Podcast Outsider N°27 : Game Design Jeu de Rôle : Du respect des animaux 1 sur 2

Podcast Outsider N°27 : Game Design Jeu de Rôle : Du respect des animaux 1 sur 2

Dans cette première partie de podcast enregistrée avec Arjuna Khan, nous discutons de comment manger végane en convention de jeu de rôle et comment concevoir des jeux de rôles qui soient respectueux des animaux. Enjoy !

crédits : (C) Clément De Ruyter pour le jeu de rôle Donjons & Chatons

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Ressources

Jardin partagé et permaculture

Guide du végétarien débutant

Vegan, de Marie Laforêt (nécessaire et suffisant pour faire de la cuisine végane)

Article sur la culture du miel

Découvert après le podcast : la Convention A Fable propose une alternative végane à tous les repas.

 

 

 

 

19 commentaires sur “Podcast Outsider N°27 : Game Design Jeu de Rôle : Du respect des animaux 1 sur 2

  1. Bonjour, je viens d’écouter ce podcast sur le respect des animaux et j’attends la suite avec impatience 🙂

    Toutefois, en tant qu’écologue, je me dois d’apporter quelques corrections quant au passage sur les effets néfastes de l’élevage sur l’environnement et le climat :
    Le discours laisse croire que la forêt est supérieure à la prairie en matière de vie des espèces et de stockage de gaz à effet de serre (GES), ce qui est faux.

    Du point de vue écologique, les espaces ouverts comme les prairies sont beaucoup plus riches en biodiversité que les forêts, dans les latitudes tempérées, qui sont finalement assez pauvres en espèces. Et tant les forêts que les autres milieux abritent des « microcosmes », avec des mécanismes de recyclage de la matière organique dans les sols.
    Par ailleurs, en France (et ailleurs aux latitudes tempérées), les espaces ouverts (je ne parle pas des open field de culture intensive) sont très menacés et en très grande régression tandis que la forêt se porte bien et s’étend. Il ne faut donc pas généralisé le cas des forêts tropicales, qui sont effectivement en forte régression et très riches en espèces.
    Or pour maintenir les milieux ouverts, l’élevage est la meilleure solution. Si l’on refuse l’élevage comme forme de domination de l’animal et comme source de nourriture, il existe en Europe, même si c’est rare, des zones où le pâturage se fait par des gros herbivores sauvages (bisons, cerfs, chevaux…).

    Quant aux émissions de GES, le secteur forêt-agriculture-usages des sol est le seul à l’échelle du monde à émettre de moins en moins et n’est depuis le dernier rapport du GIEC que le second secteur d’émission (24%), derrière la production d’énergie (25%).
    Par ailleurs, nombre de prairies humides (marais, prairies tourbeuses) ont un bilan de stockage de CO2 égal au supérieur à celui des forêts.

    Bref, on peut être végan avec de très bonnes raisons, mais celle de l’environnement n’est pas la meilleure (et je ne parle pas de la question de la production agricole végétale sans recours à l’animal, ou l’alternative du « tout chimique »).

    Ceci dit, il est tout à fait vrai qu’il y a des intérêts environnementaux à réduire la production animale, et qu’il y a de très grandes marges de manœuvre pour améliorer le bien-être animal dans le secteur de l’élevage.

    Cordialement,

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    1. Merci pour cette réaction détaillée !
      La vérification des données que tu m’apportes pourrait me prendre un peu de temps donc je vais d’abord essayer de répondre sur le reste.
      A supposer qu’en Europe, les prairies soient d’aussi bons puits de carbone que dans les forêts, ça ne justifierait pas en soit l’élevage en tant que système qui enferme les animaux et les met à mort : ce système n’a pour intérêt que de produire de la viande et des produits animaux. On peut, exactement comme tu le dis, entretenir des espaces ouverts avec des animaux pâturants sans pour autant en faire l’élevage. Des anciens animaux d’élevage feraient d’ailleurs de très bons candidats pour cette tâche.
      Les marais et prairies tourbeuses ne me semblent pas les milieux les plus majoritairement dédiés à l’élevage. Par ailleurs, la pression foncière qu’exerce les besoins en terres de l’élevage (pour les pâtures, les prairies de fauche et les cultures destinées à nourrir les animaux : maïs, céréales) pousse les agriculteurs à rogner sur les zones humides (ayant travaillé dans l’élevage, j’ai vu quelques procès-verbaux pour destructions de prairies humides et cours d’eau par labour ou pose de drains) et aussi à faire pression sur les classifications administratives des cours d’eau et zones humides.
      Tu mentionnes à juste titre que les forêts tropicales sont d’excellents puits de carbone, or l’élevage est une cause majeure de leur destruction (pour en faire des pâtures ou des champs de soja destinés à l’elevage).
      La raison N°1 pour être végane est bien sûr le refus de la souffrance inutile et de la mise à mort inutile des animaux. Pour autant, le respect de l’environnement me semble être aussi une excellente raison tant l’élevage exerce une pollution aussi importante qu’inutile (puisqu’on peut produire de la calorie à un coût environnemental bien plus faible en ne cultivant que des végétaux)

