La simplicité est abondance

Mes vœux pour 2015 consistent à vous souhaiter de vivre votre créativité dans la simplicité et l’abondance.

En appliquant les principes de la permaculture créative, en créant dans la simplicité, on crée de l’abondance, sans effort.

+ Ne prendre que des engagements simples.

S’engager devrait se limiter à semer, puis récolter. Semer, c’est définir exactement ce que chacun veut faire. Récolter, c’est se partager les bénéfices. Prendre un engagement sur plusieurs mois, plusieurs années, c’est créer un projet qui demandera beaucoup d’attention, tuera les autres, demandera d’énormes efforts pour être terminé ou se clôturera brutalement, créant de l’amertume pour tous ceux qui étaient engagés.

+ Mais toujours dire oui.

Quand une personne souhaite œuvrer avec nous, c’est toujours une bénédiction. Dire oui, c’est s’engager à semer quelque chose qu’on puisse récolter ensuite sans plus d’effort que semer, et récolter. On peut dire non par manque d’envie ou d’affinité créative, il ne faudrait jamais dire non par manque de temps. Dire oui, et semer aussitôt, et récolter plus tard.

+ Concevoir non pas un engagement sur la durée, mais une succession d’engagements.

Si on s’engage seulement à semer, puis à récolter, cela ne signifie pas qu’on ne pourra pas renouveler l’engagement. Si on crée de telles conditions de confiance et de facilité pour le premier engagement, le deuxième engagement ira de soi. De même que chacun sera libre de reprendre une autre route après la récolte, dans la légèreté. Semer, c’est essayer, c’est tenter pour voir ce qui va se passer. Le meilleur engagement sur la durée doit être vu comme une série d’essais, comme un jeu, dans le sens où chaque partie du jeu n’engage que pour la durée de cette partie. Nous sommes mortels, tout engagement est éphémère par essence, ne l’oublions pas, acceptons-le plutôt comme une liberté.

+ Se sentir libre de passer d’un projet à un autre.

Quand on est lassé d’un projet, quand l’entretien de celui-ci demande trop d’efforts, le mieux est de passer à un autre projet. En l’absence de surveillance, le projet délaissé ne mourra pas pour autant. Au contraire, il continuera à croître dans notre tête. Plus tard, on y retournera, pour l’entretenir, le récolter, ou l’hybrider avec un autre projet.

+ Faire des propositions aux gens, mais être prêt à accepter leur refus comme une opportunité de démarrer autre chose.

+ En fait, il n’y a pas de projets, mais des opportunités.

+ Créer des œuvres riches en additionnant une abondance d’éléments simples.

La moindre petite idée trouve alors tout son intérêt.

+ Suivre le cycle des saisons.

Notre motivation, notre énergie n’est pas constante, n’a pas toujours la même forme. Sachons identifier quelle œuvre correspond à quelle saison de notre énergie, pour savoir semer et récolter l’œuvre au bon moment.

+ Il n’y a pas de mauvaise herbe.

Nous nous fixons des habitudes que nous jugeons vertueuses pour notre créativité, et parfois nous faisons des écarts. Il nous faut nous pardonner ces écarts et leur donner une chance d’être fertiles, de produire des synergies inattendues. Si nous concevons de la culpabilité de nos écarts, nous laissons les remords empoisonner notre sol, et nous multiplions les écarts, créant des déséquilibres toujours plus grands. Si on a fait un écart, on ne le répètera pas encore et toujours pour autant. Il ne nous aura pas rien apporté pour autant. Tâchons d’avoir une grande conscience des avantages et des inconvénients de chaque chose. Lutter contre nos écarts demande de grands efforts, et c’est contre-productif si nous y employons trop d’énergie ou si nous employons des moyens toxiques pour notre écosystème créatif. Lutter avec douceur, lutter sans lutter, en acceptant notre faillite d’aujourd’hui sans penser à ce que sera demain.

+ Voir sa vie de créatif dans son ensemble.

Importons les leçons d’un domaine vers un autre. Soyons cohérent entre nos choix de vie et nos choix créatifs.

Les plus grandes récoltes se font sans effort. Elles se font en se concentrant sur l’essentiel. Elle ne se font pas à travers de grands projets, de grands aménagements. Elles ne se font pas seulement en concevant le sens de sa vie, elles se font aussi en concevant le sens de la minute présente.

Commençons toujours par cette minute, écoutons ce que nous voulons vraiment, et éduquons notre regard à embrasser toute l’abondance qui nous entoure.

