[Extraits] Le Témoignage, un jeu de rôle où vous vous confrontez à une beauté, une horreur ou un mystère qui vous dépasse
» Voici une liste de suggestions :
l’acte de chair ; l’amour ; l’art ; l’avenir ; la bassesse ; la bureaucratie ; la complétion ; une conspiration ; la cuisine ;
le corps ; un dieu ; l’encombrement ; l’enfance ; l’ennui ; le feu ; être étranger à soi-même ; un génocide ; le graal […] »
« Concentrez-vous sur ce que vos personnages ressentent face au phénomène. Même si les personnages ont un combat ou un objectif à mener, gardez à l’esprit que ce qui importe, c’est le phénomène et comment ils vivent le phénomène. C’est un jeu sur la contemplation, la peur ou la fascination. »
« Prenez un jeton de la réserve commune quand :
+ Votre personnage ressent une émotion forte (que vous l’ayez décrite ou non).
+ Votre personnage vit un événement bouleversant en commun avec un autre.
+ Votre personnage est le sujet d’un des verbes suivants :
abandonner ; s’abandonner ; admirer ; anticiper ; avouer ; célébrer ; constater ; contempler ;
craquer ; croire ; découvrir ; déduire ; débattre ; désespérer ; échouer à comprendre ; échouer à décrire ; […] »
Extrait d’A la recherche du vide fertile, compte-rendu de partie :
« Zola est enthousiaste. Avec Sand et Cézanne, ils s’imaginent en train de fouiller l’atelier de Balzac, alors que le corps du grand homme, encore chaud, étreint le croquis du vide fertile. L’endroit est dans un désordre incommensurable, il y a des reliefs de repas, des figurines, des petits paravents, des dés aux formes bizarres taillés dans du bois.
Sand éteint son cigare dans le cendrier de Balzac. Elle dit que le vide fertile n’est qu’une plaisanterie posthume du grand homme. Cézanne ne comprend rien au vide fertile, il plaisante en disant que c’est un canular, qu’il est l’auteur du croquis. Zola comprend en quoi consiste le vide fertile, un cercle vertueux et discret, mais il est incapable de l’expliquer. »
« Sand joue avec Frédéric Chopin, à son dernier jeu où l’on joue des amours paysannes. Chopin joue du piano en même temps. Sand se revoit en train de danser avec Alfred de Musset à la première de son jeu de rôle Lorenzaccio. Elle est consciente de se rappeler de lui pour la dernière fois. Musset lui demande de profiter de l’instant. Sand comprend que son jeu génère un vide fertile, un vide fertile qui amène les joueuses à réinvestir leurs souvenirs les plus intimes en jeu.
Que va perdre Sand ? Au final, elle perd tout. Elle va vieillir. Mais ce qu’elle sauve, c’est le souvenir de cette danse avec Alfred de Musset, ce souvenir qu’ensemble ils ont été les amants du siècle. »
Extrait de La Nouvelle Chair, compte-rendu de partie :
Joe Cooper
Va perdre : son talent, ses mains, sa gloire, sa dignité
Va sauver : sa réputation, sa gloire
Événement bouleversant : accident de voiture avec le danseur
« Elle fixe des anneaux sur le dos d’une personne et les suspend à des crochets. Lana est subjuguée par le récit. Elle s’imagine dans un hangar industriel avec de la rouille et des machines. Une femme nue devant elle, prête pour la suspension. Elle veut assister à ce genre de choses. Wélie sent que Lana veut aller trop loin, trop vite. Elle lui dit de faire les choses progressivement. Elle veut bien la prendre comme apprentie au salon pour commencer. L’invitation à une suspension, ça viendra quand elle sera majeure. Lana prétend qu’elle l’est déjà, mais il est permis d’en douter. «
Extrait de La vérité sur Liz Elram, compte-rendu de partie :
« On se décide pour un mystère, plus exactement la vérité d’une personne. Cette personne dont la vérité est un mystère sera Liz Elram, qui devient lanceuse d’alerte quand elle dénonce plusieurs gouvernements pour avoir compilé des fichiers avec toute la vie intime de tous les citoyens. »
« Dans cette période instable, l’affaire pourrait faire chuter les gouvernements, au profits de partis populistes ou anti-système. L’horizon, c’est peut-être la guerre. Liz dit qu’elle n’a lâché aucune bombe.
L’enquêteur répond : « Si. Vous avez lâché une bombe conceptuelle. »
« Liz est absente, mais elle est là quand même, en surexposition. Difficile de savoir si elle conteste ou si elle jubile.
La journaliste se défend : « Vous vous trompez complètement de sujet. Le vrai sujet, c’est ce que le gouvernement fait de nos vies privées. Le vrai sujet, c’est Liz Elram. »
« Non, ma chère. Le vrai sujet, c’est vous. »
crédits : thomas hawk, cc-by-nc, sur flickr.com