[Extraits] Les Sels de Millevaux, par Yoann Calamai.
Un jeu de rôle pour jouer des alchimistes rongés par l’achèvement du Grand-Oeuvre dans l’enfer forestier de Millevaux
Voir aussi : comptes-rendus de partie / parties audio
« Vous jouez des alchimistes en quête de la pierre philosophale, le grand œuvre. Pour y parvenir vous devrez réaliser ses phases d’élaboration.
Vous devez achever le grand œuvre pour des raisons qui vous sont propres. Vous êtes en quête de la pierre philosophale pour réparer une injustice, satisfaire votre soif de vengeance, ressusciter un être cher, un ancien dieu, satisfaire votre ego, sauver cette humanité perdue, voir l’avenir, agir pour les intérêt de certains groupuscules, guérir une maladie, récupérer un souvenir, faire fortune, séduire l’être aimé, allonger sa vie, asservir les autres, créer une armée, découvrir l’âge d’or et ses secrets, trouver le mercure initial, la matière génératrice de toute vie, … »
« Jeu de rôle moral à campagne (environ 10 séances) intégrant deux systèmes de règles différents de façon imbriqués. Un premier système classique proche d’Arbre de Thomas Munier avec une meneuse de jeu nommé Da’at regroupant les séquences avec les alchimistes. Un second système intégré et imbriqué au premier avec une joueuse et des meneuses. Il correspond à la réalisation d’une œuvre (étape de création de la pierre philosophale). Lors de cette seconde phase, un alchimiste incarne un golem dans un monde créé par l’alchimie, nommé labyrinthe.
L’imbrication de ces deux systèmes permet entre autre d’intégrer les discutions méta du second système de règles (la réalisation d’une œuvre) au sein du premier système (les alchimistes à Millevaux). Cela permet aux joueurs d’être plus impliqué dans les évènements car ils les quittent moins. Veillez à faire des pauses pour pallier à la fatigue.
Un jeu de rôle moral est un jeu mettant le joueur face à des choix moraux difficiles au travers du
personnage qu’il incarne. Il n’y a jamais de bonne ou de mauvaise solution et le compromis et, plus
souvent, le sacrifice y sont de mise. De par ce caractère difficile, ce jeu prévu pour un public adulte. »
« La pratique de l’alchimie est règlementée par les 3 lois fondamentales d’Hermès Trismégiste
• Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.
• Le principe de l’échange équivalent (touka koukan) : pour toute chose reçue, il faut en abandonner une autre de même valeur en retour.
• Celui qui brave l’interdit de la transmutation humaine en paiera le prix très cher. »
« Pour les transmutations les plus difficiles et nécessitant un humain ou une partie d’un humain (âme, souvenir, esprit, corps), l’alchimiste devra utiliser un être humain auquel il est lié. Les liens et l’égrégore étant renforcés, la transmutation sera facilitée. Il existe d’autres solutions, mais elles ne sont guère plus enviables. »
« Il est très fréquent qu’un alchimiste à l’agonie soit conservé à l’état de sels dans l’espoir de se faire reconstituer à une époque où on pourra le soigner. Un alchimiste est encore plus tenté de le faire pour ses proches.
La transmutation pour faire revenir un être humain de ses sels est spécifique. En plus d’un cercle de transmutation complexe et d’une grande quantité d’égrégore, elle nécessite la totalité du sang d’une personne auquel l’alchimiste est lié par le sang ou un souvenir.
L’oubli est un des grands fléaux de notre époque. Personne n’est épargné. Comme échappatoire, certains alchimistes ont trouvé le moyen d’extraire leur savoir sous forme de sels. Ce n’est pas une tâche aisée et cela nécessite de grands sacrifices, c’est pourquoi cette opération n’est pratiquée qu’en cas de nécessité absolue. »
« Personne ne sait la forme que prendra la pierre philosophale. Sous forme de poudre elle est nommée poudre de projection, sous sa forme liquide élixir philosophal.
Par contre son pouvoir ne fait aucune équivoque : la pierre philosophale permet d’enfreindre les trois lois fondamentales sans en subir les conséquences. »
« Le grand œuvre est la réalisation de la pierre philosophale.
Il se compose de 4 phases d’élaboration :
• œuvre au noir (mort)(saturne)
instinct de mort, génocide, destruction, douleur, souffrance, flagellation, informité, corruption
• œuvre au blanc (purification)(lune)
pureté, nettoyage, feu, religion, inquisition, soumission, chasse aux impuretés, expiation, purgation
• œuvre au jaune (sublimation)(vénus)
volatile, disparition, subtilisation, emprunt, vol, idéal, adoration, passion, magnification, célébration
• œuvre au rouge (incarnation de l’esprit)(soleil)
marionnette, pantin, manipulation, apparition, forme, représentation, image, symbole, manifestation, union de l’esprit et d’un corps, personnification, déification, de l’ubiquité à l’espace »
« Da’at peut utiliser les personnages [note de Thomas : les figurants] pour mettre en place des intrigues. Celles-ci sont importantes pour rendre la fiction immersive et surtout découvrir les alchimistes. Da’at a plusieurs cordes sur lesquelles jouer.
Type d’intrigue
1 Tentation
2 Amour
3 Sacrifice
4 Trahison
5 Amour interdit (adultère, inceste, homosexualité, bestialité, déviances diverses, …)
6 Liens sentimentaux (famille, ami, ennemi, …) »
« En plus de votre alchimiste, vous jouez également un daemon : sels d’un ancien alchimiste qui hante un autre alchimiste, que vous appelez votre ami(e).
Lorsque l’apprenti s’affranchit et devient alchimiste, il doit réussir le rituel initiatique de l’Implantation. L’apprenti se fait injecter les sels d’un ancien alchimiste. Celui-ci veut prendre possession de son hôte. L’apprenti a suivi une formation rigoureuse pour pouvoir lutter contre, le dominer. Un esprit pas assez fort pour contrôler son daemon est dominé et à terme annihilé. Dans un moment de faiblesse un alchimiste peut baisser sa garde et son daemon peut prendre l’ascendant sur lui. Beaucoup d’alchimistes utilisent un objet fétiche pour se concentrer et le contrôler. D’autres utilisent un talisman ou quelques magies. »
« Un labyrinthe est un territoire mais également un ensemble de thèmes et d’intrigues. Il va permettre aux alchimistes d’explorer le thème de l’œuvre et pouvoir l’accomplir. Tous les alchimistes doivent y mettre un peu de leur imaginaire, de ce que leur inspire l’œuvre. Ils doivent y mettre de l’égrégore, de l’émotion, de la passion. Vous devez y ajouter un mot, une pensée, une intrigue, un personnage, un lieu, une ambiance, une communauté, une menace, un avantage, un dessin… Il est important d’en avoir plus d’une dizaine. Cela formera la base du labyrinthe, un pot commun pour commencer l’œuvre. Il n’est pas obligatoire que tout soit utiliser et il est possible de rajouter quelque chose en cours de route. Ils doivent les placer au centre du cercle de transmutation du labyrinthe de façon à ce qu’ils soient visibles de tous.
Si vous n’êtes pas inspiré vous pouvez confronter le thème de l’œuvre à des thèmes tels que la folie, la mémoire, la nature, l’emprise, l’égrégore, la communauté, la croyance, la science, l’amour, la pulsion, la chair, l’abandon, le miracle, l’adoration, l’obéissance, l’espoir, la fin, la faim, …
L’alchimiste au centre de l’action, contrôlant le golem, y jouera sa vision du thème de l’œuvre.
Le labyrinthe est intimement lié au golem. »
(C) Yoann Calamai