Bastien WauthozCécile S. Mori. Je vous aime, vous êtes beaux. Et le blog est ouvert à tous ceux qui ont quelque chose sur la créativité, à leur niveau. Ma boîte mail vous attend !

J’ai également eu l’honneur de participer à l’extérieur sur différents médias. Autant de rêves réalisés, l’occasion d’être invité par des personnes dont j’admire le travail. Vous pouvez retrouver la totalité sur la page consacrée aux articles invités, voici ici un aperçu. Pardon à ceux que je ne cite pas, je sais que tous les articles et tous les hôtes sont importants, mais l’exercice consiste ici à produire un résumé :
J’ai d’abord eu la chance de participer à une demi-douzaine d’émissions sur le Podcast de la Cellule. Je salue toute l’équipe au passage. J’adore passer du temps avec vous, avec ou sans micro. Pour seulement citer mes préférés, je vous invite à écouter le podcast sur le Système de résolution, sur S’échapper des faubourgs, et sur le Playtest, avec l’excellent auteur de jeu de rôle Jérôme Larré.
J’ai été plus que flatté de rejoindre à nouveau les pages du magazine Di6Dent pour présenter ma campagne Vidéodrone, une campagne de téléréalité virtuelle pour Millevaux et autres jeux cyberpunk.
Pour ce qui est des articles invités sur les blogs, je citerai avant tout Pourquoi sonoriser ses parties de jeu de rôle, sur le Blog du MJ , Lâcher prise de l’obligation de revenu sur Blog à Part et Sourire à la peur sur Un jour, une idée.

J’ai aussi reçu l’offre de créer une rubrique dans l’excellent forum de game design Les Ateliers Imaginaires (le seul équivalent en francophonie est à mes yeux la section dédiée de Casus No). Je suis vraiment très honoré d’être aux côtés de Romaric Briand, de Frédéric Sintes et Fabien Hildwein, des auteurs indépendants inspirés, des mentors et j’espère, un jour des pairs. Et je suis heureux de participer aux échanges de la bouillonnante communauté de créateurs qui fréquentent ce forum. Je reste bien sûr (et aussi longtemps que ce sera possible) sur ce bon vieux forum de Terres Etranges pour tout ce qui concerne Millevaux, mon univers post-apocalyptique forestier, mais les Ateliers Imaginaires étaient l’endroit idéal pour parler de mes autres projets ou visées globales concernant le jeu de rôle.
J’espère que vous trouverez beaucoup de choses intéressantes dans cette rubrique, mais si je dois vous conseiller un fil, c’est mon Entretien avec Coralie David dans le cadre de sa thèse de littérature comparée sur le jeu de rôle, découpée en 3 épisodes (le troisième sort la semaine prochaine)

Je veux profiter de ce bilan pour rendre hommage à tous les lectrices et les lecteurs qui me font le bonheur de prêter un peu attention aux écrits Outsider, que ce soit sur la toile, ou dans mes livres. Vous êtes trop nombreux pour que je puisse vous citer un à un (et je ne vous connais pas tous personnellement), mais je tenais à vous exprimer toute ma gratitude. Inutile de préciser que sans vous, l’aventure aurait beaucoup moins de sens. J’ai dit à plusieurs reprises qu’on pouvait écrire même sans être lu, mais ne nous cachons pas : c’est votre lecture qui me donne la force de continuer. Je ne cherche pas le nombre (même si parfois, le nombre est au rendez-vous), mais la qualité de la relation avec le lecteur, et grâce à vous, je suis comblé. J’ai une pensée très spéciale pour la première ligne des lecteurs : les relecteurs. Votre contribution est essentielle à l’aboutissement de ces livres et au plaisir des autres lecteurs. Sincèrement, merci. J’en profite pour saluer au passage quelques uns de mes lecteurs et relecteurs : merci, Tony Martin, Ai Yundi, Philippe Badury, Colin Niaudet, Laury « Shiryu » Chable.

