Une critique du jeu de rôle Marchebranche par Elise Pages sur Twitter. Merci à elle !
illustration de couverture : (C) Thibault Boube
Restitution de la critique sous un format plus classique :
Elise Pages :
Je dois un retour à Thomas Munier sur le jeu de rôle Marchebranche depuis deux ans. Je suis navrée, on va commencer maintenant avec un fil. Si @Shurt77 veut commenter ce fil en tant que joueuse, ce sera bienvenu.
J’ai pris les fiches, le système de dés et l’univers. Les souvenirs, c’est moi qui les créais (j’avais rajouté une sous intrigue basée dessus pour expliquer l’état du monde et l’apparition de la forêt).
L’univers, inspiré de Ghibli, merveilleux et sombre à la fois, m’a permis une créativité énorme dans les personnages et les quêtes. Chaque enquête et mission avait plusieurs fins possibles, tout était en nuances de gris et chaque choix influait profondément sur le monde.
Le système très simple et coopératif a permis de faire place à une narrativité toute nouvelle et cette expérience m’a fait remettre en question ma gestion de mes propres créations. Au point qu’un de mes derniers jeux publiés, Nouveau Monde, n’a même plus de fiches ou de dés.
Ensemble, avec les joueuses, on a pu explorer : les peurs enfantines, le rapport avec la mort, la corruption politique, la façon dont on laisse notre passé nous définir, le rapport à l’autre… le tout dans une atmosphère féerique obscure peuplée d’arbres et d’êtres fantasques.
Du jeu, je retiens avant tout son ambiance, son univers ouvert, sa bienveillance dans sa conception (qui nous encourage à nous le réapproprier comme je l’ai fait). J’espère qu’il sera un jour finalisé.
Le travail de Thomas Munier sur Millevaux et tous ses dérivés est énorme.
Pour le moment, Marchebranche est le seul que j’ai mené. Mais Millevaux, de par mes lectures et cette expérience, a beaucoup influencé mon propre travail. J’espère inspirer autant les autres un jour, avec un concept simple à aborder qui laisse à toutes assez de places pour s’exprimer.
Si je maîtrise à nouveau du Marchebranche ou tout autre oeuvre de l’univers de Millevaux je ferai probablement des fils récapitulatifs à la fin de chaque séance, si ça intéresse.
Thomas Munier :
Un grand merci pour ce retour ! Je serai en effet preneur d’autres retours de partie si jamais tu en fais. Je pense que tu as bien cerné les enjeux de Marchebranche. Merci de m’avoir tagué !
MeisterShurt @Shurt77 :
Personnellement, Marchebranche est l’un des jeux les plus singuliers auxquels j’ai joué et je l’ai beaucoup apprécié. La féerie noire et le danger constant dans un monde qui sombre dans l’oubli et l’inexistence psychologique (avec l’oubli) m’a fait beaucoup réfléchir.
Et c’était une aventure unique dont je me souviendrais toujours. Et je rajoutais de la complexité puisque seul joueur à incarner un personnage dont la priorité est le respect de la nature dans un monde ou elle est le pire danger et un groupe qui la traite comme telle.
Chaudement partant pour une nouvelle aventure similaire perso. Je pourrais toujours voir si je peut rejouer d’une manière ou d’une autre.