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      1. Bonjour,

        Je ne nie pas les questions de souffrance animale liée à l’élevage (et encore, on pourrait imaginer la mise en place d’un élevage sans maltraitance, même s’il y aurait mise à mort au moins pour les bêtes à viandes). par contre je signale quelques erreurs qui donnent de faux arguments, comme l’intérêt de préserver les forêts, au moins sous nos latitudes, via le véganisme.

        Quant à la question des zones humides, je la connais bien puisque je bosse à leur préservation 😉 , ce qui me permet justement de préciser que l’élevage EXTENSIF (mot que je n’avais pas rappelé puisque j’avais écarté de mon propos l’intensivité plus tôt, mea culpa) évite au maximum de les détruire/dégrader et est même un outil important de leur conservation.

        Voilà, je voulais juste insister sur les points « compatibilité élevage extensif-environnement » et « prairie-stockage Co2 » car utilisés comme argument dans le podcast.

        Pour finir, et comme je l’avais écrit, je suis d’accord sur le fait que le véganisme a des intérêts en matière d’environnement, juste qu’il faut être précis et mesuré, pour éviter de jeter la vache avec le lait du bain. (Car la vache peut donner de la calorie sans mise à mort et sans même cultiver le sol en transformant de l’herbe, indigeste pour l’homme, en lait. Je ne cautionne pas la culture de maïs pour élevage hormis pour les crises météo, soit dit en passant).

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      2. Aucun souci, c’est très bien d’échanger !

        sous nos latitudes : En Amérique du Sud, on déforeste pour planter du soja qui est exporté vers l’hémisphère nord pour nourrir les troupeaux de l’Hémisphère Nord, ou pour élever en amérique du sud des animaux dont la viande est ensuite exportée vers l’hémisphère nord. En masse.

        Actuellement, aucun élevage laitier n’existe sans mise à mort. Des veaux mâles entre l’âge de quelques jours à 4 ans, et des vaches laitières à l’âge de 5 ans, donc bien en-deçà de leur espérance de vie (20 ans). Quand bien même on arrêterait ses mises à mort, la ponction de lait chez ses animaux pose d’autres problèmes éthiques (séparation de la mère et de son veau, insémination artificielle, altération génétique des espèces qui les rendent inaptes à l’autonomie). On peut se passer de la calorie-lait, on a bien assez de terres cultivables pour nourrir la planète avec une alimentation végétale et on sait cultiver la bactérie qui produit la vitamine B12 pour ce qui est des complémentations nécessaires

        Je suis en effet prêt à reconnaître des mérites écologiques à l’élevage extensif sans pour autant qu’il serve de caution pour l’élevage industriel, et je pense que les animaux issus de l’élevage extensif rempliront les mêmes mérites sans qu’on ait besoin de perpétuer les pratiques que j’ai cité. Je suis partisan de la transition du métier d’éleveur vers le métier de protecteur, et donc de la transition des animaux d’élevage vers des animaux sauvages.

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      3. J’ai essayé de te chercher des sources un peu sérieuses et récentes sur les corrélations entre émissions de gaz à effet de serre et élevage.
        https://www.tantmieux.fr/le-rechauffement-climatique-solutions/
        https://reporterre.net/La-hausse-rapide-du-methane-alarme-les-climatologues

        L’agriculture est responsable de 25 % des émissions de GES, c’est donc la première industrie du monde dans cette catégorie. Dont une grande part liée à l’élevage et aux cultures à destination de l’élevage.
        L’agriculture est responsable de 33 % des émissions de méthane (le GES au plus grand pouvoir réchauffant), c’est donc la première industrie du monde dans cette catégorie. Dont une grande part liée à l’élevage bovin.

