N.B. : Cet article a initialement paru sur le forum des Ateliers Imaginaires en 2014
Le choix de publier un livre en indépendant est aussi beaucoup lié à notre vision au sujet des stocks.
Voici ici quelques arguments pour appliquer le zéro stock en diffusant des livres indépendants.
Il n’y a aucun obstacle technique à ce qu’un livre édité soit diffusé par ces mêmes méthodes de zéro stock, mais sans doute des obstacles culturels. Un éditeur, en plus d’être un gestionnaire d’idées et de droits, est aussi un gestionnaire de stock. Passer au zéro stock permet de s’en affranchir.
Passons d’abord en revue les inconvénients qu’on peut trouver à gérer un stock de livres. Si ces inconvénients ne vous arrênt pas, OK, vous êtes mûrs pour monter votre propre boîte d’édition.
Un stock de livres, c’est un investissement. De la trésorerie qui va rester bloquée tant que les livres ne seront pas écoulés.
Cela prend aussi de la place. Tout le monde n’a pas les moyens ou l’envie de stocker et de transporter une palette de livres.
Et quand cette palette reste à prendre la poussière et l’humidité dans votre appartement (ou dans votre garage) parce que vous n’avez trouvé ni distributeur ni acheteur direct, cela peut être très démotivant.
Certains trouvent au contraire que recevoir une palette de livres chez soi rend les choses enfin concrètes. Mais n’est-ce pas mettre la priorité sur l’achèvement plutôt que sur l’action, et en même temps se leurrer, puisque rien n’est fait tant que le livre n’est pas entre les mains des lecteurs ?
N’est-ce pas aussi mettre la priorité sur le matériel plutôt que sur l’immatériel ? Notre bonheur d’auteur dépend-t-il de cetete palette de livres ? Sommes-nous cette palette de livres ?
On pourrait penser que la gestion des stocks en indépendant a au moins l’avantage de garantir une marge correcte par livre. Cela paraît valable si on les vent en direct et qu’on les vent bien ! Mais s’il s’agit de diffuser en boutique, qui va demander un tiers du prix, et le distributeur un autre tiers ? Il reste un tiers… qui servira en grande partie à payer l’impirmeur.
Vendre en boutique permet d’écouler plus d’exemplaires du jeu et de le faire connaître. Cela ne permet pas forcément de faire un gros bénéfice.
Queles sont alors les techniques de diffusion à zéro stock ?
- La vente en PDF, à prix libre, fixe ou financée par Patreon ou Tipee.
- L’impression à la demande (lulu.com, Co-create la plateforme d’amazon, et quelques autres… (linker comparatif de Terd Seglet))
- Certains cycles à stock court (crowdfunding, Bibliocratie). Aussitôt reçue, la palette repart vers les souscripteurs.
- Le livre artisanal à prix fixe ou libre. En imprimant soi-même ses livres, on peut les fabriquer à la demande. Un peu de stock pour les conventions ou pour se faire une avance, et c’est tout. La marge est supérieure ou égale à un livre fabriqué par un imprimeur.
Cela nécessite un peu de matériel, de temps et d’apprentissage, mais rien qui ne prenne autant de place et soit aussi déprimant qu’une palette de livres invendus.
Et vous, quel est votre rapport au stock ?