Le grand bonheur de cette année a aussi été la multiplication des comptes-rendus de parties de mes jeux par d’autres meneurs, sur Inflorenza, Millevaux Sombre, S’échapper des Faubourgs. Chaque petit mot d’un lecteur ou d’un critique me fait la journée, mais les comptes-rendus des meneurs me font la semaine. Je sais que diffuser un jeu de rôle est une chose, qu’il soit lu en est une autre. Qu’il soit joué, bien que ce soit sa finalité, est loin d’être garanti, et c’est la plus grande des récompenses.

En tant que décroissant, et pour préserver du temps pour mes proches, j’évite les déplacements lointains et je ne me déplace donc en salon qu’en Bretagne, et que pour le jeu de rôle. Mais chacune de ces conventions a été un moment humain formidable, et l’occasion de séances d’anthologie. Jetez un oeil notamment aux comptes-rendus des Chemins de Compostelle, à la Convention Eclipse 2014, et de La Moisissure de l’Oubli, aux Rencontres Ludiques de Bretagne 2014.

Du côté littéraire, après l’effervescence de sorties de la saison 1, je ne vous ai offert durant la saison 2 que le recueil de poésie Vendanges. Je vous invite néanmoins à y rejeter un œil, c’est un texte qui marque une étape cruciale de croissance dans ma vie, et qui j’espère contient quelques belles visions. Un projet artistique autour de ce recueil verra peut-être le jour en 2015, je vous tiendrai au courant.

Du côté rôliste, j’ai aussi reculé pour mieux sauter, avec une seule sortie également. Inflorenza, le jeu de rôle des héros, salauds et martyrs, dans l’enfer forestier de Millevaux, est un jeu important pour moi à bien des égards. Déjà parce que c’est le premier jeu de rôle entier que je conçois (S’échapper des Faubourgs, publié lors de la saison 1, a été conçu entretemps), et aussi parce qu’en termes de game design, je crois que c’est un jeu important. Il m’a permis de connaître des expériences rôlistes complètement nouvelles pour moi et j’espère qu’il en sera de même pour les autres joueurs. Sa nomination comme jeu du mois sur le GROG, avec quelques autres critiques enthousiastes et des retours de lecteurs tout aussi encourageants, a été un grand honneur pour moi.

Mais la vraie révolution littéraire de cette saison, c’est mon lancement dans le livre artisanal. Fabriquer mes livres moi-même était une vieille intuition, ça a été une révélation, et vous avez très bien accueilli la nouvelle. Je vous invite à me solliciter pour avoir votre exemplaire artisanal du livre Outsider de votre choix, j’ai vraiment envie de passer du temps sur cette activité, de vous surprendre et de me surpasser dans cette pratique.

L’autre révolution d’Outsider se passe en ligne, avec le lancement des Podcasts Outsider. Je ne dirai jamais assez tout ce que je dois aux Podcasts de la Cellule, en terme de game design, de créativité, en termes humains, et le plaisir que j’ai à enregistrer des émissions pour eux. Je rappelle aussi tout le bien que je pense de Radio Rôliste. Ces deux émissions m’ont donné le virus radiophonique. Les Podcasts Outsider ont été l’occasion de proposer une formule un peu différentes de ces deux grands frères, avec des participants des quatres coins de la francophonie grâce à l’enregistrement en ligne, et des podcasts vraiment charnus, qui prennent leur temps, entre 2h30 et 3h30. Les Podcasts Game Design sont des hommages direct au Podcast de la Cellule (notamment à ses excellents podcast Garage) et à Radio Rôliste. Les Podcasts Magneto sont plutôt un hommage au Podcast Par delà les Montagnes Hallucinées, en proposant des enregistrements de parties de jeu de rôle. Quand au Podcast Créativité, il procède d’une démarche plus personnelle, une façon d’étendre le propos de ce blog sous forme de table ronde avec d’autres points de vue. Je salue au passage tous les gens qui se sont joints à l’aventure. Je me calme sur les enregistrements cet été, mais on reprendra de plus belle à la rentrée, et je serai heureux de vous retrouver, ainsi que les nouveaux candidats (je rappelle que n’importe qui peut répondre à mes invitations sur Outsider Daily pour participer à un podcast, du moment que le sujet le passionne). 8 Podcasts ont déjà été enregistrés, et j’en diffuserai un toutes les trois semaines, même cet été.