        Ce qui me peine de découvrir, c’est que les zones humides arrivent en second dans la production de méthane 😦 Mais je suppose qu’on aura déjà fort à faire sur les zones où fond le permafrost (principale menace future sur la production naturelle de méthane, effet domino du réchauffement climatique actuel) avant de s’attaquer aux dernières zones humides française.

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      4. Dans ce doc, qui cite reprend un graph du dernier rapport du GIEC, on voit bien « AFOLU: 24% » (pour agriculture, forêt et usages des sols), « Energie et chaleur: 25% », l’auteur du site se trompe donc en disant ensuite que l’AFOLU emets 25% des GES. Par ailleurs, ce rapport précise que seul le secteur AFOLU voit ses émissions se réduire de rapport en rapport (sous entendu : il y 5 ans, AFOLU était bien le 1er émetteur).

        Je te rejoins en suite sur les méthodes d’élevage, et sur le risque de cautionnement, mais on peut aussi espérer (rêver ?) d’un élevage extensif « mieux traitant », voire du développement du « pâturage naturel » (par gros herbivores sauvage, uniquement à but de gestion des espaces). Voir le dossier http://www.snpn.com/wp-content/uploads/2018/04/ZHI-94-Paturage-traditionnel-ou-original-en-zone-humide.pdf notamment p. 14.

        En ce qui concerne une agriculture 100% végétale, je me pose certaines questions, pour lesquelles je n’ai aucune réponse : comment se passer ET des engrais chimique ET de la fumure animale ? Comment travailler le sol sans pétrole/biocarburant NI bête de travail ? Les techniques simplifiées de travail du sol suffiront-elles ? Si l’on est végan, quid des insectes détruits par les cultures (insecticides, labour, etc.) ? Le bio peut-il être généralisé sur toute la terre ? Etc.

        Quand aux émissions de méthane, il y a encore beaucoup de chose que l’on ne comprend pas/mal, on découvre de nouvelles choses dessus en continue, que ce soit pour les émissions du bétail ou des zones humides. (je ne parle même pas de la bombe du permafrost, très, très inquiétante).

        Bon, c’est passionnant, mais c’est très loin du podcast et les commentaires d’un blog ne sont vraiment pas adaptés pour ce type de discussion 😉 Peut-être un jour autour d’une bière ?

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      5. sur la fumure animale, certains argumentent que c’est un faux apport, dans le sens où pour produire cet azote animal, il a fallu extraire du sol beaucoup plus d’azote végétal. Que la fumure animale ne serait qu’une restitution d’azote par ailleurs ponctionné, ou un déplacement d’azote.

        Une agriculture 100 % végétale peut se faire avec des pesticides, des engrais et du fioul. Mais nous sommes d’accord pour dire que les pesticides tuent des insectes et des mollusques, et aussi des oiseaux. En théorie, l’achèvement d’une démarche végane serait de manger exclusivement bio (je vais t’avouer que je n’ai pas encore franchi ce pas). Avec la fin de l’élevage, on aurait besoin de cultiver moins de terres pour nourrir les gens, et on pourrait tout passer en bio et encaisser la perte de rendement. Si on veut aller vraiment plus loin et aller sur du sans labour / sans fioul / sans traction animale, on peut envisager la permaculture (hauts rendements sur des petites surfaces, avec une grosse quantité de main d’oeuvre humaine) ou l’agroforesterie. On peut se dire qu’il y a assez de chômeurs pour faire de l’agriculture avec plus de main d’oeuvre, et je pense aussi que ce serait un travail moins aliénant que celui d’un cultivateur agrochimiste, il aurait plus de sens : nourrir la planète sans détruire la planète. Je suis loin de prétendre que c’est une solution clefs en mains mais ces formes de micro-agriculteurs sont quand même assez éprouvées et les initiatives se multiplient. D’ici à ce que l’humanité entière soit devenue végane, on aura eu le temps de les perfectionner. L’agrochimie perdure non pas parce que c’est la meilleure façon de faire les choses, mais parce que c’est un système entretenu par une industrie (donc il perdure parce que ça paye), mais qui reposent sur des méthodes absolument anti-biologiques (en gros, l’agrochimie actuelle consiste à élever un poisson hors de l’eau). J’ajouterai aussi que d’autres solutions, telles que la frugalité sont envisageables. On gagnerait déjà une sacrée marge en revoyant le niveau de calories absorbé par habitant de l’hémisphère nord.

