Jeudi et vendredi, j’ai travaillé sans liste des tâches.
Je mets à jour ma liste des tâches lors de ma revue hebdomadaire, après ma session internet du mercredi. Comme en deux soirées, je n’avais pas fini ma session internet, je n’avais donc pas mis à jour à ma liste des tâches. Et comme mon assiette était vide, la liste des tâches de la semaine dernière était complètement obsolète. Jeudi et vendredi matin, j’ai travaillé sur mes tâches de l’assiette à venir dont je me rappelais. Et vendredi vers 11h30, je suis arrivé à cours des tâches dont je me rappelais. Alors, j’ai regardé ce que j’avais dans mon dossier A Lire/A revoir et j’ai repris la lecture de l’excellent pdf The nearly ultimate guide to better writing, que vous pouvez télécharger sur le site Write to Done. En reprenant ma lecture, interrompue il y a plus de six mois, j’ai éprouvé un intense soulagement, une intense gratitude. Ma diète d’internet me permettait de reprendre une biblio importante que j’avais négligée à cause d’actions plus concrètes, mais surtout à cause du temps que je perdais sur internet.
Je suis d’accord pour perdre du temps, et j’apprécie même cela. Du moment que ce n’est pas sur internet.
Surtout du moment que ce n’est pas du temps passé sur internet pour consulter des sites sans rapport avec ma vocation d’auteur ou pour faire la boucle des forums et des mails.
Ainsi, le vendredi après-midi, j’ai improvisé une action étendue internet . J’ai regardé le prix et le coût des imprimantes et j’ai pu calculer la faisabilité technique et financière d’imprimer mes livres moi-même. Un moment grisant. Je me suis projeté dans l’avenir avec confiance.
L’objectif de cette diète d’internet était de retrouver un ami perdu de vue : le temps. J’ai eu l’impression de revoir son visage, lointain et familier, pendant ces quelques heures où j’ai travaillé sans liste des tâches et sans aller vérifier les réseaux sociaux. Pendant ce week-end où je suis allé voir des amis pour fêter un anniversaire et faire du jeu de rôle, sans ressentir l’habituelle culpabilité des tâches non accomplies.
J’ai même eu l’occasion de ressentir de l’ennui, chose nouvelle depuis que je donne libre cours à mon addiction à internet, qui étouffe tout instant suspendu.
Mais ce visage peut s’estomper vite.
Ainsi, voici le chrono de ma session internet. 5h1/4, réparties en trois jours. Le décrochement est net. C’est essentiellement dû à mes mails, qui étaient quasiment tous liés mon métier d’auteur, assez longs et compliqués à traiter. Cela me montre que j’ai encore trop de départs de feu, trop de projets en cours. Mon organisation mériterait d’être revue de fond en comble. Encore une fois. Si je parviens à abattre une quantité massive de travail, je ne suis pas encore parvenu à le faire dans la sérénité, à me limiter à l’essentiel, à consacrer à mes proches autant de temps que je voudrais, à me détendre. Ainsi, ma demi heure quotidienne de sieste n’est pas suffisante pour me régénérer tout à fait. Ne devrais-je pas profiter du temps gagné pour me ménager une demi heure de méditation en sus ? Ou ne devrais-je pas plutôt faire prévaloir cette demi heure sur tout le reste ?
Enfin, il convient de souligner les problèmes qu’a pu engendrer cette diète d’internet. En commentaire de mon précédent article, Johan Scipion m’a fait la remarque qu’il avait de la peine à communiquer avec moi si je ne consultais mes mails qu’une seule fois par semaine. Il est vrai que Johan est mon partenaire privilégié. Ses messages méritent de ma part une attention spéciale. Aujourd’hui, je vais pouvoir regarder ses mails 4 jours après mes précédentes réponses, et je retournerai voir lundi, quand ma diète aura pris fin, 4 jours plus tard. Je pense qu’à la suite de cette diète, je ferai deux revues hebdomadaires / sessions internet par semaine, comme je l’ai fait en début d’année pendant 6 mois. Non pas que je souhaite être réactif à tout prix. Il me semble que les messages de Johan, pour importants qu’ils étaient, ne nécessitaient pas une réponse immédiate, puisqu’ils concernaient la préparation d’un évènement ayant lieu dans trois mois. De surcroît, si je ne veux plus consulter mes mails tous les jours, c’est pour laisser un temps entre le stimulus et la réaction, et ne pas accélérer des projets qui seraient non prioritaires. Et le mail ne devrait pas être le média de l’urgence. Mes partenaires privilégiés, comme Johan, ont mon téléphone pour les urgences. Néanmoins, je devrais pouvoir passer à deux revues par semaine sans nuire à ma gestion des priorités, et sans que ça me prenne plus de temps qu’une seule grosse session. J’avais arrêté de le faire à l’époque où je faisais la boucle. Si j’arrête de faire la boucle, le problème est résolu.
A titre de comparaison, je gère ainsi ma boîte mail de salarié : Je consulte les messages de mon chef et de mes plus proches collaborateurs une fois par jour (ils sont triés pour arriver dans un dossier à part) et les autres messages une fois par semaine. Je le fais depuis deux ans et ça n’a jamais posé de problème. Mais pour le mail personnel, une vérification globale deux fois par semaine me conviendra mieux.
Notons les quelques entorses faites à ma diète :
En passant sur twitter dans le cadre d’une action étendue, je n’ai pu m’empêcher de répondre à un message privé.
Dans le cadre d’une relecture, j’ai fait plusieurs consultations sur wikipedia.
C’étaient des entorses mineures. J’ai eu le plaisir de constater qu’à cette occasion, je n’ai pas eu envie de rester plus longtemps pour consulter les réseaux sociaux ou mes mails. 21 jours est le temps nécessaire pour créer une nouvelle habitude. C’est effarant à quel point cette règle fonctionne. Je sens déjà que mon cerveau est reprogrammé, j’ai beaucoup moins de peine à résister qu’au début.
C’est maintenant l’heure de commencer ma session internet hebdomadaire. Un point sur mes notifications :
Google + : 5 notifications
Facebook : 6 notifications
Forum Terres Etranges : trois nouveaux messages
Forum Festnoz : pas de nouveau message
Forum Les Ateliers Imaginaires : quatre rubriques avec des nouveaux messages, que je ne lirai pas, portant sur des sujets que je ne souhaite plus suivre.
Mail : 15 nouveaux messages + 2 messages que je me suis moi-même envoyé depuis mon bureau pour me notifier des actions, des idées, des documents…
La bonne nouvelle, c’est que le flux entrant me semble maîtrisé. Notamment celui de mes propres idées. On arrive au « moins penser », on y arrive.
Maintenant, je vous laisse, mes mails m’appellent !