Si je n’ai sorti que deux livres durant la saison 2, je n’ai vraiment pas chômé en terme d’écriture. Voici un panorama des livres en développement. Arbre, le jeu de rôle des clochards magnifiques dans les forêts de Millevaux, est en phase terminale de playtest, je devrais publier un fichier à l’intention des meneurs bêta-testeurs la semaine prochaine. Je suis vraiment satisfait de la tournure que prend ce jeu. Il promet une expérience d’immersion dans Millevaux aussi grisante que crispante. J’ai également rédigé l’Atlas, un itinéraire à travers tous les pays de Millevaux, supplément non techniqué pour tous les jeux de rôle de la gamme forestière. Les relecteurs m’ont laissé des retours très complets, je dois retravailler dessus. J’ai aussi rédigé le N°2 du fanzine Putride, supplément foutraque consacré à l’univers de Millevaux, avec 6 scénarios sous Millevaux Sombre Zero. Sombre est un jeu où le scénario est roi, et il devenait urgent de compléter la gamme de scénarios disponible. Putride 2 a été envoyé aux relecteurs cette semaine. Marins de Bretagne, le jeu de conte et de rôle dans une Bretagne imaginaire, est fini du point de vue du texte et des illustrations (superbes aquarelles d’Agenor le Ruyer, un grand merci à lui). Vous pouvez déjà retrouver les règles en version libre. Mais le forum qui les héberge va fermer ses portes, je dois réfléchir à une solution de migration. Je veux travailler à la maquette du jeu cet été, pour une sortie entièrement artisanale, dans l’esprit folklorique propre à ce jeu. La grosse nouveauté rôliste de cette saison, c’est enfin Wonderland, un jeu sur la réalité virtuelle qui me trottait en tête depuis deux ans. Quand j’ai fini les playtests d’Arbre, la partie de mon cerveau consacrée au game design s’est libérée et j’ai pu poser les premières bases d’un système. C’est le début d’une longue et passionnante campagne de playtests ! Vous en entendrez parler lors des prochaines conventions.

Côté littéraire, je dois être honnête et préciser que je n’ai rien écrit. Le jeu de rôle m’a beaucoup absorbé cette année. Mais j’ai quand même eu l’idée de réécrire Un Empire à Sacrifier, mon premier roman, en lui donnant des airs de fantasy carolingienne et mythologique. J’ai grand espoir de me dégager encore plus de temps pour l’écriture pendant la saison 3, et je serais heureux de pouvoir, maintenant que j’ai beaucoup d’avance sur l’écriture de jeu de rôle, reprendre l’écriture de roman, et pourquoi pas aussi, un livre sur la créativité. J’ai déjà dit qu’il ne fallait pas faire de projets, je préciserai ici que je ne me fixe aucun planning, je fonctionne à l’envie du moment, j’essaye de rester ouvert aux opportunités. Ne considérez pas ces projets comme des engagements fermes. Le seul engagement que je suis sûr de tenir, c’est de continuer à écrire, toujours plus, et j’espère, toujours mieux.

La saison 2 ne s’est pas passée non plus sans heurts, avec beaucoup d’interrogations, et notamment mon combat contre la dépendance à internet. Vous avez pu en suivre un épisode lors de la diète d’internet. Malgré mes bonnes résolutions, j’ai cédé à nouveau à ma dépendance une fois que la diète s’est terminé. Mais je n’ai jamais renoncé à la combattre. Il y a quinze jours m’est venu une idée étrange : quand je voulais vagabonder sur internet, je devais à la place tenir un journal d’ennui, que je publierais ensuite sous forme de page twitter ou de blog. En réalité, ça m’embarrassait tellement de tenir ce journal d’ennui que je me suis simplement abstenu de répondre à mes envies de vagabondages. Je les ai regardées venir, puis disparaître. En parallèle, je m’accorde maintenant une vérification quotidienne de mes messages par mail, réseaux sociaux et forums. C’est essentiellement une réponse au courrier des lecteurs, en somme, et ça me prend une demi-heure par jour. Augmenter ma fréquence de consultation d’internet essentielle me permet aussi de limiter les consultations superflues. J’espère pouvoir vous annoncer que mes efforts ont continué à porter leurs fruits durant les semaines qui vont suivre. Mais en attendant, ces quinze derniers jours ont vraiment été sacrément productifs et paisibles.

