Une description du GN Les Sentes après lecture par Stéphane Rigoni, accompagnée d’un retour critique !

Une description du GN Les Sentes après lecture par Stéphane Rigoni, accompagnée d’un retour critique !

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crédits : philatz, licence cc-by-nc (galerie sur flickr.com)

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Nous avons fait une lecture de la dernière version du jeu (la 8.0) [Note de Thomas : pour préparer une session de jeu] ce qui nous a permis de croiser nos impressions et compréhensions […]. Le jeu est méthodiquement présenté et clair une fois que l’on s’est habitué aux termes et concepts nouveaux introduits par Thomas. Si vous ne l’avez pas encore lu ou que votre souvenir en est un peu ancien, voici quelques éléments que j’ai retenus, qui peuvent vous servir si vous souhaitez vous (re)plonger dedans ou juste vous faire une idée générale. Je ne construis pas de plan, je vous livre ça un peu en vrac, paragraphe après paragraphe. […]

L’un des concepts originaux du jeu est d’intégrer le fait que nous sommes des joueuses (j’utilise le terme au féminin pour rester dans l’esprit du texte de Thomas) dans la fiction. Si nous utilisons certains gestes pour communiquer hors-personnage de joueuse à joueuse (ce que l’on appelle habituellement des méta-techniques) par exemple pour proposer de se retrouver hors-jeu pour discuter d’une scène que l’on voudrait faire, ce geste et ce départ sont vrais aussi dans la fiction et s’expliquent parce que nous sommes à ce moment possédés par un étrange esprit, que l’on appelle l’esprit-fouine.
Dans le texte du jeu, le terme ‘fouine’ désigne donc à la fois la joueuse et cet esprit magique qui habite les personnages. Je ne suis pas sûr que Thomas attende – ou s’attende – à ce que nous parlions fréquemment de ces esprits-fouine pendant le jeu mais je me trompe peut-être. Le jeu étant très ouvert et émergent pour reprendre un terme de Thomas, tout est ouvert j’imagine.

L’émergence justement. Si j’ai bien saisi, il s’agit de l’idée d’un jeu qui est enrichi en permanence par nos apports et improvisations. Le jeu encourage à inventer des éléments de fiction (en particulier des liens entre les personnages) tout à trac. Tel personnage cherche un objet important pour lui, je peux décider que c’est un caillou que j’ai dans la poche. On est dans l’idée du ‘Oui, et…’ du théâtre d’impro.

Pour finir avec les termes inhabituels très utilisés, je mentionnerai les ‘rêves’ qui sont en fait les ateliers que l’on fait avant le jeu. C’est pendant ces ‘rêves’ que nous créerons nos personnages et plus généralement notre communauté ainsi qu’une situation de départ, inventée en commun à partir d’un texte court et poétique choisie parmi les entrées du document appelé ‘Almanach’ (pages 49 et suivantes du texte du jeu).

L’autre terme important est ‘Immanence’ qui désigne le temps du jeu proprement dit. Il en est d’autres (Bosquet : la zone de jeu, les Sentes : grosso modo la zone hors-jeu, etc.). Ils sont expliqués dans le texte mais je les mentionne pour le cas où vous feuilletteriez au hasard les pages du jeu et seriez déconcertés par ces termes.

Le propos du jeu lui-même est que nos personnages – tous – doivent accomplir un certain nombre de rituels pour ne pas devenir des Horlas, des monstres qui hantent la forêt, à la fin [du temps de jeu]. Ces rituels sont à inventer pendant le jeu à partir de petites cartes que nous recevrons.

Mon impression et compréhension finale est que le jeu propose un cadre très ouvert, des outils narratifs qui doivent nous permettre de créer facilement des interactions et situations intéressantes et une atmosphère poétique baignée de mots intrigants, volontairement juste esquissés pour servir de déclencheur à notre imagination.

L’univers de la forêt de Millevaux est juste esquissé dans le texte du jeu mais – je parle pour moi en tout cas – il transmet plein d’impressions et d’images sur lesquelles bâtir. Nous le ferons un peu pendant les ateliers et surtout directement pendant le jeu. Thomas toutefois a beaucoup écrit sur cet univers. Visitez son site si vous le souhaitez et voulez vous nourrir de ses écrits. Je vous mets en lien la page sur Millevaux, qui mène vers plusieurs documents (Ruines, Atlas, etc.)