        Tout ça pour dire qu’il ne faut pas perdurer dans le système actuel parce qu’on désespère de trouver une alternative, et au contraire penser la transition.

        On en reparle volontiers un jour autour d’une bière !

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  2. C’est normal que le lien vers le guide du végétarien débutant m’envoie sur etsy et des slips ? o:)
    (c’est peut-être une blague élaborée, mais je n’ai pas encore écouté le podcast, pardon !)

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  3. Moi y’a une question qui me turlupine dans tout ca :
    Étant donné qu’être végan est un choix personnel principalement basé sur des arguments moraux (les arguments philosophiques et écologiques étant discutables), comment gère-t-on le truc par rapport aux enfants, qui ne sont pas en âge/capacité de décider ce qu’ils veulent manger ?

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    1. Merci pour cette question ! Il me semble que les parents qui consomment des produits animaux l’imposent à leurs enfants tant que ceux-ci ne sont pas en âge ou capacité de décider de ce qu’ils veulent manger. Pourquoi les parents vegan se comporteraient-ils autrement ? Une alimentation végétale est appropriée à tout âge de la vie du moment que l’équilibrage et la complémentation est bien pensée (réflexion tout aussi valable pour une alimentation omnivore). Pour prendre mon cas personnel, mon enfant de deux ans est végétarien [comprendre : on ne lui donne ni viande ni poisson et on a demandé à la crèche de s’abstenir de lui en donner : il est complémenté : lait maternisé + vitamine B12] (parce que sa mère était végétarienne également jusqu’à très récemment, elle vient de devenir végane. Nous n’avons pas encore discuté pour savoir si on acheminerait notre fils vers un régime végétal également).

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      1. Un nouveau-né a besoin d’une alimentation la plus complète possible en matière de vitamines et d’oligo-éléments. Une carence que pourrait supporter un adulte peut s’avérer dangereuse ou létale pour un nourrisson. Aux bébés omnivores ou végétariens, on donne un lait de vache dit maternisé, c’est-à-dire qu’il est enrichi avec tous ces nutriments ; autrement dit c’est beaucoup plus qu’un simple lait de vache. A ces mêmes bébés on donne aussi de la vitamine D. C’est ce que prescrirait n’importe quel médecin généraliste. Un bébé végétalien, on lui donnera de la vitamine D tout pareil, et un lait végétal dit maternisé, c’est-à-dire tout aussi enrichi qu’un lait de vache maternisé. Depuis quelques temps nous donnons aussi à notre bébé de la vitamine B12 c’est plus une mesure de précaution superflue car son lait de vache maternisé est censé couvrir ses besoins journaliers en B12 si je me fie à l’étiquette. Ceci dit, la vitamine B12 se stocke très bien, il y a moins de risques de surdosage qu’avec d’autres vitamines.

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      2. Merci d’avoir reprécisé ta question, j’avais peut-être répondu à côté.
        Pourquoi j’utilise un lait de vache maternisé et non un lait végétal maternisé :
        Parce qu’à la naissance de mon fils, mon épouse était encore végétarienne donc je n’ai pas voulu imposer un fils un régime que déjà je n’imposais pas à mon épouse. Mon fils a maintenant deux ans et deux mois, mais en gros mon épouse n’est devenue végétalienne (à moins qu’elle mange des produits oeufs-laits quand elle est au travail, ce que j’ignore) que depuis un mois. Je vais attendre qu’elle soit bien installée dans son régime végétalien pour discuter avec elle de savoir si notre fils reste végétarien ou devient végétalien lui aussi. A noter qu’à la maison, mon fils boit certes du lait de vache maternisé au biberon, mais c’est tout, le reste de son alimentation est végétale. Je suppose qu’à la crèche ils lui donnent encore des yaourts au lait de vache.

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