L’autre révolution personnelle, c’est un accès accru à la pleine conscience. La pleine conscience me permet de vivre dans le présent, de me consacrer à ce qui est, sans ruminer mes erreurs du passé ou construire des châteaux en Espagne dans le futur. Je place un grand espoir dans l’exercice de la pleine conscience. Être conscient du présent, c’est être conscient de vivre. On ne vit pas vraiment si l’on ne vit pas dans le présent. Je crois que ces trente dernières années, j’ai été absent. La pleine conscient est d’autant plus importante dans mon parcours de créatif, car elle me permet d’apprécier mieux la pratique de l’art, mais surtout d’apprécier aussi les moments où je ne suis pas créatif, et d’échapper à la perpétuelle cogitation stérile qui me caractérise en tant que créatif. Vous dire que je suis constamment en pleine conscience serait mentir. C’est le défi d’une vie entière, mais j’ai décidé d’entrer dans ce défi. A défaut d’être toujours en pleine conscience, je peux exercer ma vigilance, et rechercher ces moments de plus en plus.

Pour finir sur une note plus légère, je suis heureux de vous annoncer un nouveau projet : un compte twitter entièrement dédié à Millevaux. Quasiment tous les jours, je publierai un tweet qui dessinera une ambiance, une idée, une vision dans le monde post-apocalyptique forestier de Millevaux. Une matière à réflexion pour les joueurs, une expérience oulipienne pour ceux qui ont un intérêt littéraire pour Millevaux. Je serai heureux si d’autres se joignent à l’expérience en twittant leurs visions forestières sur @millevaux.
Je rappelle qu’il ne vous est nul besoin d’avoir un compte twitter pour suivre ce vagabondage microcoscopique à travers la forêt. Le twitter de Millevaux ne relayera pas les nouveautés de la gamme (sorties, critiques, comptes-rendus de partie) qui resteront sur Outsider Daily : il contiendra uniquement du matériau narratif, un terreau d’inspiration en décomposition.

L’été arrive, et après avoir bien combattu ses démons, l’occasion de se replonger dans une ambiance de vacances toute l’année. Je ralentis le rythme pour mieux produire. La saison 3 s’annonce d’ores et déjà dense, et les meilleures surprises viendront avant tout de vous !

4 commentaires sur “Outsider, bilan de la saison 2

    1. Volontiers !
      Pour faire simple, pratiquer la pleine conscience, c’est arrêter de penser (au passé, au futur où à des projections mentales) et expérimenter de vivre l’instant présent, en étant tout à fait attentif à ce qui nous entoure et à notre propre corps. C’est prendre conscience que nous ne sommes pas nos pensées. Nos pensées devraient être un outil, mais en pensant en permanence, nous nous coupons de la vie, nous ne faisons pas attention à notre propre vie. On peut atteindre la pleine conscience par la méditation, par l’absorption dans une tâche (sensation de flow), une réunion d’amis ou un moment très dépaysant (voyages), ou dans toute activité qui recquiert toute notre concentration (le sport extrême et les drogues en font partie). On atteint l’éveil car on parvient à être en pleine conscience de plus en plus souvent, quelque soient les circonstances (tu peux entrer en pleine conscience juste en prêtant un regard circulaire à l’endroit ou tu vis, ou en écoutant ta respiration tout en faisant autre chose). Dit comme ça, ça parait évident, mais ça ne l’est pas tant que ça. Nous pensons presque en permanence et c’est assez difficile d’être vigilant à détourner notre attention de nos pensées, ou à dissocier notre identité de nos pensées. Comme je l’ai dit, c’est sans doute le défi de toute une vie.

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  1. Merci pour ces articles toujours authentiques et très enrichissants. Leur lecture fait un bien fou 😉

    @jeepee : pour le concept de « pleine conscience », il existe un petit bouquin qui en parle remarquablement bien : « Le pouvoir du moment présent » de Eckart Tolle.

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    1. Merci à toi Philippe,

      Je recommande à mon tour « le pouvoir du moment présent », presque tout ce que j’aurai à dire sur le sujet sera une paraphrase de ce bouquin !

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