10 commentaires sur “La simplicité est abondance

  1. En tant que lecteur et auditeur anonyme, je t’envoie mes bons vœux et mes encouragements pour cette nouvelle année.
    Ton site et tes billets sur la créativité m’ont beaucoup intéressé cette année. Je ne suis pas forcément d’accord mais ils m’amènent souvent à réfléchir et ils m’ont fréquemment donné des envies et/ou de l’énergie (comme par exemple écrire ce message).
    J’ai souvent de la méfiance ou de la circonspection sur le sujet (la créativité) car, pour moi, cela peut conduire à être présomptueux et « à péter plus haut que son cul » (pourquoi écrire un nouveau jdr et surtout vouloir le diffuser alors qu’il en existe tant -> je sais que tu as déjà plusieurs fois parlé de cela mais cela me chiffonne toujours .. -> certes ce site m’apporte souvent mais quelle ambition tout de même à la base ! Pourquoi ne pas t’en tenir à des discussions avec tes amis ? De même, en jdr pourquoi ne pas humblement et simplement créer de chouettes scénar ou tout ce qui peut permettre de passer un bon moment avec ses proches ?..)
    Quoiqu’il en soit et quoiqu’il advienne pour 2015 (peut-être souhaiteras-tu passer à autre chose), je t’envoie mes remerciements pour cette année et te souhaite le meilleur pour la suite ..

    J’aime

    1. Merci vraiment LouFredou pour tes bons voeux. Je te souhaite aussi de réaliser, et de te réaliser.

      Si je peux me permettre de répondre à ta question autrement que par mes articles précédents, je dirais que justement, l’ambition ne doit pas forcément être le seul moteur de la créativité. Si je crée des jeux de rôles, c’est parce que j’ai envie de le faire, c’est parce que j’ai le droit de le faire. Et pour ainsi dire, parce que j’ai besoin de le faire. Je les crée d’abord pour moi, pour connaître des expériences que je ne pourrais pas avoir en écrivant simplement des scénarios pour des jeux existants (ce que j’ai fait pendant longtemps. Je publie des scénarios pour Sombre, et continuerai à en publier). Les jeux de rôles que j’ai écrits me permettent d’avoir des expériences que je n’aurais pas par ailleurs, tout simplement parce qu’ils se concentrent sur les choses qui moi, m’intéressent et me font vibrer. Ensuite, je les diffuse parce qu’après tout, ça n’est pas un grand effort de plus de partager sa création une fois qu’elle est aboutie, et parce que je reçois beaucoup en retour. Je les diffuse dans un second temps parce que cette expérience de créativité me fait tellement de bien que je veux pouvoir en vivre, et la diffusion est un moyen pour y arriver.

      Tout le monde peut écrire un jeu de rôle, dans le sens, où il n’est nul besoin de diplôme, d’argent ou d’autorisation pour le faire. Pas même de temps, d’ailleurs. On peut écrire un jeu de rôle qui prenne 6 mots. On est présomptueux si on pense avoir écrit le meilleur jeu de rôle du moment, tout simplement parce qu’il n’existe pas de pire et de meilleur dans l’absolu. On peut seulement s’appliquer pour faire la chose qui corresponde le mieux à nos attentes, ou tout simplement qui nous épanouisse le mieux.

      Il y a beaucoup de jeux de rôles sur le marché, c’est vrai. Mais il n’y en aura jamais trop. Il n’y aura jamais trop de créativité. Je pense que tout le monde a le droit de créer et de partager ses créations, et que dans la plupart des cas, être créatif nous fait du bien.

      J’aime

      1. Merci pour ta réponse.
        Tu m’amènes du coup encore à cogiter ..
        Ne sachant qu’en penser, je mets cela de côté pour l’instant.
        Bonne suite.

        J’aime

  2. Thomas, merci pour tes voeux.
    Ca fait un moment déjà que je suis ton blog Outsider, avec beaucoup d’intérêt d’ailleurs.
    Ce que j’y lis me fait souvent réfléchir et me force à jeter un regard différent sur la créativité en général et sur « ma » créativité en particulier, créativité qui a été un peu en berne en 2014 mais que j’espère relancer cette année.
    A mon tour, je te souhaite plein de bonnes choses pour cette nouvelle année, de la créativité et des projets motivants et épanouissants en pagaille !

    J’aime

    1. Merci Jeepee ! Je vois que tu persévères dans ta volonté d’être plus créatif, je ne peux que m’en réjouir. Bien sûr, c’est un chemin. Ni toi ni moi ne serons jamais aussi créatifs que nous le voulons. Mais l’important, c’est seulement d’avancer sur le chemin.

      J’aime

Répondre à LouFredou Annuler la réponse.